jeudi 19 décembre 2013

Parisienne


  L'automne est le moment de l'année que j'aime le mieux. Septembre est mon mois préféré parce qu'il allie la douceur de la fin de l'été à une nature aux couleurs chatoyantes. Mais décembre m'est également très agréable, surtout par ces calmes journées ensoleillées auxquelles nous avons eu droit il y a peu (aujourd'hui il pleut, mais derrière chaque nuage se cache un rayon de soleil, n'est-ce pas ? ). Ça n'est plus vraiment l'automne, ni encore totalement l'hiver. C'est exactement ce que je préfère. Les trucs mi-figue mi-raisin ont toujours été mes préférés, peut-être parce que j'ai l'impression qu'ils me ressemblent.

J'en profite donc pour sortir un peu de mon antre et me balader en longeant les quais de Seine, m'arrêtant tantôt manger une glace, tantôt m'asseoir lire sur un banc. Comme ça faisait bien un an que je n'avais plus pris de photos personnelles en extérieur, j'ai pris mon trépied et hop, me voilà immortalisée avec ces agréables ─ et éphémères ─ rayons de soleil sur les quais.


 Les partiels approchent dangereusement,  alors ça fait du bien de s'oxygéner un peu entre deux révisions (et un peu de procrastination aussi, parce que faut pas déconner non plus, hein). J'ai l'impression de ne pas avoir appris grand chose de nouveau ce semestre, et ça m'inquiète presque d'appréhender les examens aussi sereinement. Dernièrement, j'ai eu l'occasion de visiter un laboratoire du CNRS qui m'a particulièrement touchée. Il y a quelques semaines, j'écrivais un article introspectif assez badant, sur le sens de la vie, la direction vers laquelle je ne savais pas avancer, et tout un tas d'autres trucs rédigés par une de ces foutues nuits d'insomnies peuplées de méchantes réflexions. Et bien tout ça s'est envolé en visitant ce labo, en rencontrant les chercheurs qui y travaillent, en voyant à quelle point l'ambiance et le cadre sont exactement ce dans quoi je me projette sans aucun problème. Je fais partie de ces gens qui ont horreur de faire des choses dont il n'ont pas envie, et qui, s'il leur faut travailler, ne lèveront pas le petit doigt si la tâche n'est absolument pas ludique parce ce qu'on préfère, c'est s'amuser. C'est pourquoi je rend perpétuellement mon quotidien ludique ─ surtout les tâches ménagères (rien de mieux que de faire sa vaisselle en organisant une bataille navale avec ses figurines dinosaures VS les Stormtroopers, quoique faire son repassage avec un maquillage de black métalleux en se prenant pour le roi des enfers avec la vapeur du fer sur fond de Gorgoroth est assez rigolo également). Eh bien ce laboratoire, c'est l'environnement ludique idéal. Ça signifie que dans un environnement comme ça, je suis apte à travailler avec plaisir et efficacité. Et ça, c'est quelque chose qui m'est extrêmement important. Quand je disais avoir peur de grandir, je ne savais pas s'il s'agissait d'un manque de courage face aux épreuves de la vie, ou s'il s'agissait simplement du fait que j'assimilais grandir à ne plus pouvoir s'amuser ou quelque chose comme ça. Je suis presque certaine que Peter Pan adorerait être chercheur dans ce laboratoire.
Bref. Je suis donc très motivée pour affronter ces partiels, espérer intégrer ce Master génial avant de peut-être rejoindre ce labo et rester une enfant pour toujours grâce à l'émerveillement quasi-quotidien, le travail ludique et le tas d'autres super choses que cet endroit fait miroiter.

Robe Innocent World, blouse Alice and the Pirates, veste et gants chinés, sac Monoprix, bibi Filipo Catarzi, foulard Hermès, chaussures Vic.


 Dans un registre plus futile, j'aime beaucoup cette robe. Innocent World fait des robes taillées pour les grandes, et ça, c'est tellement bien. Je ne sais pas trop où je vais dans mon lolita, ma garde-robe s'est vidée de plusieurs pièces et celles que je prévois d'accueillir sont plus matures, mieux taillées pour moi, aussi. Je délaisse totalement Alice and the Pirates au profit de marques plus sobres et moins taillées pour petites japonaises exclusivement. Je rêve donc de remplir ma garde-robe de Victorian Maiden, d'Atelier Boz et de Juliette et Justine, dont je recevrai d'ailleurs une robe courant février. J'ai effectivement pré-commandé "La Robe de L'Agneau", réédition de "La Éclairer du Croix" (ces noms, bon sang...). On n'a jamais assez de velours ni de robes noires, ni de crucifix (en témoigne mon appartement).


 Ce soir avec Marie, on va voir Therion et Arkona en concert. Ça fait depuis le Hellfest 2011 que je n'ai pas vu ces groupes que j'adore pourtant ; J'ai hâte. En attendant, je te laisse avec Brel et une de ces chansons comme Le Pont Mirabeau de Ferré que j'ai toujours en tête par ce genre de jolies journées.

mardi 17 décembre 2013

Tokyo Crazy Kawaii Paris

 Bon, là je suis carrément pire qu'en retard, carrément pire qu'à la ramasse, carrément pire que tout ce que tu veux. Alors j'te balance enfin des articles que j'aurais dût publier carrément plus tôt, mais y a des fois comme ça où tu oublies, où tu manques de temps, ou alors tu as simplement la flemme. Et en plus c'est encore un article avec beaucoup de photos et peu de texte. Si tu veux me jeter des objets tranchants à la figure, c'est le moment.

