jeudi 28 novembre 2013

Fabuleux fantômes

 J'ai quelques articles en retard, certains tellement en retard que je ne les publierai probablement jamais (sois pas triste, la plupart étaient des sorties du dimanche). Quoi qu'il en soit, pour Halloween, Marie nous a entraînés avec les copains faire quelques photos. Et quel plus sympathique endroit pour faire des photos que le cimetière de Montmartre ? Bon... Il y a bien des endroits plus sympathiques parce que pour le coup, on s'est très aimablement fait virés de la nécropole avant la fin de nos photos. Faut dire qu'on y a été le premier novembre, aussi. Mais bon, je me vengerai quand même. Nous nous en fûmes donc poursuivre notre amusement au jardin des plantes, endroit un peu plus bucolique et moins funky hélas. Mais comme Marie est über-balèze en photo, je te laisse admirer le chouette travail qu'elle a fait de nous.

Le temps n'était pas non plus de notre côté, mais je crois qu'il y a un genre de constante suprême et immuable : le premier novembre, il fait froid et il pleut. Malgré cela, on s'est quand même bien amusés, et chacun s'était paré pour l'occasion. Cela faisait des lustres que je n'avait pas fêté Halloween et que je n'avais donc pas revêtis une tenue appropriée à l'occasion. Mes amis étaient chic, et au final on formait un groupe cohérent tout en blanc et noir. Il manquait malheureusement notre bien aimée Tiya, mais party harder le lendemain avec elle nous a bien consolés.

 Tro-Tro qui était très chouette dans ce mignon outfit de pirate.


 Mila, merveilleuse en Marie petit fantôme. C'est dommage que l'on n'ait pas eut le temps de faire des photos au cimetière, je suis convaincue que c'eut été encore plus parfait.


  Ludo, fort élégant en dandy vampire. Mate ce visage, bon sang.


Zoé que j'aime particulièrement dans cette robe.


 Marie, bien classe dans cette tenue d'inspiration Anna-Varneyesque.


 Et votre serviteur. J'ai pimpé un chapeau pour l'occasion. Je l'aime bien, j'aimerais le porter tous les jours, mais ça me semble curieusement assez difficilement réalisable. Peut-être que je le porterai lors des sabbats ; Même si les chapeaux pointus ne sont portés par personne aujourd'hui en dehors des déguisement, c'est tout de même aux sorcières qu'il appartient. Et puis il me faut bien une occasion pour l'arborer.


 Et puis ensuite, on a fait les andouilles. Comme d'hab.




Il y a d'autres photos sur le blog de Marie, juste ici.
Bisous.

dimanche 24 novembre 2013

Thor et les vikings

  Dernièrement, j'ai eu l'occasion de voir deux genre de vikings : des vrais et des édulcorés. Les vrais, c'est ceux du groupe Amon Amarth qui sont venus nous faire pogoter le 18 novembre à l'Olympia, accompagnés de Carcass et Hell. Les édulcorés, c'est ceux de Thor 2 : Le monde des ténèbres, le dernier blockbuster issu de l'infâme union Marvel x Disney.

