mardi 17 décembre 2013

Tokyo Crazy Kawaii Paris

 Bon, là je suis carrément pire qu'en retard, carrément pire qu'à la ramasse, carrément pire que tout ce que tu veux. Alors j'te balance enfin des articles que j'aurais dût publier carrément plus tôt, mais y a des fois comme ça où tu oublies, où tu manques de temps, ou alors tu as simplement la flemme. Et en plus c'est encore un article avec beaucoup de photos et peu de texte. Si tu veux me jeter des objets tranchants à la figure, c'est le moment.

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 Je ne suis pas du genre à fréquenter les conventions axées sur le Japon. Pas du tout, même. La culture pop japonaise ne m'intéresse que très peu, et je supporte vraiment très mal l'addition bruit + foule + chaleur. Cela étant, je me suis rendue les 21 et 22 septembre (quand je te dis que ça daaate !) à la première édition du Tokyo Crazy Kawaii, un événement existant depuis quelques années déjà au Japon et s'étant exporté pour la première fois en France. Contrairement à la célèbre Japan Expo, le TCK est financé directement par le gouvernement japonais (la ministre Tomomi Inada est même passée faire un petit tour) et vise à promouvoir la culture kawaii.
C'était un salon bien organisé, divisé en plusieurs "quartiers" à thèmes, représentatifs de Tokyo (Harajuku, Shibuya, Akihabara, Tsukiji et Nippon). Le tout avait une taille humaine, ce qui était plutôt agréable et permettait un contact direct avec les invités présents. On comptait un grand nombre de stands de marques de vêtements assez variées et en vogue actuellement (dont Galaxxxy, une marque que je chéris très fort), il y en avait pour tous les goûts, c'était chouette et j'ai trouvé les prix corrects (je me demande encore comment j'ai réussi à ne rien dépenser). Côté nourriture en revanche, c'était une autre affaire : les prix étaient extrêmement élevés (les premiers jours du moins ; Il parait qu'ils ont baissé le dimanche). Du coup, j'ai jeûné tout le weekend (maman, si tu lis ça, je suis désolée, je ne le referai plus). Certains ont pesté contre le système de paiement (identique à celui des festivals musicaux, c'est-à-dire avec un système de jetons que l'on doit acheter afin de pouvoir les échanger contre des articles), j'imagine que c'est parce que je suis habituée à ce genre d'organisation que ça ne m'a pas choquée, mais ça a probablement dût rebuter pas mal d'acheteurs potentiels.
Le prix du billet était élevé pour ma bourse d'étudiante en fin de mois, mais je n'ai rien regretté du tout. Bon nombre de concerts avaient également lieu (y compris de gens célèbres que je ne connais que très vaguement de nom en incurable inculte que je suis) mais je me suis abstenue d'y assister, n'ayant malheureusement pas l'oreille sensible à la pop japonaise. Différents workshops avaient également lieu, offrant de s'entraîner à faire de la nourriture typique ou des accessoires kawaii. On trouvait également un chouette maid-café au centre de la convention.

Mocco et Junnyan.
D'incroyables ganguros.

   Le samedi avait lieu le concours lolita auquel j'ai participé. Nous étions une trentaine avec des styles assez hétéroclites. Chacune (ou presque) avait fait un effort sur sa tenue, c'était beau à voir. Avec Marie, on s'est inscrites surtout pour s'amuser un peu (du coup, c'était plutôt rigolo de voir quelques unes des filles en état de stress complet. Au final chacune a défilé plus ou moins tranquillement et je pense que nous avons toutes passé un bon moment). Comme un concours de Miss, nous avons défilé une à une, avant que le jury composé de Mila, Marie Zannou, Erinamaru (la gothic lolita créatrice de la marque Atelier Erai) et Kimura U (modèle pour le Kera, créatrice de mode et officiellement "personne la plus rose de l'univers" entre autres modestes choses) ne sélectionne une dizaine de candidates pour participer à un second round durant lequel des questions étaient posées à chacune sur son style, ses inspirations, tout ça tout ça.


Il y avait du niveau, toutes les filles étaient belles. Bon, ma préférence est - forcément -allée à Marie avec sa tenue immaculée. Je suis un peu triste qu'elle n'ait rien gagné, mais le choix n'a pas dût être évident pour les juges du concours. Fleur de Péché était également très belle dans sa tenue de Steampunk-Lolita.

