dimanche 28 juillet 2013

La sortie du dimanche - Shichinin no samurai


  Quand j'étais gamine, je voulais être un samouraï. Les princesses ne m'ont jamais fait rêver : moi, je voulais manier le katana, suivre le code du Bushido, avoir de la noblesse et de la droiture, et mourir par seppuku si mon seigneur l'exigeait. Et tout ça grâce à papa et maman qui m'ont un peu nourrie aux films de Kurosawa. Je devais avoir sept ou huit ans quand on m'a plantée pour la première fois devant ce chef œuvre qu'est Les sept samouraïs, sorti en 1954 et racontant l'histoire d'un petit village du Japon médiéval régulièrement en proie à des attaques de bandits, décidant pour y remédier d'engager sept samouraïs pour les protéger. Depuis, Les sept samouraïs s'est hissé sur le podium de mes films favoris et n'en est plus jamais redescendu, je pleure toujours quand je le regarde (ouais, j'suis comme ça moi, sensible et tout), l'un de ces sept samouraïs est toujours le crush ultime de ma vie (on n'oublie jamais un premier amour), et Kurosawa est toujours l'un de mes réalisateurs préférés. Je crois même qu'un exposé que j'avais fait dessus au collège doit encore traîner quelque part dans un carton. J'ai donc été hyperboliquement heureuse de voir qu'il passait au cinéma dans une version complètement remastérisée. J'avais de nouveau sept ans, je retombais amoureuse pour la première fois, je m'émerveillais ; Ah, quel sentiment extraordinaire !

 Les sept samouraïs, c'est un film ultra-culte ayant inspiré beaucoup de réalisateurs par la suite tels que Francis Ford Coppola et Georges Lucas. On peut dire qu'il s'agit d'un genre de western japonais, à la différence qu'il substitue aux notions de héros, gentil et méchant un aspect plus social et humain, dimension totalement absente des westerns américains. Et c'est bien cela qui est intéressant. Les samouraïs ne sont pas des héros (on les voit pleurer face à la précarité des paysans et déclarer qu'ils ont perdu, "ce sont les paysans les vainqueurs, pas nous" face à la mort des samouraïs morts), ils sont des personnages aux caractères complexes et travaillés, bien loin de l'image virile du cowboy et au rôle aussi important que celui des paysans.
Au-delà de cette dimension sociale conférant sa force au film, la densité du scénario est absolument fabuleuse. Si l'intrigue d'un village paysan attaqué par des pillards parait banale de prime abord, Kurosawa tisse plusieurs histoires indépendantes à l'intérieur de cette principale trame narrative et rythme le tout avec quelques scènes d'action et de très belles métaphores naturelles comme à l'habitude du réalisateur ; Pluie et vent se succèdent pour incarner la tension présente. L'histoire de Katsushiro, jeune samouraï épris d'une paysanne est un genre de passage à l'âge adulte (et si tu es un lecteur avisé, tu sais combien j'adore ça, les récits initiatiques). Premier amour, premier homme tué, premier chagrin d'amour. De jeune apprenti samouraï candide à homme mélancolique, Katsushiro mûrit tout au long du film et ne pourra pas s'opposer à la tradition de la séparation des classes sociales.
On trouve également et bien évidemment l'excellent Toshiro Mifune - acteur fétiche de Kurosawa avec lequel il a réalisé 15 films - dans le rôle de Kikuchiyo, personnage haut en couleurs, samouraï auto-proclamé et aussi fou qu'attachant, livrant par-là l'une de ses meilleures prestations.
Côté musique, on notera qu'un thème est défini pour chaque groupe de personnages : un thème pour les pillards, un autre pour les paysans et un pour les samouraïs. Ceci sera par exemple repris plus tard par Lucas dans Star Wars.
Les sept samouraïs est une œuvre complète et indémodable, laissant éclater tout le génie de Kurosawa et de ses acteurs.


