dimanche 31 mars 2013

La sortie du dimanche - Cloud Atlas


   La première chose à laquelle j'ai pensé aussitôt le film et le générique terminés fut "je veux le revoir là, tout de suite, maintenant". La seconde fut "mais, sainte Barbe, comment vais-je bien pouvoir écrire un article là-dessus ? ". Ces deux phrases n'ont pas quitté mon esprit à l'heure où j'écris ces mots, je peine d'ailleurs énormément à rédiger quoi que ce soit sur ce film, ayant l'impression de trébucher sur chaque lettre tant il me parait compliqué de relater avec précision le sentiment très étrange et ambivalent que Cloud Atlas m'a laissé.

Je ne connaissais pas le livre (oui, lapidez-moi), mais qui dit cinéma indépendant + science-fiction + casting intéressant dit forcément film que je ne peux pas me permettre de louper (sans parler de toutes les gentilles personnes m'ayant vivement conseillé le visionnage de cet extraterrestre cinématographique). Pourtant, pour me faire tenir plus de 2h enfoncée dans un fauteuil sans m'ennuyer, il faut vraiment que le film soit bon (ou à l'inverse, tellement nase qu'il en devient presque distrayant (oui Oz, c'est bien à toi que je pense)), alors quand le film en question dure 3h, il a plutôt intérêt à se ranger dans la première catégorie. Par chance, c'était bien le cas ici.
Je ne sais tellement pas par quel bout commencer tant tout ce que j'ai vu n'en a pas fini de décanter. Ce film est tellement dingue, j'en perds mes mots, j'en perds tout. Je n'ai strictement rien compris au départ et me suis furieusement demandé de quoi ça pouvait bien parler, mais la photographie était tellement jolie (premier tableau : un bout de mer encadré par des rochers, un ciel bleu, un homme en noir, un autre en marron, cherchant des dents à l'aide d'un tamis dans le sable. Perfection) que j'ai vite abandonné mes sens pour me laisser porter. D'ailleurs, je ne suis pas encore bien certaine d'avoir tout saisi et je le revisionnerais très volontiers avant et après lecture de l'ouvrage, mais je peux affirmer sans hésitation aucune avoir beaucoup aimé. Pourquoi en revanche, c'est un peu plus compliqué.
Tout d'abord, il y a la science-fiction. J'adore ça moi, la SiFi. Surtout quand c'est bien fait. Cloud Atlas raconte donc l'histoire ─ est-ce bien racontable, d'ailleurs ? ─ de plusieurs personnages à travers plusieurs époques, dont les réincarnations et les destins s'enchainent et se croisent au fil des siècles. L'un des points très intéressant du film est d'une part le casting (Tom Hanks, Hugo Weaving, Halle Berry, Jim Broadbent et Hugh Grant dans le même film, il faut le faire), mais d'autre part le fait que selon les différentes époques, chacun des acteurs revêt une personnalité et surtout un physique extrêmement variable. C'est d'ailleurs assez fascinant quand on se penche sur chacun d'eux tout à tour. Le petit tableau ci-dessous vous en donne un bon aperçu (Halle Berry en petit vieux coréen est assez surprenante, et le personnage féminin de Hugo Weaving est un vrai régal). 


Et ça, c'est assez sidérant tant c'est génial. Chacun de ces personnages a une destinée liée aux autres aussi bien dans une époque que dans une autre. Ce n'est définitivement pas racontable tant le scénario est aussi complexe que déroutant. Si-dé-rant, vous dis-je. A plusieurs reprises j'ai songé que je ne comprenais rien, mais que c'était sacrément génial, ce qui est un sentiment assez rare chez moi (puisque "je ne comprends rien" est souvent assimilé à "ça m'ennuie, j'aime pas, c'est nase"). Il se trouve au final que c'est assez compréhensible pour peu que l'on fasse un petit effort de réflexion (exit les blockbusters), truffé de références et proposant même bien des niveaux de lecture différents. L'on aurait pu croire que le scénario n'était qu'un genre d'addition de différents récits vaguement liés, donnant l'impression d'un énorme mélange sans intérêt véritable, le genre de mélange auquel des scénaristes flemmards et désœuvrés auraient pu penser, mais, non, loin s'en faut ; c'est de la ─ très ─ bonne SiFi, avec juste ce qu'il faut de métaphysique.

Ensuite, il y a le fait qu'en dépit des histoires plus ou moins improbables de chacun des personnages (il s'agit aussi bien de tranches de vie semblant s'être échappées d'une bonne comédie de Woody Allen que de fragments d'épopées historiques, en passant par le scénario classique du thriller et la SiFi pure et dure où les voitures volent), on passe de moments assez difficiles ─ mais superbes ─ à des moments totalement fous et rafraichissants. Ainsi par exemple, de Neo-Seoul en 2144 et ses références aux camps de concentration nazi de la seconde guerre mondiale, on bascule à une maison de retraite anglaise en 2012 où un groupe de vieux échafaude un plan pour s'échapper. Ce sont d'ailleurs les deux histoires m'ayant le plus touchée, le mieux plu, et Jim Broadbent fait un superbe vieillard, absolument désopilant et délicieux accompagné de son gang de vieillards rebelles.

Je vous prie de ben vouloir m'excuser, mais je peine vraiment beaucoup à mettre des mots sur le fabuleux de la chose tant je n'ai jamais rien vu de comparable. Cloud Atlas m'a laissé un sentiment unique, comme si j'étais quelqu'un d'autre, comme si le sens de la vie venait de m'être révélé. Non vraiment, c'est réellement dingue. Dingue. Je crois que dingue et sidérant sont les deux mots qui qualifient le mieux en mon sens cette véritable expérience cinématographique. Voilà enfin un film où de superbes effets spéciaux servent une réflexion dense et utile sur la vie et la mort. Chose amusante d'ailleurs, j'ai trouvé que l'idéologie de ce film avait quelques ressemblances avec celle d'Anna Varney. En résumé, Cloud Atlas est une histoire grandiose de science-fiction humaine, métaphysique et touchante où passé, présent et futur se mêlent, invitant ainsi à la réflexion, le tout porté par une photographie superbe et une bande-son si jolie que je l'écoute en boucle sans éprouver la moindre lassitude. Certainement la plus belle surprise cinématographique de ce début d'année.
Il faut que je re-regarde ce film. Tout de suite.

vendredi 29 mars 2013

Jour 19 - Rien

Jour 19 : Une photo de vous à un meeting.

