mardi 26 février 2013

Retro Polka Dots

   Je réalise que je n'avais encore jamais montré de tenue avec ma JSK Polka Dot Ribbon Decoration, remportée à la tombola Princesss Crepe cet automne, ce n'est pourtant pas faute de la porter très régulièrement. Les pois, ça a quelque chose de rétro par défaut, alors voilà une tenue d'inspiration vintage.
Le manteau ─ remporté à la TP ─ est particulièrement versatile puisqu'il présente un côté assez militaire et SherlockHolmesesque avec la cape, et au contraire très féminin lorsqu'on enlève cette dernière ; je l'aime.

Robe : Baby, the Stars Shine Bright
Blouse : Alice and the Pirates
Manteau : Alice and the Pirates
Chaussures : Vivienne Westwood x Melissa
Sac : Monoprix
Bibi : Filippo Catarzi

dimanche 24 février 2013

Tea Party Baby - Février 2013

Saint Honoré à la framboise et crème fouettée à la rose. Un régal.

       La Tea Party de Baby, the Stars Shine Bright de cet hiver, c'était un peu comme l'attente du Père-Noël lorsque l'on a cinq ans, avec la même impatience qui vous tient en éveil jusqu'à une heure avancée de la nuit, et la même excitation qui vous fait vous lever soudainement en pleine forme à une heure prématurée de la matinée.
Aussitôt déjà après l'annonce des résultats de la sélection des invités, je m'étais rendue en hâte à la boutique après mes cours, récupérant la toute première invitation, me permettant de fait d'assister à ma toute première Tea Party. Le récit de cette épique journée commence donc avec Mila pour qui cet événement était également un baptême. Nous nous sommes retrouvées ─  puisque nous sommes voisines ─ afin de rejoindre Ludovic et Marie sur les Champs-Élysées, déguster un Happy Meal à McDonald's puisque cela semblerait assez rituel (mais avant cela, en sortant de chez moi, le talon de l'une de mes plateformes s'est cassé, je vous laisse imaginer le superbe et très élégant moment de solitude que j'ai pu éprouver en me retrouvant les quatre fers en l'air sur le trottoir) ; Mon estomac à jeun a reçu les nuggets non sans éprouver une certaine joie. Nous avons d'ailleurs eu un jouet très curieux dans notre menu, que nous avons finalement décidé de baptiser Syphilis puisque cela nous à fait penser à cela. La Syphilis a bien tourné, d'ailleurs. Mais bref. J'ai aussi recousu un bouton de la veste de Ludovic, c'était amusant.
Après avoir campé un moment dans le fastfood (parce qu'il neigeait tout de même un peu dehors et que nous étions en avance), nous avons dépensé le peu de temps qu'il nous restait à porter un regard lolita sur les vêtements d'un H&M, ce qui s'avère plutôt intéressant en vérité. Ces pérégrinations terminées ─ qui ne doivent pas sembler si intéressantes que cela, mais qui en mon sens ont activement participé au caractère merveilleux de la journée, nous nous sommes enfin rendus à Ladurée.
Notre crew, composé de ma personne, Ludovic, Mila et Marie.
L'endroit en lui-même est vraiment beau (et je réalise que je n'ai définitivement pas suffisamment pris de photos ; je n'en ai même pas d'Hana, qui était pourtant ravissante), et c'est d'autant plus chouette de l'avoir partiellement privatisé pour nous. Les 40 invités étaient donc répartis en trois petits salons communiquant entre eux. Notre table composée de Marie, Ludovic, Mila, Anthropophagie, Tiya (dont c'était également l'anniversaire), Pom, Zoé, Claire, ma personne ainsi qu'une jolie lolita dont je n'ai hélas pas retenu le nom, était particulièrement animée et sympathique ; Ce fut un réel plaisir d'avoir de pareils voisins. Certaines convives s'étonnaient du prix de l'inscription à l'événement (40€), mais les joyeusetés alimentaires qui s'en suivirent justifièrent le tarif. En effet, à notre arrivée, trois viennoiseries chacun nous attendaient (croissant, pain aux raisins, brioche), accompagnées d'une tasse de thé (un ─ très ─bon Earl Grey), de café ou de chocolat chaud, d'un verre de jus de pamplemousse ou d'oranges (pressés dans tous les cas), et d'une jolie petite pyramides de macarons et autres petites pâtisseries. Ce fut fort bon, et nous croyions être comblés jusqu'à ce que l'on nous apporte du champagne et une pâtisserie plus imposante. J'ai choisi un Saint Honoré à la framboise parfumé à la rose, merveilleusement bon, et j'étais alors déjà si repue que je n'ai pas réussi à le finir (chose pourtant rare avec les pâtisseries).
L'événement durait relativement peu de temps et nous étions un peu les unes sur les autres dans un endroit où la température était assez élevée, mais ce fut tout de même un moment très agréable. Je regrette simplement de n'avoir pas eu le temps de discuter un moment avec chacune. Nous en avons aussi profité pour visiter un peu Ladurée, notamment les cabinets, dont Mila avait eu l'occasion de me peindre un paysage fort attirant. Il faut reconnaitre qu'ils sont chouettes. Je réalise aussi que les Tea Parties permettent de révéler un côté du lolita que l'on ne soupçonne pas toujours à première vue, fait notamment de bribes de chansons paillardes et de visites des cabinets.