Et si toi aussi t'aimes bien les samouraïs, tu peux aller jeter un œil à la filmographie de Kurosawa, lire Usagi Yojimbo qui reste très certainement l'une de mes lectures fétiches (attends, c'est un lapin samouraï pote avec les TMNT, quand même) et visionner Saya Zamurai, un incroyable chef d’œuvre de poésie, d'humour et de beauté par l'extraordinaire réalisateur fou Matsumoto.

mercredi 24 juillet 2013

Grass Widow


  En octobre dernier (ça remonte...), j'ai fait quelques photos pour le fanzine lolita L'Empire des dentelles, un fanzine très chouette publié par l'association Rouge Dentelle & Rose Ruban. Dans le numéro précédent figuraient déjà des photos issues d'une session que j'avais faite avec l'amie Shimi ; J'aime bien la photographier et étais assez flattée de voir nos photos en seconde page de couverture. Malheureusement cette fois-ci, Shimi se trouvant à 600km nous n'avons pas pu collaborer une nouvelle fois, c'est donc seule que je réalisais ces quelques photos sur le thème imposé des fleurs. A les regarder aujourd'hui, je les trouve sacrément quelconques et même bourrées de défauts, c'est plutôt rigolo. J'ai même l'impression de les avoir faites il y a des années, haha. Je me suis séparée de cette robe depuis et je n'ai plus cette coupe de cheveux, c'est probablement pour cela. Enfin bref. Vivement le prochain numéro de L'Empire des dentelles parce que c'est vraiment agréable d'avoir un joli magasine fourni consacré au lolita, en plus de me motiver à sortir prendre des photos en fonction du thème.


En ce moment j'aimerais vraiment me motiver à écrire des articles moins vides, j'ai même plusieurs brouillons de posts plus construits et intéressants, mais à part ma chronique du dimanche, j'ai un peu de mal à me motiver à poursuivre assidûment la rédaction de ce que j'ai sur le feu. Aussi, je pars une dizaine de jours à Munich début août, je ne sais pas encore si je vais programmer des articles ou non (au vu de ma flemme, ce ne sera probablement pas le cas).
J'espère que tu passes de bonnes vacances par ce temps caniculaire.

mardi 23 juillet 2013

Mayonaka Picnic


  La magnifique lolita canadienne Tamie a passé quelques jours à Paris pendant les évènements de début juillet (oui, je suis donc plutôt à la bourre). Nous en avons profité pour organiser un pique-nique franco-français so rorita romantiku devant Notre Dame, avec du vin, du champagne, de la baguette et du fromage. La base, quoi (c'est même un peu dommage que l'on n'ait pas de photo de tout ceci, un tel hommage au terroir français c'était beau à voir). Le tout en écoutant du Malice Mizer, parce que faudrait pas non plus oublier qu'on est des EGL, hein.
Ce genre de pique-nique a quelque chose d'assez romantico-épique, et ripailler au pied de Notre Dame est plutôt une expérience agréable et rigolotte. Du moins, jusqu'au moment où un redneck vient demander s'il nous reste de la vodka et si on est lesbiennes. Ah, la faune des lieux touristiques !
Tamie est une très chouette lolita en plus de faire des coordinations de folie (tu peux aller checker son Tumblr et son blog). J'ai le sentiment que, curieusement, les canadiens savent mieux faire la fête que nous. Ils ont des idées cool qui ne nous sont même pas venues à l'esprit mais qu'on envisagerait bien de tester à l'occasion. En tout cas, le pique-nique arrosé au vin, c'est quelque chose qu'il faut que l'on projette d'organiser plus régulièrement à l'avenir.

 A gauche, Ludo et Tamie ; A droite, Elizabeth, Lempicka, Tamie.

 Tamie et Mila à gauche.