 Je vais commencer par les vrais, on va garder le pire pour la fin. J'avais déjà eu l'occasion de voir mes vikings préférés cet été au Sonisphère, festival lors duquel ils nous on fait découvrir en avant-première leur dernier album, Deceiver of the Gods (une merveille, d'ailleurs). Mais comme on n'a jamais assez d'Amon Amarth, j'ai forcément voulu retourner les voir. Et puis l'ambiance en concert n'est tellement pas la même qu'en festival. Carcass et Hell passaient en première partie, et si j'aime assez Carcass, je n'aime pas du tout Hell (même si je le reconnais : voir un mec avec une couronne de ronces s'attribuer des coups de martinet sur scène, c'est plutôt divertissant). Enfin, disons que c'est tout à fait écoutable dès que le chanteur se tait. Tant mieux, je n'étais pas arrivée en avance et le temps de faire la queue pour le merchandising et les vestiaires, le passage de Hell sur scène était pratiquement terminé. Je suis restée pour Carcass : c'était sympa, le son était un peu mauvais mais ça restait chouette. M'enfin le principal, c'était tout de même nos vikings préférés. Je pense que tout le public a passé un merveilleux moment (même ceux qui étaient aux balcons en train de headbanguer) et que la seule déception que l'on aurait pu avoir c'est qu'il n'y avait pas de drakkar sur scène comme cet été. L'Olympia est une salle ridiculement petite, mais la scénographie que le groupe avait prévue restait tout de même bien sympa, avec des scènes de batailles viking en background et de grosses pierres toutes gravées de runes qui s'illuminaient sur les côtés de la scène ; J'adore l'aspect kitch que peut prendre le métal, parfois. En ce qui concerne la setlist, je n'ai pas à me plaindre : ils ont joué la plupart de mes morceaux préférés, réservant bien évidemment pour la fin Twilight of the Tunder God, qui est certainement leur morceau le plus connu et le mieux aimé (et je peux te dire que ce morceau, tu l'aimes encore plus quand Johan Hegg ─ le chanteur ─ se ramène à la fin sur scène en brandissant un énorme Mjöllnir). C'est vraiment cool quand le public est à fond dans l'ambiance du concert, chante (ou hurle, dans mon cas) chaque chanson tout en se fonçant les uns sur les autres dans de grands walls of death. C'est également vraiment cool de sortir exténué du concert, quand tu ne sens plus tes jambes, que ta tête tourne et que tu manques de t'écrouler à chaque pas. Non, vraiment, cette sensation que tu éprouves après un effort physique intense, je pourrai me shooter à ça tellement c'est bon.


 Et sinon, moi, j'évalue la qualité d'un concert à la netteté des photos que je prends. Plus elles sont floues, meilleur le concert a été. En l'occurrence, mes photos sont méga-floues. Je te laisse en déduire la qualité du moment. Je n'ai donc aucune photo pour illustrer cet extraordinaire concert, si ce n'est la façade de l'Olympia ce soir là. Et puis dans un registre moins intéressant, ma tenue. C'est l'uniforme que j'arbore aux concerts pour lesquels je sais que je vais bien bouger : mes fidèles rangers pour écraser et se faire écraser les pieds sans aucun problème, ma jupe fétiche, et mon Usakumya (Gari pour les intimes) qui va désormais m'accompagner dans tous mes pogos ; C'est que c'est diablement pratique pour ranger le peu de choses que tu emmènes avec toi en concert, et puis j'aime bien le petit contraste entre sa mignonitude et la marrée de gens chevelus en noir. J'ai hâte de l'emmener en festival, tiens. Il faudra bien le baptiser dans la boue et le sang.
 Je m'étais dit que j'essaierai de chopper une relique ce concert-ci également afin qu'elle rejoigne la Sainte Serviette attrapée au concert de PiL et débuter ainsi une petite collection, mais les métalleux étant sacrément grands et baraqués, je suis repartie les mains vides. Qu'importe, j'aurai bien des occasions de retenter ma chance. Et avant de poursuivre cet article en te parlant de vikings édulcorés, je t'invite à t'imprégner de la force des true vikings en écoutant ce qui suit (et puis je me dis que ce groupe est sacrément chouette parce qu'il te permet d'apprendre la mythologie scandinave de façon ludique. Raison de plus pour les aimer) :



Bon, passons aux choses moins sérieuses.
J'avais parié que je n'irai plus jamais voir un Marvel et mon spoiler d'Iron Man 3 te faisait déjà part de mon désespoir face aux bouses Disneyomarvelblockbusteresques. Mais j'ai été masochiste, et j'ai eu envie d'essayer une nouvelle fois de comprendre ce qui créait autant d'engouement chez tout un tas de jeunes femmes. Eh bien ma foi, Thor 2 est un très bon sentai. Sinon, c'est une grosse bouse, pas de surprise de ce côté-là, même si moins mauvais que Thor premier du nom (d'un autre côté, ça n'est vraiment pas difficile de faire moins mauvais). Il faudra cependant vraiment m'expliquer pourquoi ils ont décidé de faire un crossover avec Stargate, et pourquoi l'affiche est un copié/collé de celle d'Iron Man 3. Mais alors vraiment un copié/collé, hein, j'invente rien :