L'incroyable Tro-tro avec sa coiffe Russo-Amidalesque, et la magnifique Tiya.

Le temps filant à toute allure, la fin approchait déjà. Ce fut donc le moment très attendu de la tombola. Les lots étaient particulièrement superbes, et nous avons beaucoup ri lorsque Ludovic, seul représentant de la gente masculine, s'est vu remporter le premier prix, consistant en un très bel ensemble composé d'une JSK blanche floquée absolument merveilleuse, d'un bonnet assorti et d'un cardigan de la même couleur. S'en suivi l'élection de la meilleure tenue Alice and the Pirates d'une part, et Baby, the Stars Shine Bright d'autre part, par le personnel de Ladurée. A ma grande surprise, je remportais la première.



  Je repartis donc avec un grand sac contenant un short très sympa, une blouse que j'aime déjà, et un manteau que j'aime beaucoup (moi qui en voulait justement un nouveau, ça tombe bien), en plus du cadeau conçu spécialement pour l'occasion et offert à tous les convives : un adorable mug à l'anse en cœur, et orné d'Usakumya.
Le manteau me semble absolument parfait pour faire des coordinations de Sherlock lolita. Tout est beau et me plait, c'est un peu Noël. Le short tombe également à pic, j'avais justement envie de m'essayer gentiment au kodona.
Nous avons terminé la soirée au Kawaii Café avec Hana, Clafoutea et Kourai ayant rejoint le crew. On en a profité pour faire une thérapie de groupe, les cocktails aidant. Bref, ce fut une journée aussi agréable que mémorable, et toutes ces émotions m'ayant lessivée, je vous dis bonne nuit.
Mila, qui était particulièrement jolie. Ses chaussures DIY sont merveilleuses.
Moi et Zoé, qui formons le clan des groupies de Vivienne Westwood.

Syphilis et son regard de chinois pervers.
Le mug offert aux participants, et Syphilis.

 Seule photo que j'ai où l'on voit ma tenue en entier. Et Marie a la classe, comme d'habitude.
Robe : Alice and the Pirates
Blouse : Baby, the Stars Shine Bright
Collants : Grimoire
Chaussures : Vic
Fraise : Fan plus Friend
Coiffe et épaulette : Handmade
Bague : Vivienne Westwood

 Et puis comme certaines ont été beaucoup plus efficaces que moi question photos, en voilà une où l'on distingue mieux les détails de ma coiffe (plumes d'autruche et de corbeau, roses séchées, répliques de crânes de corbeau et de colombe, perles, fleurs et branchages vintage en velours, tulle), ainsi qu'une photo de quasi-groupe particulièrement chouette. La neige tombant et la température à l'intérieur de Ladurée étant élevée, je peux vous assurer que la sortie fut rude.

Photo : Marine Seugé

dimanche 10 février 2013

La sortie du dimanche - Kabuki : Jiuta

Kanega-misaki

  Je ne connais pas grand chose au kabuki croyant lui préférer le No et le Buto, mais le peu que j'ai pu en voir m'a néanmoins beaucoup plu. De fait, lorsque j'ai appris que Tamasaburo Bando, 62 ans et trésor national du Japon était de passage au Théâtre du Châtelet donnant pour la toute première fois trois représentations en dehors de son pays, mon cœur n'a fait qu'un bond. Je me suis donc rendue mercredi soir assister à la représentation de Jiuta, trois solos de danse kabuki. Ce fut si merveilleux que j'aurais bien passé ma nuit devant ce spectacle à la poésie infinie.