 De gauche à droite : Elizabeth, Lempicka, votre serviteur, Tamie, Clafou, Hana,
Ludovic, Camille et Mila qui a pris la photo (oui, Mila a des super-pouvoirs).

dimanche 21 juillet 2013

La sortie du dimanche - Pacific Rim


 J'ai vu Pacific Rim, l'autre jour. Et là lecteur, tu ne vas pas me croire, mais j'ai trouvé ça plutôt cool. Je savais bien que Del Toro ne pouvait pas totalement me décevoir  - je déconne, j'y suis allée avec tous mes gentils préjugés sur le cinéma qui use de plein d'effets spéciaux et de trucs qui font BOUM BAAAOUM BADABOUM ROAAAR, bref, tu vois un peu le tableau, en me disant que ça avait beau être signé Del Toro, ça allait forcément être méga nase juste parce que c'est bourré de jolis effets spéciaux (heureusement que je suis le genre de personne qui s'évertue à dire "ouvrez vos chakras, oubliez vos préjugés, essayez, découvrez, #YOLO", hein...). D'ailleurs j'avais vu After Earth et Man of Steel il y a un petit bout de temps, et ça m'a tellement déprimée que je n'ai même pas pris le temps d'écrire un article à ce sujet afin d'oublier au plus vite ces catastrophes cinématographiques. D'ailleurs, je n'écrirai jamais d'article dessus, même sous la torture ; Je considère avoir déjà trop souffert en m'infligeant ces visionnages.

Autant te le dire tout de suite avant de poursuivre : je crois bien que la seule raison pour laquelle je suis sortie de la salle un grand sourire aux lèvres au lieu de beugler comme un veau en tendant mon majeur à l'industrie du cinéma comme je le fais d'ordinaire, c'est le fait que pendant tout le film, on voit des robots géants foutre sur la gueule à des dinosaures mutants. Oui, c'est juste ça qui m'a plut. Ça te surprend, hein ? Moi aussi à vrai dire. J'ai horreur des gens qui se disent bon public, parce que ça sonne à mes oreilles comme "je n'ai aucun sens critique et on m'achète facilement si les images sont jolies et que je n'ai pas trop à réfléchir", toutefois, quand on me met face à un film qui mélange quelques unes de mes grandes passions à savoir la science-fiction, les dinosaures, la robotique, les méchas, l'univers cyberpunk et les scénarios apocalyptiques, je deviens aussitôt  bon public (heureusement qu'il n'y en a pas des masses, des films qui mélangent tout ça, parce que ça me ravit les yeux, déconnecte mon cerveau et me donne la sensation d'avoir quatre ans et d'arriver à Disneyland pour la première fois. Bienheureux soient les gens bon public car il leur est permis de s'émerveiller.