  J'étais partie pour t'écrire un joli spoiler incisif tellement c'est bousesque avec plein d'incohérences, de moments de facepalm et d'autres moments où je n'ai pas pu m'empêcher de m'esclaffer, mais écrire un spoiler de qualité impliquerait que je revisionne le film pour te spotter tous ces moments. Et ça, je crois que c'est vraiment au-delà de mes forces, désolée. Et puis l'Odieux Connard fait déjà ça très bien. Mais en gros, j'ai eu le sentiment de voir un genre de remake raté du Seigneur des Anneaux avec des Power Rangers, un Odin-Vegeta de Dragon Ball Z, une succession de punchlines en guise de dialogues, les costumes de la Disney Parade, les elfes les plus ridiculement moches qui soient et puis plein de trucs de Stargate. Avec un Gengis Khan totalement inutile en featuring.
Alors je me suis un peu demandé comment j'allais faire pour t'écrire un petit avis sur ce film, mais je me suis dit que le mieux au final, c'était de ne pas en parler. Parler d'un truc, c'est le faire exister. Et moi, j'ai pas trop bien envie de faire exister un navet.

Sur ce,
Tagada tsoin tsoin.

jeudi 21 novembre 2013

The strangeness in me

 " T'as besoin d'une voiture pour aller travailler
Tu travailles pour rembourser la voiture que tu viens d'acheter
Tu vois le genre de cercle vicieux ?
Le genre de trucs qui donne envie de tout faire sauf de mourir vieux 

Tu peux courir à l'infini
À la poursuite du bonheur, la Terre est ronde, autant l'attendre ici
Je suis pas feignant, mais j'ai la flemme
Et ça va finir en arrêt maladie pour toute la semaine
Je veux profiter des gens que j'aime 

Je veux prendre le temps, avant que le temps me prenne et m'emmène
J'ai des centaines de trucs sur le feu
Mais je ferai juste ce que je veux quand même ! "

Orelsan ─ La Terre est ronde

 ~

  "Qu'est-ce que je fous là ?" et "je vais où dans ma vie comme ça?" sont des questions que je ne me suis jamais vraiment posées avant l'autre jour. J'ai toujours eu un peu peur de ces questions, j'ai toujours eu le sentiment que c'était le genre de truc à la fois totalement débile et vicieux qui entraînent des réflexions sans fin sur la vie comme celles dans lesquelles s'engouffrent les ados en pleine crise. Je n'aime pas spécialement raconter ma vie comme ça, aux yeux de tout l'internet. J'ai l'impression que lorsqu'on le fait, on a tendance à raconter des choses futiles, quand on ne se plaint pas. Et parfois ─ sinon souvent ─, on se plaint de choses futiles. Je crois que c'est le cas dans ce qui va suivre. Après tout, un blog, c'est aussi pour raconter sa vie, exorciser je ne sais quoi, se sentir exister peut-être, quelque part. On pourrait cracher tout ça sur une feuille de papier, mais ça n'aurait pas le même effet. Non, s'allonger sur un divan virtuel avec de parfaits inconnus dans le rôle de Freud, c'est mieux.