Aoino-ue

 Jiuta se compose de trois tableaux tous trois reprenant cette thématique si traditionnelle au Japon qu'est l'amour tragique. Ainsi le premier tableau, Yuki (La neige), parle de l'attente d'un amant un soir d'hiver. Aoino-ue (Le Dit du Genji), la seconde danse, parle d'une jalousie amoureuse et d'un amour éternel. La dernière partie, Kanega-misaki (Le promontoire de la cloche du temple) raconte le remord du crime d'un amant.
Chaque danse est plus belle l'une que l'autre, Tamasaburo étant d'une grâce incroyable, et chacun de ses gestes semblant si précis et codifié. Le chant est superbe, et la poésie des paroles est imprégnée d'une troublante nostalgie, mise en valeur par les notes du shamisen.

On peut distinguer une nette gradation dans ce spectacle. Cette évolution se fait sur trois plans : le kimono, la musique, et la scénographie, changeant pour chacune des danses. En effet, le premier solo ─ mon favori ─ Yuki, présente une scénographie minimaliste, simplement constituée de quelques paravents dans le fond de la scène. Le kimono est blanc, immaculé. Tamasaburo porte une ombrelle. Concernant la musique, le shamisen est seul avec la voix, les notes sont espacées, le tout est très lent.

Aoino-ue, le second solo, présente un décor légèrement plus complexe composé de paravents, de lampes et d'un superbe kimono rouge posé sur le sol. Le kimono porté par Tamasaburo quant à lui est richement brodé. Il manipule un éventail. La couche brodée du kimono tombera à la fin de cette danse (le kabuki est définitivement riche en symbolisme), découvrant un kimono blanc orné de légers détails rouges. Un koto vient se joindre au shamisen et à la voix. Le rythme est déjà plus vif que pour le solo précédent. Les paroles sont également moins légères (beaucoup moins, même).

Le dernier solo, Kanega-misaki, est vraiment la danse qui clôt avec grandeur ce ─ déjà excellent ─ triptyque. Une titanesque cloche de temple ainsi que de multiples branches de cerisiers en fleurs pendent du plafond, duquel tombent aussi des pétales de ces mêmes cerisiers. Tamasaburo tient un autre éventail, et est vêtu d'un magnifique kimono noir fleuri. Au shamisen, au koto et à la première voix s'ajoute une seconde voix masculine. Le texte est beaucoup moins innocent que celui des solos précédent, puisqu'il parle de mort.

Yuki
Dans ces trois tableaux, la danse de Tamasaburo est captivante, élégante et gracieuse, la musique transporte et les textes (décidément splendides) invitent à la réflexion. Jiuta est un superbe morceau de Japon traditionnel, extrêmement poétique et touchant. J'en reprendrais plus que volontiers.

Tamasaburo donnait Jiuta en représentations les 5, 6 et 7 de ce mois, et proposera Le pavillon aux pivoines, un opéra chinois du XVIe siècle, du 10 au 16 février (que je n'irai d'ailleurs pas voir étant donné que ce genre m'insupporte franchement).
Sur ce, je vous renvoie au site du Théâtre du Châtelet.

Crédits photos : Théâtre du Châtelet

vendredi 8 février 2013

Jour 15 - Narcoleptique

Jour 15 : Une photo d'une amie lolita.
(Un jour, je terminerai cette liste de memes)