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   Je n'ai pas eu l'occasion d'assister à beaucoup de meetings, j'imagine que je dois être une lolita un peu asociale. Voici la seule photo à ce sujet que j'ai sous la main, il s'agit de mon tout premier meeting à proprement parler, en juin 2011. J'ai pu y rencontrer de jolies lolitas comme Cybie, Tiphaine et Wakaba, je crois me souvenir avoir passé un bon moment en dépit de la chaleur (parce que oui, ça arrive que la pluie s'arrête, en Bretagne).
J'ai bien entendu l'occasion de voir de manière un peu plus régulière quelques lolitas parisiennes, mais je ne considère pas cela tant comme des meetings à proprement parler que comme des moments passés en compagnie de bons amis, soit des moments plus intimes et informels (et des plus agréables. Camarades parisiens, si vous passez par-là : je vous aime).
Bref. Voilà donc une photo. A la regarder, je ris gentiment ; j'ai sacrément évolué.

mercredi 27 mars 2013

You never get enough Vivienne

  Vivienne Westwood, si vous n'êtes pas déjà au courant, c'est un peu la mayonnaise dans le sandwich de ma vie. Je l'aime, et ses créations tout autant. Il me serait donc assez difficile de vous exprimer la joie que j'ai pu éprouver en recevant ceci dans ma boîte aux lettres l'autre jour. Ceci donc, est la Pop Swatch "Orb", désignée par Vivienne Westwood pour Swatch, sortie en 1993 et limitée à 49 999 exemplaires. Un objet de collection s'arrachant à des prix faramineux sur les sites d'enchères que j'ai eu le bonheur de trouver en état neuf pour une poignée de cacahuètes.

Ça me parait être un prétexte suffisant pour spammer un outfit avec mes nouveaux collants, Vivienne Westwood également. Ils sont relativement épais et comportent mon trio de couleurs fétiches ; ils sont donc parfaits.


 Robe : Millefleurs
Cardigan : ModCloth
Blouse : Offbrand
Blouson : Diesel
Collants : Vivienne Westwood
Chaussures : Vivienne Westwood x Melissa
Sac : Vivienne Westwood
Accessoires : Vivienne Westwood, offbrand

dimanche 24 mars 2013

La sortie du dimanche - Le Monde Fantastique d'Oz

On sent déjà que ça va être un grand film, au moins du niveau de Twilight. Les mentions "3D" et "Disney" certifient la qualité de la bouse.

     Les films produits par Disney, qu'il s'agisse de l'Alice de Burton ou des Marvel de peu-importe-quel-autre-glandu, sont des hyper-productions mièvres et creuses à souhait, caricatures d'elles-mêmes et montagnes de poncifs pathétiques, soit très loin du cinéma que j'affectionne. Voilà, ça, c'est dit, et s'il s'agit-là d'un avis que vous désapprouvez vivement, je vous déconseille de jeter un œil à mon article sur Le Hobbit (qui n'est certes pas un Disney, mais que je prends soin de ranger malgré tout dans cette vaste catégorie de niveau), et de fermer tout de suite cette page. Toutefois, il est si agréable de déverser gratuitement son venin sur ce genre de production, c'est pourquoi je me suis rendue voir Oz (et au prix de la place, on ne va pas se priver ; merci le Printemps du Cinéma). On m'avait mise en garde en me prévenant que si j'avais adoré Le Magicien d'Oz et que Judy Garland avait été l'idole de ma jeunesse, j'allais certainement hurler de rage et de fureur à la vue de cet Oz là. Mais rien ne saurait m'effrayer ; j'ai vu Avatar, j'ai survécu à Prometheus, j'ai vaincu Avengers, c'est maintenant au tour du Magicien et de son histoire, antérieure à celle de Dorothy et Toto.

Dans la file d'attente, la jeune fille devant, visiblement très excitée, engage une conversation avec moi. "C'est la troisième fois que je vais le voir", clame-t-elle avec la fierté que les parents d'un enfant sans bras ni jambe ni tête auraient pu avoir si leur progéniture avait traversé l'océan indien en dos crawlé. "Vous verrez, me glisse-t-elle. Si vous avez aimé Alice au Pays des Merveilles de Burton, vous adorerez Oz", ce qui sous-entend que j'ai a priori la tête d'une personne susceptible d'avoir aimé Alice, et ça, c'est une idée qui ne me plait pas des masses. Dans la salle derrière moi, une autre jeune fille frime en spoilant toutes les publicités défilant à l'écran à son voisin. Bref, voilà une séance qui commence bien.

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Le Bouffon Vert se cache dans cette photo. Saurez-vous le trouver ?

         Le film s'ouvre sur un générique qui, en toute honnêteté, m'a beaucoup surprise car je me suis retrouvée dans un état fort déroutant en prenant conscience de la pensée jaillie soudainement dans ma tête : "tiens, ce film sera peut-être moins catastrophique que ce à quoi je m'attends". Grossière erreur. Quoi qu'il en soit, le générique est probablement le meilleur passage de tout le film, alors autant savourer cette enfilade psychédélique, hypnotisante et monochrome d'images vieillies sur fond de Danny Elfman. Non, vraiment, un très chouette générique. Et puis commence la dégringolade avec le début du film. Je ne comparerai pas Le Monde Fantastique d'Oz au Magicien d'Oz de Fleming, car cela rendrait le premier encore plus caricatural et ridicule qu'il ne l'est déjà ; épargnons-lui donc cela si vous le voulez bien, car je ne suis tout de même pas sans cœur. Cependant, tout comme dans la version de Fleming, l'histoire débute au Kansas, dans un décor en noir et blanc assorti au générique. On y fait alors la connaissance d'Oscar, illusionniste raté, personnage imbu de sa personne, escroc, coureur de jupons, menteur, bref, un être absolument détestable à qui l'on aurait envie de coller des claques si seulement son sourire n'était pas aussi charmeur (oui, je le reconnais, c'est en partie parce que le personnage principal est interprété par James Franco que je me suis décidée à aller subir ce film). Oscar donc ─ dit Oz, répète un tour de magie en compagnie de sa toute nouvelle assistante, une femme au Q.I visiblement si élevé qu'elle pourrait concurrencer Michael Vendetta, tout en en profitant pour lui sortir sa technique de drague préférée soit sa superbe "boîte à musique ─ dont on peut voir l'inscription Made in Hong Kong sur la tranche mais de tout manière tu es trop bête pour t'en rendre compte ─ qui appartenait à ma grand-mère la tsarine Machinchosochka, décédée durant la très célèbre bataille de Atchoumovitch. On ne se connait que depuis une heure, mais je suis certain que mon aïeule aurait adoré qu'elle te revienne, oui oui. Tu peux la prendre, j'en ai 105 autres en stock". On notera au passage que toutes les personnes de sexe féminin dans ce film passent pour des grosses huîtres avariées, ou bien des adolescentes coincées en pleine crise, je ne sais pas bien.