 Alors voilà. Ces derniers temps, je ne dors plus. Ou alors trop. Je ne me contrôle plus, je ne m'aime plus. Je me déteste presque même pour cela. On a tous besoin de contrôler les choses un minimum. Depuis quelques jours, j'ai le sentiment de perdre prise, l'impression que tout va trop vite, que tout échappe à ce sentiment de contrôle minimal. J'ai envie de me déconnecter totalement afin de mieux repartir. J'ai envie de changer une montagne de choses dans ma vie, à différents niveaux. J'ai envie de reprendre le contrôle sur moi-même, mais la tâche me parait insurmontable. Et tout ça parce que j'ai commencé à me demander ce que je foutais de ma vie, et ce que je me voyais foutre dans cinq ans. Tout a commencé à devenir un monstrueux bordel dans ma tête à cause de ces deux questions, "qu'est-ce que je fous là ?" et "je vais où comme ça ?". Qu'est-ce que je fous dans cette fac, au-delà du fait que la psychologie et la science en général sont des sujets qui me passionnent ? A quoi ça va bien me servir ? Est-ce que j'aime vraiment ce que je fais ? Est-ce que j'ai vraiment envie de faire ce que je fais ? J'en suis à un stade où cette chanson d'Orelsan que je cite en début d'article illustre tellement bien l'état dans lequel je me trouve depuis environ deux semaines que ça commence à en devenir effrayant.

 J'ai l'impression de faire une crise d'adolescence méga-tardive quand je me dis que je veux changer un tas de bidules dans ma vie, à différents niveaux. Changer la couleur de mes cheveux et me faire encrer de nouveaux tatouages. Changer de pays. Partir très loin, loin de tout, loin d'internet, loin de Paris, loin de la fac, loin, très très loin, dans un coin paumé avec une tribu paumée, histoire de me foutre une grande claque dans la gueule. Pas pour toujours, mais pour au moins un temps. On a tous ce petit idéal, enfoui en nous dans un coin. L'herbe parait toujours plus verte à côté comme le dit l'adage, n'est-ce pas ? La fac me donne des boutons. Littéralement. Le matin il m'arrive de ne pas réussir à me lever. Après j'ai honte, je me sens coupable, je mange comme une goinfre, je me regarde dans le miroir, je me dis que "merde Alien, t'as déconné" et je me hais. Je camoufle la symptomatisation physique du bordel qu'il y a dans ma tête s'exprimant par des cernes et des boutons sous du fond de teint, et je me trouve encore plus moche. Pour me consoler je lance Steam et ne peux plus m'arrêter de jouer pendant des heures. Buter des mecs, ça soulage. Et les persos que je joue n'ont pas de boutons ni de cernes, eux.
Je m'emmerde dans ma vie. Mais ça, personne ne le voit. Presque plus rien ne m'intéresse. Même ma liste infinie de passions ne me divertit plus. J'ai fait une overdose de dinosaures et la paléontologie me saoule totalement depuis. Ne pas voir les étoiles me rend triste. Aller au cinéma est encore le seul loisir qui me rend à peu près contente, mais mon porte-monnaie tire la gueule à la fin du mois (note à moi même : investir dans un abonnement annuel au cinéma. Impérativement). Et le pire, c'est que même la fac m'emmerde. J'adore apprendre et m'élever intellectuellement et culturellement. Mais la routine quotidienne m'emmerde ferme. Et la perspective de ne plus jamais quitter la fac de ma vie m'angoisse (si je deviens enseignant-chercheur comme je me pousse à me l'imaginer, comme je me force à croire que cette perspective est vraiment celle que je souhaite le mieux). Je ne sais pas si j'ai envie de consacrer ma vie à une seule chose. Je ne sais pas si je suis assez passionnée et assidue pour ça. Je suis une girouette, j'aime trop de choses, j'ai trop d'idées, trop de projets, trop de trucs sur le feu que je remets toujours au lendemain parce que j'ai la flemme. Je suis exactement comme dans cette chanson d'Orelsan. Mot pour mot.
Mais la simple idée de ne pas être totalement heureuse dans mes études mes donne le vertige. J'ai l'impression que les études et le travail, c'est la ligne conductrice d'une vie. Si tu n'en as pas, t'es dans la merde. Si tu veux essayer de vivre autrement, tu es marginalisé. C'est chiant la société. C'est chiant de se sentir comme une gamine de treize ans en pleine crise quand on dit que "ouais, c'est chiant la société, putain. Codes et impératifs sociaux de merde". Est-ce qu'être punk c'est grave ? C'est pathologique de se sentir à l'étroit et d'aspirer à autre chose ? Est-ce que choisir d'autres chemins c'est être un grand adolescent en perpétuelle crise ? Est-ce que je raconte n'importe quoi parce que je manque de sommeil ?

