dimanche 7 juin 2015

La sortie du dimanche - Mad Max : Fury Road


 On m'a énormément parlé de Mad Max : Fury Road. Mon dashboard Facebook s'est retrouvé pendant un temps quasiment entièrement couvert d'avis, recommandations et commentaires élogieux à l'égard du tout dernier opus de la série Mad Max (que je n'affectionne pas plus que ça). On m'a dit qu'il fallait absolument que j'aille le voir. Que c'était génial. Et qu'en plus, cerise sur le gâteau, que c'était un film féministe. Prenant connaissance de tant d'apologies et toujours curieuse de voir ce qui plait aux gens, je suis finalement allée voir ce que ça valait.

  Je ne vais pas faire durer le suspens : j'ai pas aimé. J'y suis allée en pensant que j'allais en ressortir totalement soufflée, que comme tout le monde j'allais adorer et hurler au génie, mais en fait, pas du tout. L'avis qui suit ne va pas porter sur une comparaison entre les précédents épisodes de Mad Max et le dernier étant donné que ça fait extrêmement longtemps que je ne les ai pas vus, et que de toute manière, j'aime pas comparer ; Je préfère traiter les choses dans leur individualité.
Le film est visuellement superbe. La photo est belle, les bagnoles sont extrêmement détaillées et folles dans leur design, les costumes mériteraient que l'on regarde le film au ralenti pour remarquer tous les détails, le côté viking post-apo mélangé au look métalleux façon Brütal Legend du bousin était chouette également. Ça, je le reconnais, j'ai aimé. J'ai trouvé le tout beau, vraiment très beau, même. Mais un bel emballage ne suffit pas en mon sens à faire un bon film, a fortiori à cette époque où la plupart des blockbusters envoient du lourd visuellement (mais généralement mal filmés. Là pour le coup, le cadreur savait ce qu'il faisait, c'est plaisant.)
Il est assez compliqué pour moi de parler de films à gros budget. Pourquoi ? Parce que de base, c'est à l'opposé du cinéma que j'aime regarder et que, de manière générale, je suis assez peu sensible ─ voire hermétique aux films d'action. Il parait que l'on se rend voir un film d'action avec d'autres attentes que lorsque l'on va voir un film d'art et d'essai par exemple. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, personnellement, lorsque je visionne un film, j'ai toujours la même attente quel qu'il soit : qu'il soit à peu près bon et que le scénar tienne la route. La photo est en bonus. J'aime que le corps du truc soit solide. Le reste n'est qu'optionnel. Et non bon sang, l'argument "mais on y va en laissant son cerveau à l'entrée", je ne veux même pas l'entendre. Mon cerveau, je ne l'abandonne nulle part, il vient avec moi, c'est tout. Non mais, depuis quand il faut s'abrutir pour pouvoir apprécier quelque chose...

Mad Max : Fury Road remplit très bien le cahier des charges du métal, des gros engins farfelus, des moteurs qui vrombissent, des explosions, et tout ceci au plus grand bonheur du spectateur docile puisqu'on a le droit à deux heures de courses-poursuites entrecoupées de quelques pauses (assez mal gérées d'ailleurs). Malheureusement, je me contente difficilement de deux heures pas trop ennuyeuses avec des portières qui volent.  Le scénario est inexistant, bourré d'incohérences, entre les tactiques complètement idiotes des deux côtés (eh, si les personnages étaient intelligent, le film serait plié en 20min), les tentatives avortées pour utiliser les rares éléments utilisables, les faux suspens et le gâchis permanent des trois denrées vitales (essence (gaspillée dans une guitare lance-flammes), eau (gaspillée pendant une scène de car wash en plein désert aussi inutile que beaufesque) et munitions, la bouffe n'existe même pas en dehors de deux cafards à grignoter), le film se contente du minimum syndical et échoue systématiquement dans ses possibilités d'instaurer une vraie dramaturgie de la poursuite, même avec une tempête de sable bienvenue (un des moments les plus absurdes du film, par ailleurs.) Pour bien achever le tout, l'ensemble est abominablement gâché par des flashs traumatiques bien moches de ce pauvre Max, utilisés jusqu'à l’écœurement. C'est dommage, car les scènes d'action sont lisibles et rafraîchissantes, mine de rien.

Côté personnages, Max a le charisme d'une huître en alternant son jeu entre deux expressions faciales différentes ; C'est à se demander pourquoi le vieux Gibson n'aurait pas pu rempiler. Côté meuf, rien de bien plus glorieux, entre les pondeuses inutiles en sucre et les sauvageonnes suicidaires, il n'y a guère que Charlize Theron et son personnage crédible mais convenu, pour incarner un peu quelque chose de plus épais que du papier à cigarette, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'en énième guerrière tondue elle fait plutôt bien le job.

Bref. Mad Max : Fury Road est une grosse production généreuse mais pénible, dans la surenchère permanente et abrutissante, pénible et tapageur de bout en bout, avec cependant des moments intéressants mais noyés dans des dialogues d'une platitude affligeante entendus des dizaines de fois auparavant. Exténuant.

Si tu es curieux d'en lire un très bon spoil, mon seigneur et maître te fait ça amoureusement ici.

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