  S'en suivent quelques péripéties pas très intéressantes pendant lesquelles le bougre passe pour le Messie aux yeux d'une fillette tétraplégique un peu trop crédule, se fait traiter de charlatant par la foule, se dispute avec son assistant qui aura miraculeusement disparu dans le reste du film et sera remplacé par un singe ailé en costume de groom bleu, manque de se faire tabasser par le compagnon d'une des huîtres comateuses à qui il a a refilé l'une de ses boîtes à musique, et s'envole finalement dans une montgolfière qui marche d'une façon très curieuse puisqu'elle n'a visiblement pas besoin d'air chaud ; c'est incroyable dites-donc ! Ah, non, pardon, on me signale que c'est l'une de ces nombreuses erreurs de script que le spectateur moyen fan de Twilight et de Hunger Games n'est pas sensé remarquer. Bref, même schéma que dans l'histoire de Dorothy, une tempête se déclenche et hop, voilà Oscar et sa montgolfière propulsés dans l’œil d'un cyclone. Là, moult morceaux de bois pointus manquent d'empaler le pauvre couard qui se met alors à supplier le bon Dieu de le laisser en vie parce que, promis juré, il saura faire des efforts et devenir un homme bon. Si Dieu était était vraiment bon, il l'aurait laissé crever, le film se serait terminé, et nos souffrances de spectateur avec. Vilain Être Suprême.
La Méchante Sorcière Rouge Sexy
La Montgolfière arrive alors au Pays des Merveilles. Euh. Au pays d'Oz, je veux dire. Mais ce sont sûrement des états voisins parce qu'ici aussi, les fleurs géantes font de la musique en s'ouvrant sur votre chemin, ici aussi le monde est en Technicolor bariolé comme dans les années 70, ici aussi les arcs-en-ciel sont scotchés au ciel comme le papier tue-mouche à une fenêtre, ici aussi les nuages sont en barbe-à-papa et toutes les scènes sont filmées sur un lever ou un coucher de soleil. Le Magicien rencontre Théodora, mais on l'appellera simplement "la Méchante Sorcière Rouge Sexy" par souci de praticité, parce que les prénoms c'est trop galère à retenir et finalement très inutile ici. Et parce qu'en fait, oui, elle est méchante et on ne le sait pas encore, mais ce n'est pas de sa faute la pauvre, c'est de famille. Elle nous parle d'une prophétie, parce que la prophétie c'est un peu le truc de base des scénaristes qui n'ont pas envie de se fouler la rate. Alors voilà le topo : un Magicien portant le nom du Pays d'Oz va venir vaincre la Méchante Sorcière, rétablira la paix, et montera sur le trône. Mazette, que c'est original ! Et c'est à partir de là qu'on m'a perdue.

La Méchante Sorcière Verte Sexy
La Sorcière Rouge, qui est un peu bipolaire sur les bords, tombe amoureuse du Magicien une fois que celui-ci lui ait fait le coup de la boîte à musique de Mère-Grand, elle le conduit alors à la cité d’Émeraude, et sur le chemin ils embarquent avec eux le macaque ailé dont je vous parlais plus haut, rencontré prisonnier de lianes et en proie à un lion que le grand Oscar fera s'enfuir grâce à un fumigène rouge, parce que ouais, dans un pays où les gens voyagent en bulles de savon, où les fleurs géantes s'ouvrent en faisant de la musique, où les lacs sont peuplés de créatures s'apparentant à des piranhas ailés aux yeux globuleux et où les femmes osent porter des vêtements aussi affreux en public sans que personne ne les lapide, oui, les fumigènes rouges c'est méga flippant. Le primate impose ensuite sa présence à la mort à la vie au Magicien en remerciement de cet incroyable sauvetage. Dans le même temps, la Méchante Sorcière Rouge Sexy flirte bien avec Oscar, et évoque un avenir merveilleux parce que "tu seras roi, je serai ta reine, on s'aimera pour toujours et tout sera merveilleux, nous sommes tellement faits l'un pour l'autre que je ne te rouspèterai même pas quand tu laisseras le tube de dentifrice ouvert sur le bord du lavabo et tes chaussettes sales sur le sol de la salle du trône parce que je t'aime hihihi". Ça aurait pu faire une chouette chanson dans la meilleure des traditions Disney, d'ailleurs.
Une fois au palais d'émeraude, la Méchante Sorcière Rouge Sexy le présente à la Méchante Sorcière Verte Sexy, sa sœur. Sauf qu'en fait, la méchante sorcière que doit vaincre le Magicien selon la prophétie, c'est elle. Mais ça, on ne l'apprend qu'un peu plus tard, et c'est tellement tellement tiré par les cheveux que j'ai le droit de demander pourquoi. Pourquoi la Méchante Sorcière Verte Sexy n'a-t-elle pas directement tué Oscar afin d'annuler la prophétie au lieu de lui faire visiter le palais, lui montrant par la même occasion le trésor royal, principale motivation du Magicien par la suite du film, et surtout au lieu de l'envoyer directement voir sa pire ennemie, la fée Glinda (qu'on étiquettera juste "Fée Blanche") ? Eh bien simplement parce que c'est une femme, et que les femmes selon Disney sont des cruches, c'est bien connu.

Alors, oui, tout ceci est très confus, et moi-même je n'y ai pas saisi grand chose, mais dans la tête du producteur il y avait plein d'effets spéciaux, des babouins mutants et des boules de feu qui explosent, alors ça faisait nécessairement sens.