Une Marie immaculée est une Marie beyond perfect.
Et Camille que j'ai trouvé vraiment chouette dans sa Millefleurs (et avec son lapin ; C'est important).

  Pour ma part, je m'étais construit une tenue Wa-Lolita car je trouve que c'est un genre largement sous-représenté et pourtant plein de potentiel. Et puis surtout parce que j'avais envie de m'amuser ; C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de faire des fantaisies comme ça. Le Wa-Lolita m'inspire directement le Japon traditionnel, avec ses kimonos, ses éventails, ses getas et ses beaux imprimés. J'ai donc tenu à conserver une large part de cet esprit par le port d'un kimono court en soie, d'un gros collier de moine bouddhiste et d'un large éventail monté en coiffe au dos duquel j'ai inscrit le caractère "" qui signifie démon. A cela, j'ai voulu mêler le Japon moderne en portant une ceinture en cuir à la place de l'obi traditionnel, des chaussures modernes (bon, j'avais prévu des RHS à la base pour leur ressemblance avec les getas, mais un accident précédent l'événement ne m'a pas vraiment laissé le choix) et bien sûr la silhouette lolita. Et j'ai personnalisé le tout avec des éléments qui me sont caractéristiques, comme des plumes, des os et des cornes. J'étais donc une Wa-Lolita démoniaque, et ça me plaisait vachement bien comme idée.
Mes principales sources d'inspiration pour cette tenue provenaient du folklore nippon, et notamment du personnage Hannya dont le masque cornu et aux longues dents affûtées apparait souvent dans le théâtre Nô. C'est une légende japonaise que j'ai toujours beaucoup affectionnée, racontant l'histoire d'une femme revenue sur terre sous la forme d'un fantôme afin d'exercer sa vengeance.

 Photos par VRT-Vingt.


  Au final, j'ai remporté le concours (je suspecte une relation de cause à effet entre le fait de me casser la figure sur le trottoir en bousillant mes chaussures et le fait de remporter un premier prix ; Souviens toi l'hiver dernier, ma péripétie pré-TP Baby...). Je suis contente, en tant que lolita pas vraiment conforme, j'espère que ça encouragera des lolitas peut-être pas très sûres d'elles à se faire plaisir avec leurs tenues, à se lâcher un peu, à prendre confiance et voir qu'il n'y a pas qu'un seul genre de lolita, qu'on peut très bien porter un jupon sans être guindée, et que s'exprimer et créer, eh bien c'est super rigolo.
Mes deux dauphines avaient bien mérité leur prix : Bloody la première dauphine avec sa tenue toute en cartes (ça lui va bien, c'est tellement elle) et Louise, seconde dauphine, dans une tenue Hime-Lolita très élégante et fraîche (comme à son habitude).

Dauphines swagalicious.
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L'ensemble des candidates, accompagnées des membres du jury.
Et puis avec Marie, Ludo et Diana parce qu'ils sont chics.

  Une fois le concours terminé, nous nous sommes adonnés à notre activité favorite et aussi celle dans laquelle nous excellons : faire les andouilles devant des objectifs. Nous avons pratiqué ce sport jusqu'à la fin de la journée, quand vint finalement l'heure d'aller boire un coup au Kawaii Café.

Le pouvoir de la testostérone émanant du mâle dominant.
Mila qui était simplement merveilleuse dans cette tenue Misty Bunny.
Et notre état en fin de journée.

 Et en rentrant du Kawaii où l'on a joyeusement dépensé nos deniers en coktails, karaage et autres onigiris en compagnie de très chouettes gens comme Haru et Andrew, des gens aussi colorés que sympathiques, nous avons rencontré quelques problèmes d'orientation et d'inattention dans le métro ; Cette photo prise par Mila résume superbement nos mésaventures :

Tout est dit.


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  Le lendemain c'était dimanche, il fallait donc s'attendre à ce qu'il y ait du monde. Il y en avait vraiment beaucoup, je crois que je n'étais pas prête psychologiquement à faire face à ça. L'intérêt majeur de cette dernière journée du TCK résidait dans les quinze minutes que durait le défilé Angelic Pretty, marque pour laquelle Mila et Lunie défilaient. Tu remercieras Marie pour les belles photos.

 Zannou Marie dans la magnifique Holy Lantern à gauche, et Lunie en Musée du Chocolat à droite.