Pacific Rim, c'est donc un scénario loin d'être révolutionnaire et très japanese-like : dans le futur, la terre subit une invasion extraterrestre n'ayant pas pour origine le ciel mais une brèche dimensionnelle sous l'océan. Ça devient drôle quand tu apprends que ces créatures extraterrestres nommées Kaiju sont en fait les dinosaures ayant vécu il y a des millions d'années sur Terre, revenus en version 2.0 reprendre leur territoire (eh oui, la météorite c'est du pipeau, la vérité c'est que les dinosaures étaient tellement malins avec leurs deux cerveaux qu'ils se sont tous tirés coloniser d'autres planètes. Voilà). Ces néo-dinos étant tellement balèzes et increvables, les humains doivent construire de nouvelles armes surpuissantes : de titanesques robots nommés Jaeger, qui ressemblent curieusement à des personnages de Halo, conçus pour rivaliser au corps à corps avec les bestiaux. Oui. Au corps-à-corps. D'ailleurs on ne nous le montre pas dans le film, mais dans le futur, le catch robot géant / dino mutant est devenu un hobby très répandu et diffusé le soir sur NT1. Ces Jaegers sont dirigés par deux pilotes situés dans une petite cabine à l'intérieur de la tête de la machine, se mouvant grâce à un ingénieux système supra-technologique reliant un hémisphère encéphalique de chacun des deux pilotes à une partie du robot. Donc en gros, un pilote s'occupe de coller des beignes avec son bras gauche, et l'autre avec son bras droit, les deux pilotes étant reliés l'un à l'autre par le cerveau et les souvenirs, et un tas de trucs faits pour embrouiller le spectateur qui comprend juste que tout ceci est très scientifique donc très compliqué et que le principal c'est qu'il faut deux pilotes avec si possible un lien fort les unissant, et après on s'en fiche un peu. Bon.
On suit les aventures de Raleigh et de son frère, des types trop cools pour pouvoir faire long feu. Du coup, hop, forcément, le frère aîné décède dans un combat contre un Kaiju (et en plus, on leur donne des petits noms à ces bestioles. Des vrais noms de catcheur, style Sharp Horn, Leatherback ou Reptile, avec en plus des catégories de niveau. Style Nv 1: poids plume <1200 tonnes, Nv 3 : poids lourd <3200 tonnes, et l'ultime Nv 5 : mastodonte > 5000 tonnes), Raleigh se retrouve tout seul et parvient tant bien que mal à ramener la carcasse de son Jaeger sur la terre ferme (oui, parce que comme la brèche se trouve dans la mer, il s'agit surtout de catch marin). Mais je ne vais pas te spoiler tout le film, ce serait vraiment vilain de ma part, d'autant plus que pour le coup, c'était pas si pire, même si c'est parsemé d'incohérences et de poncifs, que ça ressemble un peu sur la forme à Big Man Japan de Matsumoto qui aurait croisé le bestiaire de Monster Hunter et les speechs du Seigneur des Anneaux (ah, vraiment, à la fin du film, j'ai cru voir Aragorn brandir son épée en clamant "A day may come when the courage of men fails, when we forsake our friends and break all bonds of fellowship, but it is not this day, etc").

Carrément moins mauvais que Transformers, aussi propre qu'Avatar, aussi badass que Godzilla, aussi chouette que Goldorak, Pacific Rim est le genre de film qui flatte ton égo de geek à grands renforts de jolies images, d'effets spéciaux qui te font retomber en enfance tellement tu t'en prends plein les mirettes, et toute cette chouette profusion de bagarres scientifico-futuristico-apocalyptiques au détriment du scénario que l'on perd finalement de vue dans cette surenchère d'effets numériques. En somme, un film bête, creux et blasant qui n'innove en rien, à des milliards de kilomètres du style habituel de Del Toro, mais qui plaira toutefois aux fans de méchas et de kaiju-eiga.

mardi 16 juillet 2013

Tea Party & Convention lolita

 Oh mais dis-donc, ça fait un sacré bout de temps que je n'ai rien publié, moi. Que veux-tu, c'est les vacances et il fait trop chaud pour travailler. Voilà. Ceci dit, le premier weekend de juillet fut particulièrement intense, aussi intense qu'un festival de métal. C'est dire. Cause de cette agitation et du débarquement soudain de jupons dans les rues de Paris : la Tea Party estivale annuelle organisée par Baby, the Stars Shine Bright suivie de la convention lolita mise en place depuis quelques années déjà par les associations lolita françaises. Bref, c'était un weekend extrême qui se préparait. 
Pour nous mettre en appétit, on s'est retrouvé au Kawaii Café avec les copains Marie, Ludo et Mila, cette dernière ayant passé la journée avec Minori, figure emblématique du Shironuri. On aurait bien aimé la rencontrer également, mais ce n'était que partie remise. Du coup, on a bu nos cappuccinos avec des dessins abstraits de rennes et de dinosaures dedans, puis on est rentrés chez soi afin de se préparer pour la journée à suivre (entendre par-là "faire une quasi-nuit blanche pour terminer sa tenue à temps").

Regarde donc comme on est dark et impressionnants.

