vendredi 24 janvier 2014

Les jolies choses moches

 J'aime bien les trucs moches. J'ai toujours aimé les trucs kitchs, les machins blingbling et tout ce qui est un peu tape à l’œil. Et dans le top trois de mes trucs moches préférés, on trouve les gros bijoux chelous en plastoc ou en métal qui hurlent "LOOK AT ME I'M HUGE AND SHINY" (avec des yeux ou des dinosaures, c'est encore mieux), les vêtements avec des matières peu communes, et tout ce qui a un motif douteux. Actuellement, je n'ai envie de porter presque que ce genre de jolies choses moches. Je précise jolies parce qu'il y a tout de même un paquet de choses moches moches. Comme le papier-peint chez ta grand-mère, la gueule de ton petit-cousin de trois mois, ou la doudoune bleu néon brillant de cette fille que tu viens de croiser dans le métro et que t'as pris pour le bonhomme Michelin. 
Je crois que l'hiver me déprime un peu, j'ai besoin d'enjoliver mon quotidien à grands renforts de couleurs, de textures, de motifs, de moche. Parce que le moche est ludique. Le moche est joie. Le moche est bonheur et harmonie. Voilà. En somme, ça doit être une de mes énièmes petites rébellion contre quelque chose, genre contre le mauvais temps. Genre contre la tronche de trois kilomètre de long que tirent les gens dans les transports, à croire que leur cochon d'inde est mort ce matin. Genre contre la morosité et l'ennui, quoi. Et toujours contre cette idée de grandir, très certainement. C'est vrai, j'ai l'impression qu'il n'y a que les enfants qui ont le droit de porter des vêtements colorés et absolument pas coordonnés sans se faire regarder de travers. Mais zut, moi aussi je veux m'amuser avec mes fringues. Bon, en étant un minimum coordonnée, par contre. Tiens par exemple, voilà ma tenue préférée du moment, avec mon combo fétiche de couleurs, mon pull moche en moumoute qui tient très chaud et que j'adore très fort, mes chaussettes préférées, la jupe en laine de ma maman et mon accessoire de tête favori. En fait, je crois que j'ai pris un peu tous mes vêtements préférés et que je les ai mis sur moi comme ça, hop, folie.

Gloire et louanges au moche.
Pull Molly Bracken, jupe Promod, sac Carl Kidston, lunettes My Little Box, collants Gambettes Box, chaussettes Sweet Marcel, chaussures Melissa x Vivienne Westwood, couronne handmade, bagues Ebay, Kiss me Zombie et Gavilane.


La saison des partiels s'est achevée, j'ai sauvé les meubles comme j'ai pu, j'ai senti que j'avais carrément tout déchiré dans certaines matières et que je m'étais plantée comme personne ne s'était encore jamais planté dans l'histoire du plantage, bref, les partiels, quoi. On verra bien ce que ça donnera, en attendant, je profite de la semaine de vacances post-partiels pour me reposer et rattraper tout le sommeil qui me manque avant d'attaquer ce nouveau semestre. D'ailleurs en ce moment, c'est encore les soldes. Je suis fauchée et ne prévois pas de folies, mais ça ne m'a pas empêchée de faire une wishlist de quelques jolies choses moches.


 Ci-dessus donc, un tas de machins. Les super chouettes lunettes viennent de Find the Light Sunnies (ça a l'air tellement simple de pimper ses lunettes que j'envisage prochainement de le faire moi-même, d'ailleurs), la bague juste en dessous ─ qui n'a absolument rien de moche, mais que je voulais juste la caser dans une wishlist parce que j'en rêve nuits et jours ─ provient de Silver Lines Jewelry sur Etsy (qui fait actuellement des soldes), le bleu à lèvres est fabriqué par Fierce Magenta, et les petits patches rigolos sont vendus par Four Eyes, toujours sur Etsy. La jupe à bretelles au cool tissu brillant, la brassière et les chaussettes avec le terrible motif œil/chauve-souris, la robe noire pailletée et les collants bleus brodés de pentagrammes brillants proviennent tous de Topshop, le gros pull à motif Halloweenesque se trouve sur Asos, et la jupe Yoshi est l'un de mes plus vieux crushs vestimentaires et se trouve chez Go Follow Rabbits. Les bottines noires sont des Shellys London, les jaunes et rouges sont de la marque Yosuke trouvable chez Lunieshop, tandis que les compensées tricolores viennent de Jeffrey Campbell.