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       A la vérité, je n'ai pas beaucoup d'amies lolitas. Il y en a pourtant une sans laquelle je ne me serais peut-être jamais intéressée à ce style.
Si Shimi et moi nous nous connaissons depuis l'école primaire, nous n'étions pas spécialement proches l'une de l'autre en ce temps là. Au collège nous nous sommes oubliées, ne fréquentant pas le même établissement. Et puis un jour vers la fin du collège, je ne sais plus trop bien ni comment ni pourquoi, le destin nous a placées chacune sur la route de l'autre (oui, tout ceci a un côté assez mystique), et nous avons doucement repris contact. A cette époque, Shimi n'était pas encore lolita (et je n'avais pour ma part probablement aucune idée concrète de ce qu'était ce style), mais arborait ─ si ma mémoire est bonne ─ un look plus ou moins inspiré de la mode japonaise. Puis, elle commença à s'intéresser à ce style et à acquérir quelques pièces, tandis que de mon côté je trouvais cela certes joli, mais préférais la mode gothique et victorienne que je portais alors. Je finis malgré tout par sombrer grâce à elle dans le côté lolita de la force. Shimi m'enseigna ce qu'il y avait à savoir, du nom des marques aux bonnes affaires des sites de seconde main. Ce qui conforta mon intérêt grandissant pour la mode lolita fut un petit événement breton auquel elle m'invita à participer, et où je fis la connaissance de deux lolitas confirmées. Le fait de voir et d'avoir la possibilité d'essayer pour la toute première fois des vêtements de marque fut fatidique : c'était ce que je voulais porter.
Voilà pour la petite histoire sur l'impact qu'a eu Shimi dans ma vie (dit de cette façon, c'en est presque effrayant). Au fur et à mesure, la garde-robe de mon amie se développait, et le lolita devenait pour moi une nouvelle source d'inspiration. De fait, je commençais à photographier Shimi à diverses occasions, d'abord pour le plaisir, puis pour quelques petits concours ─ que nous remportâmes (les photos illustrant cet article sont d'ailleurs présentes dans le fanzine L'Empire des Dentelles n°5), ce qui m'a dans le même temps permis de pratiquer un peu de photographie taille humaine, chose nouvelle pour moi. Cela a toujours été de bons moments dont je garde d'excellents souvenirs. Shimi est un chouette modèle avec qui il est très agréable de coopérer. Shimi est chouette tout court, d'ailleurs. C'est agréable d'avoir quelqu'un de son âge (attention, je suis de trois jours plus âgée qu'elle ! ) avec qui il est possible de converser de sujets intéressants. Je suis de ce fait vraiment heureuse de pouvoir la considérer aujourd'hui comme une très bonne amie, et me soucie actuellement de son sentiment d'ennui qu'elle éprouve vis-à-vis de sa garde-robe, et je pense pouvoir extrapoler jusqu'à la mode lolita de manière générale, qui nous a tant rapprochées.
Bref. J'ai le sentiment d'avoir écrit quelque chose de mièvre à souhait, mais j'aime vraiment beaucoup Shimi, parce qu'elle est cool.
Voilà.

lundi 4 février 2013

Matérialisme de février

  Titre d'article minable, il faut croire que je manque d'inspiration en ce moment. Je ne sais pas ce qui serait susceptible de justifier des achats compulsifs en cette période de l'année, Noël étant passé depuis longtemps et les étrennes normalement déjà dilapidées dans l'éventualité où elles ne seraient pas passées en factures et autres remboursement de dette quelconque.
Oui, tout ceci est très joyeux.

Quoi qu'il en soit, que vous ayez ou non des sous à dépenser, voici une petite sélection d'articles m'ayant interpelée et que j'ai jugé bon de partager ici.

Jeffrey Campbell - The Starynite
Bon, d'accord, à première vue ces chaussures n'ont l'air ni vraiment jolies ni vraiment pratiques, mais je les imagine à merveille avec du sweet lolita dans une coordination noire et dorée. Et puis, ce sont tout de même des Jeffrey Campbell, donc confortable par nature.
Disponibles sur Karmaloop.


Paul & Joe  - Collection printemps 2013
Le maquillage et moi, on n'est pas copains. Toutefois, bien que je sache aussi bien m'en servir qu'un pingouin aveugle saurait jouer aux fléchettes, je prends toujours plaisir à regarder ce qui se fait. La gamme de cosmétiques printaniers de Paul & Joe comprenant trois rouges à lèvres, autant de fards à paupière et un fond de teint m'a particulièrement tapé dans l’œil. Les couleurs sont féminines et pétillantes, et le packaging m'a immédiatement fait penser aux prints poneytesques d'Angelic Pretty. Les noms sont également chouettes, on trouve ainsi un rouge à lèvre Merry go round et un autre Carrousel, et une jolie ombre à paupières La Belle Époque.


Anthropologie - Tapestry tights
On connaissait les collants Grimoire et Ophanim, mais Anthropologie propose également de ravissants collants. J'ai toujours aimé la tapisserie pour son côté kitch et vieillot ; ça se marie bien avec de la fourrure et des objets pieux rouillés. 


 Depuis quelques temps, les prints connaissent un très vif engouement dans la mode lolita, les prints reprenant des œuvres d'art notamment, la marque Juliette et Justine excellant dans le domaine. On aime ou on n'aime pas, le fait est que c'est très en vogue. A priori, c'est également d'actualité ailleurs que chez les lolitas. En effet, Romwe propose divers vêtements couverts de tableaux. Si la robe bordeaux me plait bien, j'avoue ne pas beaucoup aimer les jupes dont la forme et le print sont un peu décevant ─ forcément, s'ils doivent être comparés aux produits de JetJ...


Francis Bitonti - Everything Forever Belts
Je ne porte jamais de ceinture avec du lolita, mais certaines le font et le rendu est parfois intéressant. En tout cas, il faut reconnaitre à cette série de ceintures un incroyable côté artistique. J'aime tout en elle : leur aspect brut, l'alliance du cuir et de l'acier, leur look gothic-chic et leur élégante étrangeté.