 Mila et Kimura U.

Après cela, on s'est baladés, prenant le temps de faire un peu plus attention aux stands que l'on n'avait finalement pas vraiment eu le temps de regarder avec attention la veille. C'était chouette de voir autant de variété dans les boutiques présentes, passant du japon pop au traditionnel, mariant parfois les deux comme avec cette super chouette marque de kimonos qui emploie des tissus rigolos à motif lapins ou pingouins. Avoue que tu as toujours rêvé d'un kimono imprimé de pingouins.


 Et puis on a vu des trucs bizarres aussi comme ces lunettes avec LED intégrées qui clignotent quand on appuie sur un petit boîtier. Le chic nippon n'aura de cesse de me surprendre.


 Il y a même eu une découpe de thon, moment certainement épique auquel nous n'avons pas pu bien assister en raison de la foule omniprésente. J'ai vraiment apprécié le fait que le Japon traditionnel côtoie ainsi le Japon moderne, c'est quelque chose qui me parait nettement plus représentatif de ce pays que des conventions comme la Japan Expo qui ne se focalisent que sur la pop-culture en omettant une large part de ce qui fait pourtant le paysage du Japon actuel.

Photos par VRT-Vingt.

 Des défilés des différentes marques présentes ponctuaient chaque jour du TCK. C'est intéressant de voir comme les mannequins japonais défilent avec une attitude aux antipodes de ce que l'on est habitués à voir : grands sourires, petits winkwinks, attitude très énergique et liberté des déplacements sur le catwalk. Ça fait plaisir à voir.

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Galaxxxy à gauche et Glad New à droite. Notons la technique du "je mets en évidence un sac avec le nom de ma marque".

Et puis on a terminé par des photos. Encore. Avec une voiture de golf cette fois pour changer ; C'est qu'il faut se renouveler, parfois.

Un avant-goût de notre prochain film d'action.

 Et puis quelques autres, plus sérieuses...

... ou pas.

 Voilà. C'est tout ce que j'avais à raconter sur ce très sympathique événement qu'est le TCK. Pour une première édition, j'ai trouvé ça franchement chouette et espère bien réitérer l'expérience l'année prochaine (j'essaierai d'être plus ponctuelle aussi, éventuellement).

4 commentaires:

  1. Ah ça oui, tu es en retard ! Mais qu'importe, ça permet de faire revivre de bons souvenirs. Cette année a vraiment été friande en événements sympas, j'ai hâte de voir ce que 2014 nous réserve.

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    1. C'est aussi la réflexion que je me suis faite en postant cet article : je n'aurais jamais participé à autant d'événements qu'en 2014. Des événements très chouettes de surcroît, entre les TP, Frock On et les events parisiens. Du coup là, à me faire une petite rétrospective mentale de tout ce qu'il s'est passé, j'ai un grand sourire aux lèvres. J'espère que 2014 sera tout aussi sympathique, sinon meilleure encore !

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  2. C'est une bien belle chronique que celle-ci. J'ai lu deux ou trois articles sur cet évènement, et à chaque fois j'ai pu profiter de points de vue très différents et c'est appréciable. Ton billet m'intéresse énormément ! Je ne suis pas surprise non plus de ce principe de jetons, effectivement c'est un peu la technique basique dans les festivals ou autres.

    Je trouve les photos formidables et j'aime énormément ta tenue de wa-lolita. Elle est originale, fantastique, et vraiment bien travaillée. J'apprécie aussi la référence au démon japonais Hannya qui est mon grand favori, et que j'aimerais avoir en tatouage (d'ailleurs). Les photos de tes amis sont très amusantes ! Vous avez tous des allures superbes.

    Je pense que je tenterai cet évènement l'an prochain s'il est toujours d'actualité !

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    1. Héhé, merci beaucoup ! C'est rigolo que tu veuilles Hannya en tatouage, parce que je la veux aussi, haha (elle s'incruste quelque part dans le motif totalement amphigourique que j'ai prévu pour la manche de mon bras gauche). Du coup je suis vraiment contente que la tenue que j'avais préparée te plaise, je me suis bien amusée à la construire (ouais, j'aime bien m'amuser, ça se voit à nos photos, je crois).

      J'espère vraiment t'y voir l'année prochaine (tout comme à Enchanted, d'ailleurs), ce serait tellement parfait.

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