 J'ai juste profité des soldes pour m'offrir un merveilleux pull sur lequel je louchais depuis que je l'ai vu. J'ai toujours trouvé très cool le concept des ugly christmas sweaters, ces affreux pulls tricotés qu'on peut voir dans les épisodes Noëlesques des sitcoms américaines. Beaucoup de marques sur internet ont tenté de les remettre au goût du jour, et apparemment ça marche plutôt bien puisque même certains groupes de métal s'y sont mis. Il ne s'agit pas d'un groupe en l'occurrence ici mais juste d'un pull Killstar, avec un chouette motif d'église qui brûle. So black métal. Je suis profondément contre le fait de cramer des trucs historiques ou au moins plus vieux que ton arrière-grand mère, mais ce pull est vraiment trop chouette. J'en ai aussi profité pour commander en même temps de grosses boucles d'oreille pentagramme que je voulais depuis bien trop longtemps. Avec ma commande j'ai eu le droit en cadeau à un chouette tote-bag que j'ai oublié de photographier ; Un de plus pour ma collection, c'est parfait. Je suis aussi passée à Baby profiter de leurs supers soldes pour faire l'acquisition d'un de leurs sympathiques cardigans en laine ─ bleu.
Tu voudras bien m'excuser pour les photos atroces ; Ça n'est pas parce que j'aime les choses moches que j'étais obligée de décorer cet article avec des trucs laids, certes, mais la lumière pourrave de cette époque de l'année ne m'autorise pas grand chose d'autre.


 Et mon dernier achat en soldes... une paire de bottines dénichées sur Asos, absolument par-faites. Je galère encore beaucoup à marcher avec tant le compensé est haut (18cm, hahaha), mais je m'entraîne.
Dans la foulée, une petite tenue avec mon nouveau cardigan et une très vieille jupe Bodyline que je ne savais plus comment coordonner, ressortie des abîmes de mon placard après quelques fouilles archéologiques. J'ai fait des couettes, tavu.

Cardigan Alice and the Pirates, jupe Bodyline, blouse Baby the Stars shine Bright, sac Monoprix, chaussettes Sweet Marcel, collants Ebay, chaussures Melissa x Vivienne Westwood.

Sur ce, à tôt-bien avec des articles un peu moins inintéressants je l'espère !

lundi 13 janvier 2014

La sortie du dimanche - Nymph()maniac Volume I


  A part Dogville et Dancer in the Dark, je n'aime pas Lars Von Trier. Je ne l'aime pas lui, je n'aime pas la vision de la femme qu'il véhicule à travers ses films (et pourtant je suis loin d'être féministe, j'en ai juste marre qu'on passe pour des connes) et tout un tas d'autre choses que je n'aime pas non plus. Le thème de son dernier film Nymph()maniac laisser présager que je ne l'aimerais pas non plus, et rien qu'à voir la gueule de l'affiche j'aurais très bien pu partir en courant. Mais, malgré tout, il y a tout autant de petites choses que j'adore coupablement dans le cinéma de Lars Von Trier qui font que je ne peux m'empêcher d'aller voir chacune de ses nouvelles créations, quitte à détester ─ comme ce fut le cas pour son précédent film, le terriblement mauvais Melancholia. Je suis allée voir Nymph()maniac avec mes yeux d'étudiante en psycho, qui se bagarraient parfois avec mes yeux de cinéphile. A vrai dire, c'est d'ailleurs à l'étudiante que ce film a parlé, avant d'attirer la cinéphile. Mais les deux ont grandement apprécié. Je te raconte pourquoi.