  Le lendemain, c'était vendredi, jour de la TP. C'était aussi le jour où Shimi atterrissait chez moi pour la durée des événements. Je te laisse imaginer 23m² occupés par deux lolitas ayant une demie-heure pour se préparer avant l'heure H. Nous avons rejoint Marie, Mila, Ludo, Sam et Lucie afin de prendre le traditionnel Happy Meal pré-TP, puis nous nous sommes dirigés boulevard Haussmann, vers l'hôtel où se déroulait l'événement.
Bon, alors, il y a beaucoup de choses qui ont été dites à propos de l'organisation de cet event, beaucoup de choses négatives notamment. Certes, on n'a pas eu autre chose à manger que deux minuscules verrines d'ananas et de pamplemousse, mais est-ce vraiment la faute de Btssb si certaines filles ne se sont pas gênées pour prendre trois ou quatre des quelques macarons disponibles ? Tant mieux pour elles après tout. J'ai envie de me poser en avocat de la défense pour Btssb qui ne fait que signer un contrat ne sachant pas forcément bien à quoi s'attendre puisque par exemple, lorsqu'ils sont arrivés avant le début de la TP, les tables étaient disposées pour une conférence avec petits papiers et crayons à portée de main. Mr. Sawada avait par ailleurs l'air embarrassé de devoir servir le champagne tout seul à un peu moins d'une centaine de lolitas. Cela étant, j'ai tout de même passé une agréable TP même si mes oreilles comme celles de bon nombre d'autres souffraient un peu des remixes disco d’œuvres classiques. Je perçois ce genre d'événement comme un moyen de rencontrer des lolitas n'ayant pas nécessairement la possibilité de se déplacer sur Paris dans l'année et d'en rencontrer d'autres. J'ai par ailleurs fait la connaissance d'une lolita russe très agréable, et c'est bien ce genre de rencontre que j'espérais faire en participant à une TP d'été à l'ambiance certes différente de celles d'hiver mais pas forcément moins bien. Les TP d'hiver comme celles d'été ont du positif et du négatif, et je suis pratiquement certaine que Mr. Sawada est le plus malheureux d'entre nous pour avoir organisé quelque chose n'étant peut-être pas à la hauteur des espérances. Qu'à cela ne tienne, la prochaine TP estivale sera carrément cool, j'en suis persuadée.
En tout cas, il y avait énormément de beau monde, c'était un régal pour les yeux, et le nouveau système d'élection des meilleures coordinations par votes était vraiment une bonne idée. Je regrette simplement de n'avoir pas pu parler à plus de personnes et de ne pas avoir passé plus de temps avec d'autres.

Les belles-gosses Shimi et Hanako à gauche, et la sublime Lavi à droite.

Tellement de fabulosité.
Vanessa une copine de cornes à gauche, et à droite, Anya, la lolita qui est tout en haut de mon piédestal imaginaire.

Les extraordinaires Mila et Lucie, remportant le prix des meilleures tenues.

  Je n'ai pas eu le temps ni le budget de faire une coiffe aussi impressionnante que celle que j'avais en tête à l'origine, alors j'ai bricolé vite fait ce que j'ai pu, assassinant un pistolet à colle qui me brûla les doigts tandis qu'il rendait l'âme, j'ai cousu quelques os et perles sur ma robe pour la pimper un peu, je me suis fait plaisir, en fait. Et c'est ça le principal, je crois bien. C'est aussi cela qui est agréable pendant les événements : s'amuser à faire quelque chose d'un peu fou que l'on n'aurait pas eu l'occasion de créer dans un autre contexte, essayer de nouvelles choses, quelques excentricités importables au quotidien. Rien que pour cette espèce de challenge personnel, j'ai hâte d'être aux prochains événements.