La Fée Blanche et sa tiare La Foir'Fouille.
  Ensuite il se passe un tas de trucs inintéressants dont la seule fonction est de contribuer aux 2h15 que dure ce film, à grand renfort d'effets spéciaux. Oscar et le ouistiti domestique en costume de groom ramassent une poupée de porcelaine vivante ayant vu tout son village (Dînetteland) se faire zigouiller, et en avant pour aller récupérer la baguette de la vilaine Fée Blanche, pour suivre les ordres de la Méchante Sorcière Verte Sexy, parce que tout ce scénario est un gros bazar, qu'Oscar est un type un peu déboussolé et que l'appât du gain est la seule chose qui compte vraiment dans la vie (mais on ne peut pas le blâmer pour ça, le trésor royal ressemblant au contenu du coffre-fort de Picsou en plus blingbling, et après tout, qui n'aime pas plonger dans un tas de pièces d'or au réveil ? ). On se retrouve donc à suivre les héros jusque dans une forêt ensorcelée et glauque qui semble être le repère naturel d'une Fée fashionista toute choupikawaii, oui oui oui, ne cherchez pas et gobez juste ce qu'on vous raconte. Là, Oscar essaie de voler la baguette de cette bougresse de Fée comme il lui a été prescrit tandis que le ouistiti pousse des meuglements bovins au sommet d'une colline éclairée par la lumière d'une pleine lune telle une vache-garou. Cette scène est d'ailleurs une incroyable compilation de poncifs dans la gestuelle de la Fée :

"Je pose ma baguette magique ─ source de tous mes super pouvoirs ─ sur le gros caillou à droite, je lui tourne le dos doucement pour regarder à gauche et... Serait-ce le doux meuglement d'une vache-garou ? Ce n'est pourtant pas la saison des amours, voilà qui est curieux. Je ne fais même pas attention au monsieur très discret qui attrape ma baguette car je suis complètement cruche lalalilalère".

A gauche : la Fée, à droite : Oscar

  Et, oh, surprise, en fait, on découvre que la Fée est gentille et mignonne en plus de ça, et que les Sorcières Sexy s'avèrent être les super méchantes de l'histoire. C'est là que les babouins maléfiques, suppôts des deux méchantes sœurs sorcières (qui semblent se livrer à une compétition de mode avec la Fée Blanche, les unes arborant la collection printemps-été 2013 Dior, et l'autre la collection printemps-été 2013 Gucci) arrivent, et la Fée Blanche, qui doit sûrement être cousine avec Tornade des X-Men, invoque du brouillard et hop, voilà de quoi semer les poursuivants. Dans le même temps au palais d'émeraude, la Méchante Sorcière Verte Sexy, qui est donc l'ennemi public numéro un de ce film annonce à sa petite sœur la Méchante Sorcière Rouge Sexy que le Magicien est un vil goujat puisqu'il fait le coup de la boîte à musique de Mémé à tout le monde, et que jamais il ne l'épousera, jamais il ne vivront heureux pour toujours, et que jamais elle ne sera sa reine puisque la reine, ce sera la Fée Glinda. Cette révélation brise le cœur de la pauvre Méchante Sorcière Rouge Sexy, qui plonge alors du côté obscur de la force en ... mangeant une pomme. Non, je ne ferai aucun commentaire sur ce choix. La pomme est verte, et à la suite d'une réaction allergène, la sorcière se retrouve aussitôt métamorphosée en dark sorcière gothique à la couleur de peau assortie au fruit. Morale de l'histoire : suite à la viande de cheval dans les lasagnes au bœuf, méfiez-vous des expériences égarées de Bruce Banner dans vos pommes. Une fois métamorphosée, elle n'a qu'une idée en tête : se venger du malotru qui a osé la tromper. Messieurs, voilà où conduisent vos adultères.

Félicitations, votre Méchante Sorcière Rouge Sexy évolue en Hulk !
  Oscar, loin de se douter que son ex s'est changée en ado gothique vexée et furax de s'être fait lourder, se promène joyeusement au pays des arcs-en-ciel et des levers / couchers de soleil dans une jolie bubulle de savon de sa nouvelle copine, la Fée Blanche, qui l'emmène dans son pays, le pays où tout le monde a l'air d'être un Bisounours lobotomisé aux moustaches bien cirées. Le bestiaire de ce charmant endroit est composé de Munchkins (-5 en force, +3 en chansons paillardes), de fermiers (-3 en intelligence, +4 en maniement de la pioche) et de Ferblantiers (-6 en agilité, +6 en cosplay steampunk), des joyeux bonshommes excellant dans des tâches aussi vitales lors d'une bataille que le chant et la couture. En plus de cela, au pays d'Oz, les habitants n'ont pas le droit de tuer. C'est sûr que livrer bataille sans pouvoir tuer ses adversaires, c'est un petit peu handicapant. Mais pas de crainte, le Magicien va réaliser la prophétie de toute façon, parce que c'est écrit et qu'on nous a demandé de laisser nos cerveaux à l'entrée de la salle de toute manière.
La Méchante Sorcière-Hulk (ex "Méchante Sorcière Rouge Sexy") arrive alors faire un peu de provoc au pays des Bisounours, exactement comme dans un clash de Cortex ; c'est un passage creux, inutile et, ah, oui, un peu à l'image du film, en fait. Je vous le résume :

• Une grosse boule de feu perce le dôme magique en bulle.
• Dans la boule de feu, la Sorcière-Hulk.
• La Sorcière-Hulk provoque tout le monde à coup de "wesh tavu je fè peur sisi, téma kom je sui tr0 dark ! Et toi le b0ùfon, je vé tfèr soufrir kom tu ma fé soufrir, nik ta mère. Glinda, t tr0 une p*te, azy pétasse en plus t mosh.".
• La Sorcière Hulk vole un balais, le peint en noir (pck c tr0 d4rk), ajoute un moteur qui fait du bruit et de la poussière exactement comme sur le scooter de Kevin votre voisin de 15 ans.
• La Sorcière-Hulk s'envole au loin sur son balais fraichement tunné.