Non, Nymph()maniac n'est pas un film porno, ça n'est pas le but, et si j'avais voulu voir du porno je serais restée chez moi à mater Efukt ou des reportages animaliers. Enfin, peut-être que ça en était avant que le film ne subisse une censure. Je trouve ça dingue de retirer 1h30 d'un film, tout de même. Et de ne même pas laisser le final cut au réalisateur. Mais bon. En tout cas, si tu as peur de voir des grosses bites et des scènes crues, tu peux y aller l'esprit serein car tu n'en verras rien. Ce que tu verras par contre, c'est de la poésie, et beaucoup de sensibilité. Avec beaucoup d'humour, aussi (ce qui est rare chez Lars Von Trier, alors c'est plutôt bienvenu). Ce premier volume de Nymph()maniac est découpé en cinq chapitres, faisant du film un genre de petit récit d'apprentissage, alternant entre huis-clos et flashbacks, le tout parsemé de réflexions et de métaphores filées comparant le sexe à la pêche à la mouche puis aux suites pour orgues de Bach, méditant sur l'orgasme et le chemin qui y mène avec une douceur et une poésie touchante, intellectualisant par-là les péripéties vaginales de Joe ─ le personnage principal, interprété par une Charlotte Gainsbourg convaincante, refusant notre société qui sacralise l'amour en multipliant les partenaires et s'en désintéressant aussitôt une fois son désir assouvi, telle un Dom Juan féminin.

Et puis il y a la merveilleuse photographie de Lars Von Trier, très Bergmanesque, lente et lourde de symbolisme, pleine de plans contemplatifs dont le calme et le silence se dispute à la brutalité de la bande originale, entre Rammstein et Chostakovitch. Les très jolis inserts de plans théoriques viennent contrebalancer les scènes de sexe et quelques autres, plus cruelles, celle par exemple où Uma Thurman, magistrale, campe une femme délaissée et jalouse, totalement désopilante.

Ce premier volet bien est plus soft que ce à ce quoi l'on pouvait en attendre bien que corrosif et très intelligent, et porté par une réalisation intéressante et audacieuse. La vie de Joe, chapitres 5 à 8, sera, au vu du teaser de la fin et de la progression du récit, plus radical et peut-être plus trash. En tout cas, en sortant de la salle, on se questionne sur ce que l'on a vu et ce qui va suivre. On a hâte de voir le volume II tant Lars Von Trier a sût nous tenir en éveil. Encore !


mercredi 8 janvier 2014

Rocking Bones


  J'ai des tas de brouillons d'articles qui attendent d'être postés mais j'ai la flemme. Les partiels de la semaine prochaine sont un bon alibi pour ne rien glander et prétexter que "oui mais je révise". Et cet outfit, je l'avais oublié dans ce tas d'articles en cours. Les photos datent un peu, du coup, mais la tenue est toujours d'actualité. Il fait bon en ce moment, on ne se croirait pas en janvier.
Parait que c'est le début des soldes aujourd'hui. Je t'avouerai que je suis un peu tiraillée entre l'envie d'acheter tout un tas de trucs, parce que le fait d'acquérir des articles à -70% me donne le sentiment d'avoir fait une méga-bonne affaire, peu importe si l'article me plait vraiment ou juste un peu voire pas tant que ça, et le fait que je suis quand même quelqu'un d'à peu près raisonné, que j'ai encore mes billets des Metaldays à acheter (ouais, cet été, j'me barre en Slovénie vivre une semaine de sea, sex and sun version métal. Ça va être tellement bien), des albums à précommander et des jeux vidéos à acquérir. Et ma garde-robe est sur le point d'exploser, bien que chaque matin je trouve encore le moyen de dire "gnn, j'ai rien à me mettre". En plus, au fond, j'ai même pas envie de vêtements. Je remplis souvent un panier virtuel sur les sites de fringues, et puis je finis toujours par le vider en me disant que finalement, c'est sympa mais sans plus, ou alors qu'une énième paire de chaussettes à motif débile n'est peut-être pas une priorité, même quand on en fait la collection.