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  Le lendemain, c'était samedi, jour de repos. La Japan Expo avait lieu en même temps, mais c'est un truc qui ne me fait pas envie, même si beaucoup de mes amis s'y rendent. On est donc resté pépères avec Shimi, attendant le lendemain, début de la convention lolita ayant lieu dans le 20e arrondissement et se déroulant sur deux jours. En un mot, à la convention, il fait chaud. Genre méga chaud. Si l'on omet la chaleur, c'était plutôt cool. Là encore, la coolitude de la chose résidait dans la rencontre d'autres lolitas. Ce fut plutôt calme dimanche et je ne me souviens pas avoir croisé plus de monde que cela, mais nous avons eu la surprise de voir Minori arriver en tant que visiteuse ; Nous en avons de fait tous profité pour faire les fangirls, parce que mine de rien, elle a sacrément de classe la madame.
La convention accueillait également pas mal d'exposants aux stands alléchants, comme les anglais de Rococo Daze proposant des articles Juliette et Justine, ainsi que les créatrices Clara Maeda et Lusty'n Wonderland. J'ai été raisonnable, je n'ai strictement rien acheté à part le dernier numéro du fanzine L'empire des dentelles. Mais c'est surtout parce qu'il y avait ma tête dedans, en fait. On trouvait également l'artiste Antoine Kruk, venu dédicacer son ouvrage Look at me Tokyo sur les styles tokyoïtes.

Minoriii ! *cri de fangirl*

 C'est le dernier jour des évènements qui s'est révélé être le plus intense avec une arrivée massive de gens fabuleux ainsi que le traditionnel défilé de différentes marques lolitas indépendantes. A a vérité pendant la convention, une fois que l'on a fini de faire le tour des stands, on passe le plus clair de son temps à prendre / se faire prendre en photos. En soi ce n'est pas très intéressant, mais mettre une présence sur des personnes que l'on ne connait qu'au travers d'un écran fait vraiment plaisir.

Clothilde et Ataxie à gauche, Lempicka et Tamie à droite.

 A gauche, la plus-que-merveilleuse Charlène, Hitsu et Ludo à droite.


 Tro-Tro à gauche, j'adore la voir porter du Pirate. A droite, Kamihana, une consœur Sabretooth.

 Et puis ce fut l'heure des défilés. On avait dans l'idée de faire des pancartes pour soutenir Mila et Zoé qui défilaient, mais à cause du récent décès de mon Posca noir, on a dût se contenter des moyens du bord. La collection proposée par Lusty'n Wonderland étaient particulièrement belle élégante et aérienne, tandis que celle de Clara Maeda, toute aussi ravissante, était imprégnée d'influences slaves qui furent loin de me déplaire. D'autres créateurs avaient également leur place dans le défilé, tels que Haenuli, The Snow Field, By Iza, Die kleine Mitzi, Rose Trianon et d'autres dont les noms m'échappent.

 Deux des superbes créations de Lusty'n Wonderland. 

 Clara Maeda et sa dernière collection riche en influences.

Mila dans une tenue dont je ne me rappelle pas la marque, et Zoé dans du Haenuli.


 Et puis pour terminer, ma tenue à cette occasion, gros mélange de mes tenues pour la TP de l'hiver dernier et celle de cet été. En bref, ce weekend fut très chouette, on a tous beaucoup transpiré tant il a fait beau (sexy), on a croisé du beau monde, et on était tous un peu crevés. Ci-dessous, mon butin du weekend, comprenant des bows et un collier offerts par Btssb à chaque invité lors de la TP, ainsi que L'Empire des Dentelles n°6 dans lequel je figure. Je posterai les photos plus tard, là je suis claquée. Vivement l'année prochaine pour de nouvelles aventures (même s'il y en aura largement d'autres d'ici là).

lundi 15 juillet 2013

Paradoxe breton

 Paris-Quimper. Le trajet du retour à la patrie. Cinq heures le cul vissé sur un fauteuil à voir le paysage défiler. Quatre et demie si t'as de la chance. Cinq heures à t'ennuyer, entendre tes voisines de devant glousser bruyamment, lire Nietzsche, récupérer de ta nuit blanche quand t'es dans le lagen parce que t'as fait la chouille la veille. Je descends au terminus, c'est là que je suis née, que j'ai grandi, que j'ai vécu pendant dix huit ans. Personne pour venir me chercher. Mes parents sont occupés, et mes anciens potes de lycée ont sûrement mieux à faire que de fêter le retour d'une expatriée parmi d'autres. Je traîne ma valise derrière moi. Mes creepers avancent toutes seules, je crois que mes pieds se rappellent l'itinéraire à suivre. Ma tête, elle, est ailleurs. Je me mets en pilotage automatique.