 En ce moment donc, je gratte du papier. J'écris des tonnes de trucs, beaucoup plus que d'habitude. Des réflexions, des dessins, des conversations avec moi-même, autant de tentatives de retrouver un sens, un chemin, une ligne à suivre, aussi infime soit-elle, quelque chose à laquelle se raccrocher pour avancer. Je ne suis pas malheureuse, je n'ai aucune raison de l'être. J'ai juste le tournis, et un grand vide à l'intérieur de moi. Alors je ne sais pas trop où je vais, mais pour le moment, j'y vais.
J'fais du stop sur l'autoroute de la vie. Un jour j'aurai une belle cadillac rouge, et elle foncera avec les autres. En attendant, klaxonne moi donc si tu me croises.

mardi 12 novembre 2013

Pantalon


 Quand j'étais gamine et jusqu'en quatrième, la simple idée de porter une jupe ou une robe me révulsait totalement. Je n'ai toujours porté que des vêtements de garçon, la plupart du temps rouges et noirs, assortis à mes cheveux de l'époque. Depuis l'apparition du mouvement goth et de l'esthétique victorienne dans ma vie, ma garde-robe a totalement basculé, et mes fringues masculines se sont vues progressivement remplacées par de longues jupes noires, des kilts, des mini-jupes grunge et des jupons de lolita. Les choses se sont alors totalement inversées, je me suis transformée en fille et je me suis bientôt sentie plus mal à l'aise en braies qu'en robe ou même en short. Mais il y a peu, j'ai acheté un pantalon. J'ai eu envie de réessayer, de voir ce que ça fait. Bon, le problème, c'est que je n'ai strictement aucune idée de la façon dont on choisit sa taille de pantalon. Je mesure 1,78m pour une taille 36 - 38 et tous ceux que j'ai essayé sont trop courts. Du coup j'ai pris trop grand, mais au moins ça ne m'arrive pas cinq centimètres au-dessus des chevilles. D'ailleurs, si jamais toi aussi tu mesure près d'1,80m et que tu as des conseils, je prends. Il parait qu'en Allemagne ils proposent différentes longueurs de pantalon. Ces allemands sont définitivement cools.


 Je n'ai jamais vraiment expérimenté le pantalon puisqu'en primaire et au collège, le style, je m'en tamponnais vigoureusement la rate. Alors je réapprends peu à peu à me l'approprier, même si j'ai beaucoup de mal à porter ça autrement qu'avec une chemise.
Et puis j'ai trouvé ce coquet manteau en friperie. Une très bonne surprise puisqu'il a tout ce que je peux attendre d'un manteau, à savoir être chaud, sobre et être agrémenté d'un col en fourrure. C'est une pièce qui a certainement été faite sur-mesure, au vu des coutures et de l'absence d'étiquette. J'aime bien l'idée que ce soit unique, je m'amuse d'ailleurs souvent à imaginer la tête de l'ancien propriétaire.
Le choker quant à lui provient de OS Accessories, une marque qui fait des trucs bien stylés. Quand je serai riche, je m'offrirai l'un de leurs superbes harnais en os. Bon, par contre, je suis un peu triste qu'il ne s'agisse pas d'os véritables, mais je suppose qu'on ne peut pas tout avoir. Ça m'a l'air tout aussi fragile que des os, cependant ; J'ai un peu peur de le porter au concert d'Amon Amarth lundi prochain, du coup. Ce serait quand même con de l'abîmer dans un moshpit.

Manteau et ceinture chinés, chemise Pepe Jeans, pantalon Asos, Winklepickers Underground, choker OS Accessories, chapeau Filippo Catarzi.