Parce qu'en ce moment, j'ai vachement envie de porter de la couleur. Pas des choses extravagantes, je te rassure. Juste mon habituel trio rouge-bleu-moutarde. Et j'ai aussi très envie de porter des choses moches. Par "moche", il faut entendre des choses dans des matériaux inhabituels, genre de la moumoute ou de la fausse fourrure de léopard. Mais si la fourrure est bleue tachetée jaune, c'est encore mieux. Et puis des chaussures bizarres, avec des yeux dessus. Et une bouche pleine de dents pointues, pourquoi pas. Bref, tu vois le genre de trucs moches dont je veux parler. Je ferai peut-être un article type wishlist qui t'expliquera plus clairement le genre de fringues dont j'ai envie actuellement, même si a priori j'irai d'abord faire un tour à la Fnac avant de voir ce que les magasin de vêtement ont en soldes.
Bref.
Sinon, je porte toujours des trucs noirs, rassure-toi.

Kimono, short et ceinture chinés, sous-pull Monorpix, chapeau Filippo Catarzi, collants Grimoire, choker OS Accessories, creepers Underground, manchette My Little Box.

dimanche 5 janvier 2014

La sortie du dimanche - Le loup de Wallstreet


 Non, je ne suis pas allée voir le second volet du Hobbit et non, je n'irai pas le voir ; J'en ai marre de payer pour voir des films qui ne m'intéressent pas, et j'en ai marre de me faire du mal volontairement. Je te prie de bien vouloir m'excuser si tu attendais un méchant spoiler là-dessus de ma part. Si ça peut te consoler un peu, je t'invite à lire ce que mon Maître à spoiler a rédigé à ce sujet.
Par contre je suis allée voir le dernier film de Scorsese  : Le Loup de Wallstreet, cinquième collaboration entre Scorsese et DiCaprio. Je te préviens, je n'ai rien à dire de négatif sur ce film : j'ai pris mon pied, j'ai pleuré de rire, et je me suis éclatée à m'en faire mal aux cotes.

 Le Loup de Wallstreet est adapté de l'histoire vraie de l'escroc Jordan Belfort, interprété par un excellent DiCaprio. D'ailleurs, ce brave Leonardo, il est un peu comme un bon vin ou un bon fromage : il se bonifie avec l'âge. Bref. Scorsese nous entraîne dans trois heures rythmées où on se bidonne bien, à travers lesquelles nous assistons à l'ascension et à la chute de Jordan Belfort, un jeune loup qui en veut toujours plus, loup parmi tous ceux de cette meute enragées de courtiers camés, obsédés, dépravés, baignant dans les lancers de nains et la cocaïne, irrésistiblement pathétiques. Trois heures de films c'est quand même très long, mais tout est très bien huilé et chaque scène est tellement bien à sa place qu'on en redemande (hormis peut-être la petit baisse de régime à la fin du film, seul point à peu près négatif que j'ai à trouver à ce film. Et Jean Dujardin dont je me serais bien passée).

Le but du film n'est absolument pas de traiter en détail du fonctionnement et de la mécanique de Wallstreet et s'apparente plus à Casino plutôt qu'à BFM-TV ─ et heureusement ; Ce film te parle d'un con trop ambitieux, d'un humain, tout simplement. On retrouve exactement le Scorsese des Affranchis, celui qui te plonge dans le monde des crapules avec assez de recul pour que ce soit drôle, pertinent et sans arrière-pensée moralisatrice. Et comme les gangsters de ses précédents films, Jordan est une ordure sans nom, prétentieux, égocentrique, misogyne, cynique, aussi détestable que fascinant. Tout comme dans Affranchis ou Casino, la caméra virevolte de personnage en personnage, le montage est rythmé et la narration appuyée par une voie-off parfaitement écrite et une BO absolument géniale qui déchire tout (tu en doutes ? Écoute donc ça ici).

Scorsese a l'air de s'être bien amusé en réalisant ce film. Il nous balance de la cocaïne, des dollars des culs et des nibards en veux-tu en voilà. Les dialogues et le comique de situation sont génialement mis en scène, tout est vraiment hilarant et d’une absurdité sans nom, ça fait vraiment plaisir. Malgré cela, Scorsese ne fait pas l’apologie de la décadence en revenant à la réalité à la fin ; Derrière ce film, il donne une véritable critique du monde financier et de ses protagonistes, et dans un sens plus large, de l’Amérique. Malgré ses 71ans, Scorsese n'a rien perdu de son talent. 