Mais même si recevoir les provocations d'une ado kikougoth pyromane fait certes très très peur, il en faut plus pour abattre le moral de la Fée Blanche. Le Magicien quant à lui a bien les chocottes, mais comme toujours dans ce genre de film, l'idée du siècle va lui venir aussi surement que les paroles de Yesterday sont venues à McCartney durant un rêve. Il briefe donc son crew de Bisounours sur la procédure à suivre et les choses à fabriquer, parce que "oui, je suis un escroc, eh bien voilà l'escroquerie la plus énorme de ma vie, je vais tous vous duper, hahaha". Et voilà tout le peuple en train de travailler, suant corps et âme afin de préparer la bataille.

"¡Viva la revolución ! "
  La bataille ─ très brève et absolument pas épique, même la bataille finale dans Twilight l'est plus ─ se déroule dans le champ de coquelicots, dont les fleurs ont un parfum soporifique. ... Attendez. N'est-ce pas plutôt la Sorcière-Hulk qui, dans le film de Fleming, ensorcèle ces fleurs pour empêcher Dorothy et ses amis de rejoindre la Cité d’Émeraude ? Bah, peu importe, on n'est plus à un détail près de toute manière. Ce champ a été stratégiquement choisi par le camp des gentils qui ont préparé un piège repérable à 10km, mais comme les méchants sont toujours un peu aveugles (ou totalement stupides, au choix), ils tombent dans le panneau. Les babouins mutants des sorcières trop flemmardes pour se battre elles-même s'endorment parmi les fleurs, mais deux d'entre eux parviennent à capturer la Fée Blanche qui n'a même pas idée de se servir de sa baguette ne serait-ce que pour crever un œil à ses ravisseurs (hé, il est dit qu'on n'a pas le droit de tuer, mais rien n'est spécifié sur le fait de mutiler gravement autrui) ; Autre image très valorisante que nous véhicule ce film : les blondes sont totalement crétines. Oui, les clichés ont la vie dure, merci Disney. La baguette, qui devait en avoir marre de rester inutilement dans la main d'une cruche pareille décide de se faire la malle, et tombe alors aux pieds de la gamine en porcelaine qui la récupère.
La Méchante Sorcière Verte Sexy au réveil, sans makeup. Photo non-retouchée.
La Fée se retrouve enchainée à des poteaux, et là je ne comprends de nouveau plus rien : la Méchante Sorcière Verte Sexy la menace de lui arracher tout le bien qu'elle a en elle et lui balance des rayons d'électricité verte qui n'ont pas beaucoup d'effet, voire pas du tout. La Fée Blanche fait alors preuve d'un communisme à toute épreuve et clame qu'elle peut bien mourir, "le rêve du peuple survivra ! ". Dans le même temps, Oscar le Magicien s'infiltre dans le palais et met son incroyable plan au point (qui consiste à se faire passer pour mort pour devenir un invincible fantôme de fumée qui fait peur, haha c'est trop malin comme plan), et la poupée vivante en profite pour libérer sa copine la Fée et lui rendre sa baguette, afin qu'elle puisse affronter sa rivale la Méchante Fée Verte Sexy, qui avait assassiné son père. L'heure de la vengeance a donc sonné, et c'est un combat absolument terrible (et d'un ennui mortel, le tout cousu de fil blanc, mais chut, regardez-donc tous ces jolis effets spéciaux) que se livrent les deux femmes. Et rebonjour les stéréotypes : "aaah ma baguette magique est tombée", "je peux ramper pour l'atteindre, arrrgh", "la force est grande en moiii", "niark niark je suis trop maléfique", "raaah je lutte", etc avec des plans dignes d'être extraits des films Harry Potter. La Fée en profite d'ailleurs pour placer encore quelques unes de ses belles idées communistes, et finalement, elle l'emporte puisque la Méchante Sorcière Verte Sexy se retrouve démaquillée, sans crème de jour ni fond de teint, et perd même sa perruque dans la bagarre. Honteuse, elle s'exile donc avec ses gorilles volants. Sa sœur la suit aussi parce que ohlàlà l'humiliation, quoi.

  S'en suivent des réjouissances, des embrassades, de l'amour en veux-tu en voilà, la paix règne de nouveau, joie joie, bonheur bonheur. Le film se termine sur une scène qui semble copiée / collée du film de Fleming mais en bien pire : une distribution de cadeaux lourds de symbolisme par le Magicien d'Oz au son d'une musique mièvre à souhait, dans une salle inondée de la chaude lumière d'un coucher de soleil. Parlons-en de ces cadeaux d'ailleurs : un sourire en papier pour le personnage le plus inutile du film, un nain que je n'ai même pas pris la peine d'évoquer, un couteau-suisse high-tech pour le chef des Ferblantiers-steampunks, une famille adoptive pour l'orpheline en porcelaine ("oooh, trop mignooon"), l'amitié d'Oscar pour le ouistiti (pour ce que ça vaut, des bananes auraient été une meilleure récompense), et un gros palot pour la Fée. Voilà.
Bravo.

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      En sortant de la salle, il pleuvait. La jeune fille de la file d'attente était en train de discuter avec ses amis. Elle m'interpella en me voyant. "Alors, t'as trouvé ça comment ? ". J'ai horreur des inconnus aussi familiers.
"Je n'aime pas trop qu'on se foute de ma gueule".
Mon écharpe claquait au vent, c'était ma cape de justicière. Je venais de sauver de mon esprit d'une lente noyade.
Je viens de vous spoiler tout le film, du coup. Non, ne me remerciez pas, c'est mon job.

vendredi 22 mars 2013

Ostara


  L'autre jour, on célébrait le sabbat d'Ostara. C'est une fête commémorant le retour du printemps et du soleil. Les couleurs associées à cet événement sont le vert, le rose, le jaune et les couleurs pastel ; autant dire que ce ne sont pas vraiment les miennes (le jaune excepté), de fait j'ai choisi de porter du noir ─ couleur finalement assez traditionnelle pour moi lors des sabbats ─ et de décorer mon studio avec des fleurs fraiches (vivent les tulipes). La robe que je porte arbore des croix, et cela peut sembler assez paradoxal pour une célébration païenne. Je justifie cela par le fait que je n'accorde aucun symbolisme aux croix, j'apprécie simplement leur esthétique.