 Avec l'hiver et le froid qui arrivent à grands pas, je ne sais pas comment m'habiller. Je n'ai pas vu la douceur du temps automnal passer que je suis déjà transie. Je n'ose même pas imaginer ce que ça va donner cet hiver. Le lolita reste encore la meilleure parade anti-froid dont dispose mon placard et mine de rien, un pantalon ça ne tient pas particulièrement chaud. Du coup j'aimerais bien passer l'hiver en me fringuant comme les vikings, parce que la fourrure c'est cool et je rêve de me balader une hache coincée dans la ceinture. Mais curieusement, ça me semble difficilement envisageable. Et puis ma garde-robe lolita est un peu en crise, il me manque cruellement une JSK noire toute simple. Bref, je ne sais jamais m'habiller quand il fait chaud, et je ne sais pas non plus m'habiller quand il fait froid. Résultat, je vais dépecer un alpaga, me tailler un pyjama dans sa peau et hiberner dedans en attendant le retour du printemps.

Sinon, rien à voir, mais j'avais juste envie de te faire partager un truc que j'écoute en ce moment, entre deux morceaux de jazz et de black métal. C'est un remix sympa du thème de Princesse Mononoke, j'aime bien avoir ça en fond sonore quand je dessine (et puis le reste de ce que fait cet artiste est plutôt sympa également).
Voilà. C'est tout.

dimanche 10 novembre 2013

La sortie du dimanche - Snowpiercer


 Dans la vie, il y a des choses pour lesquelles je développe une passion particulièrement ardente. Des choses comme le cinéma coréen, Tilda Swinton, les huis-clos, la science-fiction et les dystopies par exemple. J'aime bien Song Kang-Ho, aussi. Alors quand j'ai vu le trailer de Snowpiercer, le plus gros blockbuster de l'histoire du cinéma coréen réalisé par Bong Joon Ho et adapté de la bédé franco-française Le Transperceneige (que je n'ai pas encore lue ; Je suis très - très - friande de comics, un peu moins de bédé, même quand c'est un truc culte de la SF des années 80), il a semblé évident que j'aille voir cette aventure bibliquo-science-fictionnesque.

 Les catastrophes naturelles font partie des thèmes de science-fiction qui me passionnent le mieux, et les scénarios post-apocalyptiques encore plus. Dans Snowpiercer, après une tentative ratée de juguler le réchauffement climatique, une terrible ère glacière gèle la planète entière hormis quelques rescapés se réfugiant depuis 17ans dans un train incroyable au moteur à mouvement perpétuel et aux rails faisant le tour du globe, véritable réécriture de l'arche de Noé. A la différence que dans l'arche, les girafes ne foutaient pas sur la gueule aux vaches parce que ces dernières voyageaient en première classe (ou alors ça n'est pas mentionné dans la Bible). Ici, dans ce titanesque train composé d'une multitude de wagons, chacun est assigné à une place et se doit de la garder, faisant ainsi un terrible clivage entre l'avant et l'arrière, les riches et les pauvres. Ces derniers vivant dans des conditions similaires à celles des camps de concentration trouvent en Curtis la figure d'un meneur et décident alors de se rebeller et de monter à la tête du train où se situe son créateur, un mystérieux Mr. Wilford, genre de Capitaine Némo et véritable dieu vivant.


 Comme pour la plupart des films qui m'ont plu, je ne sais jamais vraiment bien par quel bout commencer. C'est exactement le genre de film que j'aimerais regarder en faisant pause toutes les cinq minutes afin d'analyser en profondeur chaque détail, chaque plan, afin de saisir toute la richesse du scénario et les pépites de mise en scène soutenues par des acteurs irréprochables. En attendant d'effectuer ce travail d'approfondissement, voilà mon avis de manière un peu plus superficielle. Tout d'abord le scénario, bien que relativement classique, est bien écrit et évite avec brio le manichéisme dans lequel il es pourtant très aisé de tomber dès l'on parle de luttes des classes. L'allégorie de la société, pourtant évidente et appuyée, fondée sur l'exploitation des uns par les autres, est superbe et réalisée avec une grande finesse. Et dieu sait combien il est simple de tomber dans les poncifs, a fortiori dans les blockbusters mais il n'en est rien ici. Le film traite de l'idéologie, de la société et de l'humanité avec maturité mais également en apportant un regard froid et âpre. L'odyssée de cette poignée d'insurgés déterminés à s'extirper de leur misère en défiant l'ordre policier permet de s'intéresser d'avantage à l'être humain et c'est bien là toute la force du film car il pose des questions morales intéressantes : jusqu'où est-on prêt à aller pour retrouver sa dignité ? Qu'est-ce qui est juste ?