 Le Loup de Wallstreet est absolument délicieux, hilarant, porté par des acteurs brillants et truffé de scènes totalement dantesques, parsemées de dialogues complètement barges ; En somme, une putain de vraie bombe.

vendredi 3 janvier 2014

Blow your trumpets Gabriel

  Salut mes petits canards, j'espère que ça gaze pour vous (surtout des enfants). J'ai été absente de mon blog ces derniers temps, fêtes de fin d'année obligent. J'ai donc remplacé Noël par Yule comme je l'avais évoqué, le Champagne par du wassail, le Père-Noël par le Julbock, le sapin par des branches de gui. C'était sympa et j'espère que ce sera encore plus chouette l'an prochain. Côté Saint Sylvestre, c'est un truc que je n'ai jamais fêté, préférant passer ma soirée au cinéma à mater du Grindhouse ou des films indépendants d'esthète totalement amphigouriques. Mais le 31 reste un prétexte à passer la soirée entre amis avec du saucisson et de la vodka comme on a l'habitude, et ça, ça vaut bien tous les films chelous du monde. Quant aux bonnes résolutions, je n'en ai jamais pris, je suis beaucoup trop YOLO comme meuf pour ce genre de choses. J'espère que la fin de l'année s'est bien déroulée pour chacun d'entre vous, que vous ayez festoyé ou non. Et si ça s'est mal passé, je souhaite que 2014 vous soit plus agréable et pleine de trucs neufs, frais et cools.

Je suis rentrée de Bretagne l'autre jour et j'ai eu le plaisir de trouver dans ma boîte aux lettres Blow your trumpets Gabriel, le précieux single de Behemoth que j'avais précommandé.


 A l'ouverture du paquet, j'étais déjà hystérique. Ouvrir un bel album me met toujours dans le même état que si j'avais pris de la MD, et en l'occurrence, c'est vraiment très beau. Imagine le filet de bave au coin de mes lèvres. Non, en fait, n'imagine pas.
La pochette de l'album est une œuvre du célèbre artiste et occultiste russe Denis Forkas, qui a eu recours à un peu de sang de Nergal ─ le leader du groupe ─ pour la réaliser ; C'est tellement black métal. Le dos de la pochette est quant à lui beaucoup plus sobre mais tout aussi chouette avec son texte et logo blingbling dorés sur fond noir. Mais c'est à l'intérieur que réside tout le parfait de ce petit bijou : les autographes des trois membres du groupe, fais avec amour (du moins j'ai envie de le croire) sur une chouette photo extraite du clip du single. C'est beau, c'est parfait, amour, chatons et églises qui brûlent. On trouvait également sur un papier épais une reprographie recto-verso de paroles écrites à la main et enjolivées de petits dessins. Je te parle beaucoup du packaging parce que, certes, quand on achète un disque on l'achète surtout pour la musique, mais quand il s'agit d'un disque limité à 1000 exemplaires, on est encore plus content lorsque l'emballage est aussi soigné ; Ça te donne direct un peu plus l'impression d'être en possession d'une relique, et ça, ça plait beaucoup à la collectionneuse que je suis.
Mais venons-en au principal : le single, qui comprend donc Blow your trumpets Gabriel ainsi que If I were Cain et Ludzie Wschodu (j'essaie encore de prononcer le titre de cette dernière). Il s'agit de morceaux exclusifs, tout neufs, tout beaux (bon, on avait déjà eu l'occasion d'écouter Blow your trumpets Gabriel dans un enregistrement live, mais bon, hein, voilà). Les groupes de black métal connu, il n'y en a vraiment pas beaucoup. Mais Behemoth est l'un d'eux et a énormément contribué à l'expansion de la scène extrême polonaise. Leur album The Satanist que les fans attendaient depuis un bon moment (et dont est extrait ce single) est donc l'une des sorties les plus importantes de l'année dans ce genre, ce qui me rend encore plus malheureuse de n'avoir pas pu mettre la main sur la magnifique édition limitée de l'album, pleine de goodies (avec des hosties noires, entre autres choses. N'est-ce pas merveilleux ?).