Je veux prendre un bus. Je réalise une fois devant les horaires de l'arrêt qu'ici, il n'y a pas de bus le dimanche. On est en province, j'avais oublié que le dimanche, il ne se passait jamais rien. Pas même un bus. Je traîne ma valise en grommelant. Ville de nases. Ma valise pèse lourd, et Quimper est une ville vallonnée qui ressemble à un terrain de BMX pour géants. Super. Je longe la cathédrale. C'est la seule chose que je trouve chouette dans ce bled. Il doit y avoir une cérémonie quelconque ; Un petit tas de gens défilent, en costards et robes un peu chic. Un homme arborant ce petit col réservé aux prêtres reconnaissable entre mille me pointe du doigt et ricane avec deux de ses acolytes. Ben alors Ducon, t'as jamais vu une fille avec des plateformes de 9cm ? Quimper et sa petite mentalité étriquée de faux-bourgeois snobs qui se regardent le nombril en se touchant la nouille. Quimper et sa population de petites meufs et de petits mecs. Et de vieux cons(ervateurs). T'as pas ton uniforme jean-marinière-Bensimon-Longchamp ? T'es pas normale. Et pour bien te le faire comprendre, tu vas avoir droit à des regards appuyés, des index pointés dans ta direction et des ricanements. Bah ouais, c'est facile de se moquer de ce dont tu n'as pas l'habitude. Je leurs souris de toutes mes canines, droit dans les yeux. Baisse les yeux, Ducon. Être prêtre te donne le droit de rire de mes godasses ? Pas sûr que Jésus approuve. Je continue mon chemin, un sourire radieux toujours scotché à mon visage. Regarde comme j’irradie, rien à battre de tes gloussements de dindon bénit. Ma valise pèse lourd, j'ai juste envie d'être à la maison. J'accélère le pas. Je trébuche sur un pavé. Je le connais, ce pavé. J'ai toujours trébuché dessus. Réminiscence. Je me prends pour Proust l'espace d'un instant. J'aime pas Proust, j'aime pas les romans. J'aime pas ce pavé, j'aime pas cette ville ni ses habitants. Je ne les aimerai jamais tant qu'ils continueront à être aussi aliénés.

Ça doit bien faire quatre mois que je n'étais pas rentrée. J'ai le sentiment que ça fait au moins un an. Deux, même. Quimper ne m'a pas manqué, l'air marin non pollué et la gastronomie bretonne exceptés, peut-être.Et encore. Les regards moqueurs et la petite mentalité de ses habitants, beaucoup moins en revanche. Après trois quart d'heure de marche, j'arrive enfin à la maison. Je ne la reconnais plus. Je ne m'y sens plus chez moi. On l'a repeinte en blanc, comme toutes les autres. L'intérieur est vide, il y fait froid. On ne croirait pas que j'y ai passé dix-huit ans. La seule trace de ma présence c'est la GameCube branchée, les manettes posées à côté, attendant que je vienne y jouer. Pour le reste, tout est d'une tristesse abominable. Je ne suis pas ici chez moi. Je n'ai plus envie d'y être. Je n'y suis déjà plus.