Je n'ai jamais vraiment aimé le printemps autrefois, mais à la réflexion, c'est une saison plutôt agréable. Et puis Ostara est vraiment un sabbat plaisant, une longue promenade dans la nature est de tradition, ainsi que la consommation d’œufs sous toutes les formes imaginables. On en profite également pour se purifier d'éventuelles mauvaises choses et en commencer des positives (si j'avais plus de lumière chez moi, j'en profiterais pour planter quelques graines).
Je me lève avec le chant des oiseaux en ce moment. Et ça, c'est vraiment bien. Le printemps est de retour.
Joyeux Ostara à ceux qui le célèbrent également, donc. Et à ceux qui ne le fêtent pas, joyeux printemps, profitez-en bien.

 Robe : Moi même Moitié
Cardigan : Alice and the Pirates
Cape : Vintage, années 80
Chaussures : Pleaser

mercredi 20 mars 2013

Sang d'encre


    Je ne sais pas si ça en intéresse beaucoup, mais voilà toujours quelques bouts de carnet, le genre de truc qui sort quand on a vingt minutes chrono à perdre.
Ça n'en donne peut-être pas l'impression, mais je suis un être fondamentalement heureux de vivre et mentalement très sain, pas de crainte à avoir de ce côté-là.

Plume, encre et crayons aquarellables.


  Je devais certainement être en train d'écouter un truc dans ce genre-là en gribouillant ça. Dans le cas où vous ne connaitriez pas encore Igorrr, je vous invite à y jeter une oreille car l'univers de cet artiste est assez incroyable ; il mêle musiques baroques, romantiques, religieuses ou du monde à de la dub (et là, je vous défends de me parler de catastrophes cacophoniques comme Skrillex parce que si c'est là la seule notion que vous avez de ce genre musical, ouvrez immédiatement vos horizons pour le salut de votre âme), le tout portant des titres aussi merveilleux que "Sorbet aux ongles", "Grosse Barbe", "Pizza aux narines" (on est naturellement en droit de penser qu'Igorrr est un fin gourmet), ou encore "Lullaby for a fat jellyfish".

mardi 19 mars 2013

Le château de l'araignée


    Rien de Kurosawaesque dans ma tenue du jour, le titre de l'article fait simplement référence aux quelques araignées que j'arborais ce jour. Je n'avais jamais posté de tenue avec ma jupe Crystal Drop car j'ai un peu de mal à la porter autrement que sans corset. Et les corsets, ce n'est pas nécessairement ce que l'on fait de plus confortable, et qu'éviter un évanouissement à l'université fait partie de choses que l'on pourrait souhaiter (comment ça, "ça sent le vécu" ?).
Alors oui, la jupe est courte, mais je suis grande et à vrai dire je m'en contrefiche totalement qu'elle soit 5 ou 20 cm au dessus de mes genoux.
Je vous prie aussi de bien vouloir m'excuser pour l'affreuse qualité de la photo, on fait difficilement plus laid que la lumière artificielle jaunâtre.

Blouse : Moi même Moitié
Jupe : Alice and the Pirates
Corset : Corsets-Fr
Collants : Asos
Chaussures : Vic
Accessoires : Alchemy Gothic, H&M


dimanche 17 mars 2013

La sortie du dimanche - Tu seras sumo

   Aujourd'hui et jusqu'à mardi, c'est le printemps du cinéma. Il serait bête de ne pas en profiter, vu le prix du billet. De fait, je m'étais organisé un petit planning, prévoyant d'écumer les cinémas ce jour avant de me rappeler que je manquais légèrement de cette chose que l'on appelle le temps. Et puis tout compte fait, aucun film actuellement en salle ne me fait sauter au plafond d'envie.
Alors j'aurais pu vous parler de Weekend Royal que j'ai vu il n'y a pas si longtemps, mais comme je ne m'en souviens plus très bien et qu'à vrai dire je n'aurai pas grand chose à raconter à son sujet si ce n'est que Bill Murray fait un Roosevelt très sympathique et que voir Georges V manger des hot-dogs est plutôt rigolo, la sortie de ce dimanche portera sur un film de Jill Coulon, illustre inconnue réalisant son premier film, Tu seras Sumo / Shinbô, une vie normale, un documentaire sur Takuya, 18 ans, rêvant de devenir judoka mais forcé par son père à intégrer une écurie de sumotoris. 

L'on suit donc les premiers pas de Takuya dans cet univers auquel il ne connait rien mais dans lequel il est contraint d'évoluer ─ son père lui ayant clairement explicité qu'il n'y aura plus de place pour lui à la maison, et les sponsors plaçant de hauts espoirs sur ses épaules ─ de son arrivée à l'écurie aux entraînements en passant par des scènes de vie plutôt amusantes comme la promenade en bord de mer avec course en mini kart. Le quotidien de ces athlètes y est présenté sous l'angle de la tradition et de la rigueur, s'opposant clairement à la modernité tokyoïte et aux espoirs de vie du jeune Takuya, aspirant à quelque chose de plus normal. Il ne s'agit pas tant d'un documentaire sur l'art du sumotori que sur ce jeune homme ne parvenant pas à intégrer tous ces codes traditionnels, et ce sport est de fait évoqué assez superficiellement, avec quelques ─ belles ─ scènes de tournois et d'entraînement, et ce n'est pas vraiment un problème en soi puisque ce film traite en mon sens du clivage entre Japon traditionnel et Japon moderne, avec d'un côté les sumos à l'aspect si impressionnant et au mode de vie finalement si routinier, et de l'autre, la jeune génération représentée par Takuya, n'ayant jamais regardé le moindre combat à la télé et rêvant d'une vie normale et paisible.

Le film est bien mené, bien scénarisé et entrecoupé de passages amusants avec des plans intéressants et si son but n'est pas de nous peindre un tableau détaillé de l'art du sumotori, il ne manque cependant pas de nous le présenter de manière humaine et touchante à travers le personnage de Takuya, s'efforçant de réussir, de prendre du poids puisque cela semble être la seule voie pour réussir, et de détails attendrissants comme une ceinture de kimono mal nouée, des combats perdus et toujours un camarade pour le soutenir.
Tu seras Sumo présente donc le choc entre l'archaïque du Japon codifié, secret et conservateur et le Japon moderne, qui semble si loin de cela. La bande son mêlant électro et sonorités traditionnelles lie ces deux mondes avec justesse.

jeudi 14 mars 2013

Jour 18 - Quorum & Scaphandriophilie

Jour 18 : Une photo de votre écriture.