  Les personnages sont bien dessinés et l'on s'y attache sans peine (même à Curtis à ma grande surprise, interprété par Chris Evans que je pensais avoir le charisme d'une huître). La façon dont est appréhendé le train est tout particulièrement intéressante. Dispositif initiateur du récit et théâtre des événements, il devient, en soi, un personnage effrayant. Cela n'est pas sans rappeler la créature de The Host ou la Mère Courage de Mother qui laissent place ici à une machine certes mécanique mais pas moins organique. Et c'est là que la métaphore sociale prend une dimension singulière et unique : la société devient un univers mental, perçu subjectivement comme un cruel surmoi maternel déterminant le sort des individus. On passe du macrocosme (la civilisation) au microcosme (le train), d'un collectif social à la psyché. C'est juste dingue. Jamais pourtant le discours explicite n'affaiblit les visions que cette situation imaginaire engendre. Snowpiercer, à l'instar des précédents films de Bong Joon Ho, a cette capacité à traverser divers niveaux de lecture (et c'est la structure même du film) pour atteindre une vérité dont on ne percevait que des manifestations allégoriques ou cryptées. La révélation finale survient de fait avec la prise de conscience que l'allégorie première et immédiate n'est pas forcément la seule possible.

 
 La réalisation est fabuleuse, la mise en scène brutale, violente et en perpétuelle quête de mouvement, faisant du film un genre grande fuite en avant et, par ce train qu'on ne peut arrêter, fait la métaphore des activités humaines. Quelques accalmies n'ôtent pas pour autant la tension des scènes et favorisent ainsi un développement psychologique fort. La photographie, à l'habitude des réalisateurs coréens, est merveilleuse. L'extérieur du train est une succession sans fin de villes gelées, l'intérieur est un chef-d'oeuvre de décor de cinéma, chaque nouvelle voiture traversée par les rebelles réservant sa part d'enfer grotesque ou de féerie saugrenue. De tous les blockbusters post-apocalyptiques sortis cette année (et il y en a eu un bon paquet, j'ai d'ailleurs un très long article en cours sur ce sujet qu'il faudra que je termine de rédiger un jour), Snowpiercer est de loin le plus inspiré (le mieux réalisé, aussi. Le meilleur, quoi). Sa science-fiction imprégnée de l'air du temps laisse de la place pour d'autres significations, d'autres lectures, plus intemporelles.

Et si ça t'intéresse, il y a une petite exposition des croquis et de quelques storyboards ayant servi pour le tournage du film jusqu'au 27 novembre au centre de la culture coréenne à Paris.

jeudi 7 novembre 2013

Désaliénation

Ou pourquoi je ne fêterai pas Noël.

  Depuis quelques temps, j'ai le sentiment de faire un tas de choses qui ne me ressemblent pas, qui ne collent pas non plus à ce que j'aspire à être et pour couronner le tout, je ne sais même pas pourquoi je les fais. Pourtant, rien ni personne ne m'oblige vraiment à faire ces choses, c'est simplement que je n'ai toujours connu qu'elles. De fait, dans mon but de m'accomplir en tant qu'être humain, j'ai décidé de lister ces-dites choses afin d'entreprendre de me déconditionner d'elles, de me désaliéner.
En effet, la plupart de ces choses sont devenues des habitudes, presque des rituels immuables, inculqués dès l'enfance, période pendant laquelle tu ne réfléchis pas encore très bien et où "t'accomplir en tant qu'être humain" te semble être un concept encore lointain, flou et totalement amphigourique. Mais je ne suis plus une enfant, et a priori, toi non plus. Tu comprendras donc ma démarche lorsque je t'expliquerai que la chose par laquelle j'ai décidé de commencer ce travail de désaliénation est Noël.