A Paris je suis fière d'être bretonne. Je parle avec l'accent, j'emploie des expressions et des mots que les non-bretons ne peuvent pas comprendre, j'achète du pâté Hénaff et du beurre salé, je passe avec la même attitude intérieure devant les petites baraques à frites proposant des crêpes ailleurs qu'à Montparnasse que lorsque je passe devant une contrefaçon Louis Vuitton, je dis gast et ma doué beniget quand j'ai envie de jurer, et je fais l'apologie du kouignamann à qui veut bien l'entendre. Je me sens donc bretonne à Paris. Mais dès que je rentre à Quimper, je me sens parisienne. Je méprise les petites-gens de cette ville, la tristesse et la monotonie ambiante, le désert culturel qui y règne, la cinquantaine de magasins de prêt-à-porter dédiés à une clientèle féminine âgée de 60 à 90 ans et la laideur des nouveaux centres commerciaux qu'ils s'évertuent à ériger, comme si la ville n'en comportait pas déjà suffisamment ainsi. Quimper, ville d'art et de culture ; Mon cul ouais.
C'est un fait : je n'aime pas Quimper ni ses habitants. Je n'aime pas Paris ni ses parisiens non plus. Mais c'est moins terrible, je crois. Là-bas, les gens te regardent forcément, mais avec moins d'insistance et de mépris ; Je préfère qu'on me traite de "bombasse swag" que de "cékoicettemeufloltavu". Là-bas, quand tu t'ennuies, tu peux visiter un monument ou un musée, aller au cinéma, te balader sur les quais de Seine ou dans un jardin. Ici, quand tu t'ennuies, tu t'ennuies. Et c'est tout.
Heureusement qu'il y a l'océan et la forêt à côté, sinon c'est deux semaines d'ennui mortel qui s'annoncent.

lundi 1 juillet 2013

Souls at zero


Jupe : Atelier Boz
Blouse : Fan plus Friend
Chaussures : Vic
Bijoux : Vivienne Westwood

 Ça fait un moment que je n'ai pas posté de tenue comme ça, hop. Il parait que c'est un blog qui parle aussi un peu de fringues, alors bon, voilà. Je porte rarement cette jupe, pourtant elle est plutôt chouette. J'ai un peu de mal à porter des jupes lolita en général, je ne sais pas bien pourquoi.
Tu auras peut-être remarqué qu'il n'y a pas non plus eu de Sortie du dimanche cette semaine ; J'ai vu deux films dernièrement, mais c'était tellement mauvais que je n'ai pas eu le courage de rédiger un spoiler, même si je sais que tu aimes les lire. Je suis en train de rédiger un article un peu plus construit à propos de ces films, mais actuellement avec les événement du début du mois de juillet qui arrivent à très grands pas (Tea Party Baby, the Stars Shine Bright ce vendredi, et convention lolita ce weekend), je n'ai pas énormément de temps à passer derrière un écran et ma tenue pour la TP est très, très loin d'être terminée. J'espère que le résultat sera à peu près correct.
 

 Sinon, samedi, la boutique parisienne de gothic-chic Voriagh (vas donc y jeter un œil, y a des soldes) organisait une petite soirée lolita, proposant des items créés spécialement pour l'occasion. Je n'ai pas pu rester très longtemps, mais ce fut sympathique et j'ai pu rencontrer des lolitas vraiment très chouettes (et j'ai été excessivement heureuse de rencontrer enfin la superbe Lempicka). L'univers de la boutique me plait beaucoup, tout comme le design de la plupart de leurs vêtements : noirs, élégants et sobres. En plus, la déco ressemble pas mal à celle de chez moi, alors forcément, je m'y sens plutôt bien. On a eu le droit à de surprenants bubble-teas et divers petits amuse-bouche loliesques. Et à un petit bracelet en tissu, aussi ; C'est qu'ils sont chics, chez Voriagh.

 Une fois n'est pas coutume : j'ai piqué les photos à Marie, notre reporter habituelle.

Pas d'article prévu pour cette semaine, de Sortie du dimanche encore moins, mais je te promets un beau résumé des événements à venir. Passe donc me dire coucou à la convention lolita si tu as prévu de venir, ça me ferait plaisir.
Love.