AmorousCatsAttic (Etsy) - Icarus Collection
Pour continuer dans le concept de "gothic-chic" (ça sonne tellement bobo comme appellation, désolée), voilà un col en dentelle et plumes. J'ai toujours adoré ce genre d'ornements, et si je n'étais pas aussi flemmarde et incapable, il y a longtemps que je m'en serais bricolé un.


MetamorphDK (Etsy) - Black spats gaiters
Si j'en avais les moyens, je m'offrirais immédiatement une paire de ces magnifiques guêtres en taffetas noir. Elles habilleraient à la perfection n'importe quelle paire de talons dont on aurait pu se lasser. Leur inspiration clairement victorienne m'enchante, et j'adule tous ces jolis plis de tissu bien cousu.


Dembones (Etsy) - Sugar Cube Skulls
Je crie à l'hérésie chaque fois que l'on me propose de sucrer mon thé, mais je dérogerais volontiers à mes principes pour l'un de ces sucres-crâne. Avouez que c'est mignon tout plein.

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(Et là, en me relisant, je me rends compte qu’inconsciemment, j'ai rédigé cet article d'une manière presque logique en partant d'objets plus sweet pour terminer sur du gothique. Je m'impressionne, parfois).

dimanche 3 février 2013

La sortie du dimanche - Théâtre : Le grand cahier


 (Non, je ne suis pas morte, je suis juste un peu lasse et désorganisée).

         La semaine dernière, je me suis rendue voir Le Grand Cahier, adapté du roman d'Agota Kristof et mis en scène par Paula Giusti. Et depuis, je n'ai eu de cesse de me questionner quant à la manière dont j'allais vous introduire cela.
Je n'ai toujours pas trouvé.
Quoi qu'il en soit, cette pièce ne m'a pas quittée. Voici donc un petit avis écrit un peu à tâtons, comme je suis encore toute chamboulée et émue par le petit bijou qu'il m'a été offert de voir.

Le grand cahier n'est pas racontable. Enfin, si : c'est l'histoire de deux jumeaux laissés chez leur grand-mère durant la guerre. Là, ils s'entraînent à affronter les duretés de la vie afin d'y devenir totalement insensibles. Ils jettent un regard froid et subjectif sur le monde qui les entoure en consignant toutes leurs observations avec une rigueur scientifique dans un grand cahier.
Bien entendu, cela est un bien piètre résumé. A travers cette histoire qui s'avère à la fois aussi crue que poétique, on peut y trouver une réelle vision psychologique des conséquences de la guerre. En effet, cet aspect psychologique se trouve dans le texte d'une part, mais tout particulièrement dans le fait que presque tous les personnages soient doublés, renforçant ainsi grandement la force du texte, le rendant par là assez vertigineux. Si les jumeaux ─ au fond, sont-ils bien deux d'ailleurs ? ─ semblent avoir prématurément quitté l'enfance malgré eux, l'on s'aperçoit que le monde des adultes ─ celui de la guerre, surtout ─ n'est pas plus sain d'esprit. La pièce aborde quelques grands thèmes de la guerre : perversions sexuelles, religion, sado-masochisme, destruction et torture.

 Un tas d'éléments rendent la pièce aussi chouette qu'elle l'est : la scénographie, simple, belle et efficace avec ces feuilles mortes et ces valises ; l'idée que les jumeaux soient des sortes de marionnettes vivantes manipulées par un narrateur-personnage comme si les jumeaux n'étaient en fait qu'un seul et unique personnage dont le narrateur serait l'incarnation ; et bien entendu la duplicité des personnages, que je trouve définitivement d'un grand intérêt. Ce concept peut sembler troublant au départ, mais apporte finalement énormément à l'ensemble du spectacle. La seule minuscule petite chose que je vois à reprocher est la fin un peu brutale, nous laissant avec un sentiment mêlant horreur et amertume (ce qui est plutôt bon signe, je trouve)  ─ mais ce n'est qu'un détail infime au regard de l'ensemble de la pièce. Je suis désolée de n'être pas en mesure d'en dire plus tant cette pièce est décidément irracontable et superbe, et je ne parviens vraiment pas à traduire l'impression qu'elle m'a laissée. Bref, tout ceci mérite grandement d'être vu.

Le grand cahier est actuellement en tournée dans toute la France (et même de passage en Suisse) jusqu'au 25 avril. Jetez donc un œil ici afin de savoir si la compagnie passe près de chez vous.