  Je ne suis pas chrétienne. Mes croyances et mes idéaux sont même à l'exact opposé de ce que la Bible raconte. Pourtant, depuis toujours, un joli sapin embaume le salon de sa douce odeur chaque année aux alentours du quinze décembre,  je décore le salon et mange du pain d'épice en écoutant des chants de Noël, offre et reçois des cadeaux et fais religieusement tous ces trucs comme je les ai toujours connus. Sans parler du traditionnel réveillon suivi de la réunion familiale le lendemain.
Le problème, c'est que tout cela n'a aucun sens pour moi. L'atmosphère de Noël est certes plaisante et les guirlandes font très chic, mais je n'y participe que d'une manière finalement totalement superficielle puisque la raison d'être de Noël ne me concerne absolument pas. Et je trouve très absurde de fêter quelque chose lorsque l'on ne se sent pas concerné et que personne ne nous force à quoi que ce soit. Mais voilà, ça fait dix huit hivers que je connais ceci et ça n'est que maintenant que je réalise l'idiotie de ma condition. Imagine-toi en train de fêter le ramadan alors que tu n'es pas musulman. Imagine-toi à l'anniversaire de la grande-tante de ton voisin que tu ne croise qu'une fois de temps en temps dans la cage d'escalier. Imagine moi fêter Noël. Tu vois, c'est ridicule.
Ce qui rend la chose encore plus idiote, c'est le fait que les valeurs autrefois associées à Noël et dans lesquelles j'aurais potentiellement pu me retrouver ont aujourd'hui pratiquement disparu. La famille, le partage, penser à ceux qui ont moins que nous, etc, sont des idées ayant laissé place à une chose s'étant déjà emparé de la Saint Valentin, de Pâques et de Halloween : le capitalisme, la consommation outrancière, l'achat d'un tas de cadeaux et de nourriture ayant pour seul prétexte Noël. C'est sacrément triste qu'une fête belle et intéressante à l'origine se soit changée en période d'achats compulsifs n'ayant plus aucun symbolisme religieux.
Noël a de toute manière cessé d'être magique pour moi dès que le Père-Noël a cessé d'exister.
Le mythe du Père-Noël, je l'ai vécu comme la plus grosse trahison de ma vie, et c'est probablement aujourd'hui encore la chose pour laquelle j'en veux le plus à mes parents. A partir du jour où j'ai découvert que le Père-Noël n'existait pas, j'ai cessé de comprendre Noël. Mais je le fêtais tout de même, parce que c'est ce que ta famille et tes proches t'imposent, ce que la société infuencée par deux mille ans d'éducation judéo-chrétienne t'impose.

Mais cette année, je prends enfin conscience du ridicule de mes actes. Cette année commence donc ma désaliénation de Noël. Bien entendu, une telle opération nécessitera du temps, on ne supprime pas une habitude répétée pendant dix huit ans en un claquement de doigts. Il s'agira d'un travail progressif. Cette année, j'enlève le sapin. On verra ensuite l'an prochain. Je réalise cependant que choisir d'emprunter un chemin autre que l'autoroute imposé par la société n'est pas une chose facile, mais je n'ai pas peur ; Je tiens à mes convictions.
Et là, tout de suite, je me sens comme quelqu'un qui s'apprête à changer de régime alimentaire. C'est exactement pareil. Se priver d'un tas de bonnes choses pour mieux se rapprocher de ses idées. Pour mieux s'épanouir. Pour faire un pas vers l'accomplissement personnel. Ça m'a toujours fait sourire, d'ailleurs, ces gens qui souhaitent "bon courage" aux gens qui deviennent végétariens. Le courage n'a rien à voir avec ça, c'est simplement une question d'idéaux et de ce que l'on choisit d'être. Et moi, j'ai choisi d'être quelqu'un qui préfère fêter Samhain plutôt que Noël.