   Je ne sais pas vous, mais moi, je prends un grand plaisir à écrire à la plume et à l'encre. Ça aide à poser la pensée. Quoi qu'il en soit, mon écriture a tendance à varier selon la plume et l'encre employées et l'humeur dans laquelle je me trouve. Comme tout le monde, en fait. J'écris partout, tout le temps. Même sur les murs, parfois. J'écris et je gribouille, souvent, ça va de pair. Alors voilà un screen d'un carnet à dessin, rempli de trucs écrits à côté.
Et chose inquiétante du moment : je voue une ardente passion aux scaphandriers. Du coup, j'en dessine partout. Voilà donc des scaphandriers en vrac, parce que les scaphandriers c'est cool.
Oh, et puis j'ai envie de boire de l'encre et de fumer des plumes, aussi.

mercredi 13 mars 2013

Be a man


    Le mercredi, je ne sais jamais comment m'habiller. Il doit certainement y avoir un genre de malédiction sur ce jour ou quelque chose de cet ordre là, et de ce fait, je ne ressemble généralement pas à grand chose. Cela étant, j'ai essayé mon short Aatp gagné à la TP alors je vous montre. Je ne suis pas convaincue par l'ensemble (sortilège du mercredi oblige), il y a trop de noir à mon goût et mon veston est deux fois trop grand. Enfin qu'importe, je ferai mieux la prochaine fois.

Blouse : Fan plus Friend
Veston : Offbrand
Short : Alice and the Pirates
Bottes : Studio Pollini

Et allez, comme je suis un garçon aujourd'hui, voilà.

lundi 11 mars 2013

Retraite

    Vous savez, dans le Aladdin de Disney, lorsque à la fin du film le héros éponyme libère le génie de son état de servitude, ce dernier déclare être en vacances et même carrément à la retraite. Eh bien moi c'est exactement pareil ; je suis à la retraite.
En effet, je me suis miraculeusement libérée des chaînes virtuelles qui m'entravaient et ai de fait décidé de me retirer d'internet, et d'abandonner l'informatique derrière moi. Ce blog ainsi que mon Tumblr resteront les seules plateformes que je continuerai à alimenter. C'est quelque chose d'assez incroyable à vrai dire. Moi-même je le réalise assez mal, tant c'est une idée titanesque que j'ai adoptée sans réfléchir. Je suis cependant intimement convaincue que c'est un excellent choix et un ─ très ─ grand pas dans mon développement psychique et spirituel. Si j'ai grandi avec un clavier et des consoles de jeux entre les doigts, je réalise qu'à la vérité ces technologies étaient des genres d'ersatz à je ne sais quel manque, de compensateurs, d'objets transitionnels au même titre que le doudou des enfants, et mon activité narcissique sur internet ces quatre dernières années tout particulièrement. Aujourd'hui enfin, je me sens complète, libre, au même titre qu'une chrysalide-au-bois-dormant hypersomniaque se réveillant enfin et apte à devenir un papillon, ou comme un héroïnomane décidant subitement d'arrêter la drogue pour se consacrer aux claquettes ; c'est à la fois douloureux et libérateur.
L'informatique et internet ont trop longtemps accaparé mon temps, ne laissant s'exprimer qu'une petite part de moi-même et ne me laissant plus suffisamment de temps pour m'occuper du reste de mes passions. Bien entendu internet m'a permis de découvrir des choses fantastiques et de rencontrer des gens fabuleux et je ne regrette en rien la quantité monstrueuse d'heures passées derrière un écran. Il est simplement temps pour moi de mettre un terme à cette relation quasi-fusionnelle que j'ai pu avoir ces dix dernières années. Adieu donc Facebook, jeux vidéos et lignes de codes ! J'ignore combien de temps ma retraite durera, probablement autant de temps que je saurai me sentir complète. Peut-être que cela s'avèrera être un échec, peut-être ferai-je quelques rechutes, profitons-en donc tant que cet état d'harmonie intérieure règne.
J'ai conscience que cela a l'air assez mystique et amphigourique, et si vous ne comprenez rien à ce que je raconte, sachez simplement que ce qu'il m'arrive est quelque chose de très positif, et que si vous ne me verrez plus sur les réseaux sociaux, je ne m'évapore pas totalement et ne serai jamais bien loin puisque la République Horizontale continuera à vivre de la même manière que jusqu'à lors.
D'ailleurs, pour fêter ma retraite j'ai changé le design.

Ma retraite commence avec beaucoup d'inspirations et de projets artistiques que je partagerai peut-être ici à l'avenir, et des idées lolitesques en construction.
Sinon, mon vernis était sympa l'autre jour, alors voilà, je l'exhibe.

Et puis je me suis coupé les cheveux, aussi.


Des bisous.
Et vive la retraite.


vendredi 8 mars 2013

Jour 17 - Paryponoïan

Jour 17 : Une photo de votre chambre ou de votre dressing.

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   N'ayant pas de dressing mais un simple placard plein à craquer et dont les entrailles ne sont pas franchement séduisantes à regarder, voilà quelques photos de mon studio. Cliquez sur les images pour les agrandir.

 Le salon (avec en bonus vue sur ma cuisine). Je ne peux simplement pas vivre sans antiquités, je trouve ça bien plus esthétique et chaleureux que le mobilier design hors de prix et froid dans ses formes. De fait, tout mon mobilier (ou presque) est d'époque (canapé et chaises Louis XV, table XIXe siècle). Vous avez également un petit aperçu de ma collections de Vierges à l'enfant et autres babioles pieuses.
Ci-dessous, un memento de ma gentille conscience, ainsi que l'habituel contenu de ma table.
 

 La partie chambre, avec mon fabuleux lit d'une marque suédoise bien connue, où cohabitent Toumarron mon castor en peluche et Gari mon Usakumya. On distingue aussi une petite colonie de livres de chevet, un bout de mes DVDs fétiches, et un témoignage de mon éternelle passion pour les bougies.
Notez au passage mon réveil Lego Boba Fett que j'adore et que j'exhibe à tout va car je l'aime.