 Le clip de Blow your trumpets Gabriel est photographiquement très soigné et se place dans une esthétique typiquement Behemothienne, c'est-à-dire avec du satanisme tellement exacerbé que ça en devient totalement cliché, mais je crois que c'est justement pour ça que j'adore autant le black métal, pour ce côté tellement théâtral qui te montre qu'on prêche Satan, mais au trente-huitième degré parce que tout ce qui importe, c'est le show. Je trouve ça beau. Après, tu peux faire toutes les analyses que tu veux de ce clip, mais ça n'apportera pas grand chose de neuf puisqu'on retrouve toujours les mêmes grandes lignes à savoir des jeunes vierges, des références religieuses et l'allégorie du Mal (mais cette fois on a le droit à un beau loup en plus, chic !).
Youtube n'hébergeait que la version censurée du clip (forcément...), mais tu peux voir la version originale ici.



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 Dans un autre registre, j'ai également fait l'acquisition de deux autres albums sortis il y a bien plus longtemps : Ceremonies, un très ─ très ─ chouette live de Fields of the Nephilim, groupe culte du gothic rock, et le nouvel album d'Orelsan en collaboration avec son pote Gringe, puisqu'à eux deux ils forment les Casseurs Flowteurs. L'album de Fields of the Nephilim datant de 2012, il est un peu tard pour en parler et je n'aurais pas grand chose à dire si ce n'est que c'est très agréable et que c'est l'un de leurs albums que j'aime le mieux. En revanche, j'ai nettement plus de choses à raconter sur les Casseurs Flowteurs.


 Orelsan, il n'y a même pas à discuter : c'est mon artiste français préféré. Il n'a pas toujours fait des choses cool et ce serait mentir que de dire que j'aime tout de lui. Mais ses derniers albums sont de véritables perles. Je l'avais évoqué dans un article qui traitait rapidement de la relation rap-punk en te disant que les chansons d'Orelsan savaient me toucher et que j'avais le sentiment d'y voir ma propre vie. Rebelote dans cet excellent album (mais alors vraiment excellent ; Depuis que je l'ai entre les mains je l'écoute encore plus que mon album préféré de Ghost, c'est dire), réalisé comme un genre de buddy-movie musical. Et quelle bonne idée, bon sang. Orelsan et Gringe, ce sont deux amis un peu perdus dans leur vie, deux vieux ados qui ont peur de grandir et qui se connaissent depuis treize ans. En sortant enfin leur premier album, ils t'invitent à passer 24h dans leur quotidien leur permettant de raconter une période de leur vie dont ils refusent de sortir. Même si pour le coup c'est assez loin de mon propre quotidien (et probablement du tien également), on rentre dans leur vie sans peine tant leurs punchlines sont tantôt tranchantes tantôt drôles mais toujours très fortement imprégnées d'authentique. Tout est tellement bien décrit que l'on n'a aucun mal à se visualiser le film mental que cet  album permet de se représenter, c'est assez magique. Et puis il y a toujours tout un tas de références variées à la culture pop japonaise comme à d'ancien morceaux ou d'autres artistes. Ce qui fait la particularité des Casseurs Flowteurs, c'est que Gringe et Orelsan sont deux mecs intelligents. Oui, je suis bien en train de dire que le rap français a tendance à être bête et qu'énormément de rappeurs racontent des choses vides, provoquent pour provoquer et sont de véritables caricatures d'eux-mêmes. Fort heureusement ça n'est pas le cas de tous les rappeurs français, et Cthulhu sait combien je suis friande du rap de chez nous, surtout quand il comprend des types talentueux, intelligents et authentiques comme ces deux compères. Le premier album des Casseurs Flowteurs ne dénonce rien, il raconte juste des délires de potes, et c'est totalement génial.