Le placard, cet endroit tabou.
Ci-dessous, mon secrétaire (XIXe siècle) et ma petite bibliothèque. L'inconvénient lorsque l'on vit dans 23m², c'est qu'il faut faire des concessions et se contenter du minimum. Difficile donc de réussir à caser ses collections de cuillères, de pièges à rats et de dinosaures.
Voilà pour la petite visite, mais mon capharnaüm est en constante mutation. Passez donc prendre un thé, à l'occasion (vous pourrez alors admirer ma salle de bain pleine de jouets en plastique et autres colifichets.

mardi 5 mars 2013

Jour 16 - Onirisme

Jour 16 : Votre lolita de fiction préférée



    Je ne crois pas connaitre beaucoup de lolitas de fiction étant donné que je n'ai pas lu ni vu grand chose dans lesquelles des lolitas figuraient ─ grande est mon inculture. Kamikaze Girl est peut-être un classique, mais m'identifier à Momoko me semble relever du paranormal, et si toutefois j'aime Alice au pays des Merveilles, je ne saisis qu'assez mal le lien entre l'héroïne éponyme et la mode lolita (la robe, et ensuite ? ). Cependant, il me parait pouvoir affirmer sans trop d'hésitation que Mary Poppins est ma lolita de fiction préférée. 
Et puis bon, les poneys, c'est so rori.
Brandissez vos fourches en vous insurgeant que Mary Poppins n'a rien d'une lolita si vous le souhaitez, mais à mes yeux elle s'en approche assez ─ plus qu'Alice, tout du moins. Après tout, le lolita ne se résume pas seulement à des vêtements, loin s'en faut. Mary Poppins véhicule en effet des valeurs que j'associe au lolita ; son éternelle bonne humeur associée à son caractère très affirmé en font une femme pour laquelle j'ai beaucoup d'admiration. Elle est aussi aimable et polie, élégante et ferme. Mais surtout, Mary Poppins s'avère être "presque parfaite en tout point", or il se trouve que je perçois le lolita comme une perpétuelle quête de perfection. Mary en incarnerait donc, quelque part, cet idéal que je me fais.
J'admets être également assez partisane de sa capacité à positiver, véhiculée à travers des chansons comme "A spoon full of sugar" (qui a d'ailleurs un nom assez lolitesque, je trouve) ou le célèbre supercalifragilisticexpialidocious, qui doit très certainement être la formule magique la plus compliquée à prononcer.
Le lolita est pour moi quelque chose d'heureux, de motivant et qui donne envie d'aller de l'avant, de s'évader, de réfléchir. Et le personnage de Mary Poppins condense tout ce positif que je lie au lolita.

lundi 4 mars 2013

La sortie du dimanche - Blancanieves


         Les abominables adaptations cinématographiques de contes traditionnels qui donnent des haut-le-cœur à la simple vue de la bande-annonce, on nous en a servi à la pelle ces derniers temps. Fort heureusement il existe quelques perles rares, comme cette Blancanieves de Pablo Berger, transposant l'histoire de Blanche-Neige dans l'Espagne des années 20 et le monde de la tauromachie plus particulièrement (ce qui au passage est assez amusant tant le sujet est d'actualité à l'heure où l'Espagne est encore divisée sur le sujet, et où la condition de l'animal semble passer avant la condition de l'être humain, parce que oui, les conditions d'élevage, le bien-être animalier et tout le tralala, oh mon dieu c'est terrible, donnons un avocat à ces pauvres bêtes, et l'être humain pourrait crever la bouche ouverte à côté l'on s'en ficherait presque. Mais bref).

Carmen est la fille d'une danseuse de flamenco qui meurt en lui donnant naissance, et d'un célèbre torero devenu tétraplégique à la suite d'un combat ayant mal tourné. Elle vit alors avec Pepe un coq domestiqué, et sa grand-mère jusqu'à ce que celle-ci ne décède à son tour. Carmen est alors recueillie par sa belle-mère, une affreuse marâtre l'interdisant de voir son père et lui imposant les tâches les plus dures du domaine. Une fois devenue adulte et après avoir échappé à une tentative de meurtre la rendant amnésique, Carmen se retrouvera avec une compagnie de sept nains toreros la surnommant Blancanieves. Elle deviendra alors une célèbre torero, à l'instar de son père, provoquant la colère de la belle-mère.

J'ai toujours voué un amour immodéré aux contes de fées, pour leur caractère universel d'une part, mais surtout pour ce qu'ils sont capables d'apporter de par leur multiples niveaux de lecture (on n'est pas étudiante en psychologie pour rien).
Le noir et blanc du film et le fait qu'il soit muet contribuent grandement à toute la part d'imaginaire que réveille et fait travailler le conte lambda (alors, oui, on avait vu le très médiocre The Artist, rendant presque hype le film muet tant cela semblerait vintage et de fait trop fashion, mais la qualité de ces deux films-là est simplement incomparable). Dans les films muets, c'est l'image qui doit parler. Et c'est bien le cas ici où les acteurs sont fabuleux, leurs expressions incroyables, et les émotions véhiculées avec une force magnifique. La musique est également très bien choisie, passant tantôt d'une fanfare à un flamenco enivrant.

Cette Blancanieves présente aussi toutes les thématiques du conte originel. Carmen, par exemple, volant la première de couverture d'un magasine à la marâtre, est une métaphore du miroir magique de la méchante reine. On retrouve également bien le grand thème de la sexualité chez l'adolescente de sexe féminin, avec deux sexualités explicitées plus ou moins clairement au long du film : la belle-mère d'une part entretenant des rapports brutaux et sadomasochistes avec son amant, et d'autre part Carmen, à la recherche de son identité sexuelle, et entourée de nains exerçant exactement la même fonction que dans le conte.

On notera au passage quelques références à d'autres contes comme Cendrillon, ou Alice au Pays des Merveilles lorsque Carmen suit le coq Pepe tout comme Alice suit le lapin blanc, mais aussi à Freaks puisque la pauvre Blancanieves terminera dans un cirque de monstres.

Le film est sorti en début d'année et je n'étais pas allée le voir alors, mais j'aurais dût. De fait, je vous le recommande vivement car je n'avais plus eu pareil coup de cœur pour un film depuis un moment.