~


 Je ne suis pas du genre à fréquenter les conventions axées sur le Japon. Pas du tout, même. La culture pop japonaise ne m'intéresse que très peu, et je supporte vraiment très mal l'addition bruit + foule + chaleur. Cela étant, je me suis rendue les 21 et 22 septembre (quand je te dis que ça daaate !) à la première édition du Tokyo Crazy Kawaii, un événement existant depuis quelques années déjà au Japon et s'étant exporté pour la première fois en France. Contrairement à la célèbre Japan Expo, le TCK est financé directement par le gouvernement japonais (la ministre Tomomi Inada est même passée faire un petit tour) et vise à promouvoir la culture kawaii.
C'était un salon bien organisé, divisé en plusieurs "quartiers" à thèmes, représentatifs de Tokyo (Harajuku, Shibuya, Akihabara, Tsukiji et Nippon). Le tout avait une taille humaine, ce qui était plutôt agréable et permettait un contact direct avec les invités présents. On comptait un grand nombre de stands de marques de vêtements assez variées et en vogue actuellement (dont Galaxxxy, une marque que je chéris très fort), il y en avait pour tous les goûts, c'était chouette et j'ai trouvé les prix corrects (je me demande encore comment j'ai réussi à ne rien dépenser). Côté nourriture en revanche, c'était une autre affaire : les prix étaient extrêmement élevés (les premiers jours du moins ; Il parait qu'ils ont baissé le dimanche). Du coup, j'ai jeûné tout le weekend (maman, si tu lis ça, je suis désolée, je ne le referai plus). Certains ont pesté contre le système de paiement (identique à celui des festivals musicaux, c'est-à-dire avec un système de jetons que l'on doit acheter afin de pouvoir les échanger contre des articles), j'imagine que c'est parce que je suis habituée à ce genre d'organisation que ça ne m'a pas choquée, mais ça a probablement dût rebuter pas mal d'acheteurs potentiels.
Le prix du billet était élevé pour ma bourse d'étudiante en fin de mois, mais je n'ai rien regretté du tout. Bon nombre de concerts avaient également lieu (y compris de gens célèbres que je ne connais que très vaguement de nom en incurable inculte que je suis) mais je me suis abstenue d'y assister, n'ayant malheureusement pas l'oreille sensible à la pop japonaise. Différents workshops avaient également lieu, offrant de s'entraîner à faire de la nourriture typique ou des accessoires kawaii. On trouvait également un chouette maid-café au centre de la convention.

Mocco et Junnyan.
D'incroyables ganguros.

   Le samedi avait lieu le concours lolita auquel j'ai participé. Nous étions une trentaine avec des styles assez hétéroclites. Chacune (ou presque) avait fait un effort sur sa tenue, c'était beau à voir. Avec Marie, on s'est inscrites surtout pour s'amuser un peu (du coup, c'était plutôt rigolo de voir quelques unes des filles en état de stress complet. Au final chacune a défilé plus ou moins tranquillement et je pense que nous avons toutes passé un bon moment). Comme un concours de Miss, nous avons défilé une à une, avant que le jury composé de Mila, Marie Zannou, Erinamaru (la gothic lolita créatrice de la marque Atelier Erai) et Kimura U (modèle pour le Kera, créatrice de mode et officiellement "personne la plus rose de l'univers" entre autres modestes choses) ne sélectionne une dizaine de candidates pour participer à un second round durant lequel des questions étaient posées à chacune sur son style, ses inspirations, tout ça tout ça.


Il y avait du niveau, toutes les filles étaient belles. Bon, ma préférence est - forcément -allée à Marie avec sa tenue immaculée. Je suis un peu triste qu'elle n'ait rien gagné, mais le choix n'a pas dût être évident pour les juges du concours. Fleur de Péché était également très belle dans sa tenue de Steampunk-Lolita.

Une Marie immaculée est une Marie beyond perfect.
Et Camille que j'ai trouvé vraiment chouette dans sa Millefleurs (et avec son lapin ; C'est important).

  Pour ma part, je m'étais construit une tenue Wa-Lolita car je trouve que c'est un genre largement sous-représenté et pourtant plein de potentiel. Et puis surtout parce que j'avais envie de m'amuser ; C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de faire des fantaisies comme ça. Le Wa-Lolita m'inspire directement le Japon traditionnel, avec ses kimonos, ses éventails, ses getas et ses beaux imprimés. J'ai donc tenu à conserver une large part de cet esprit par le port d'un kimono court en soie, d'un gros collier de moine bouddhiste et d'un large éventail monté en coiffe au dos duquel j'ai inscrit le caractère "" qui signifie démon. A cela, j'ai voulu mêler le Japon moderne en portant une ceinture en cuir à la place de l'obi traditionnel, des chaussures modernes (bon, j'avais prévu des RHS à la base pour leur ressemblance avec les getas, mais un accident précédent l'événement ne m'a pas vraiment laissé le choix) et bien sûr la silhouette lolita. Et j'ai personnalisé le tout avec des éléments qui me sont caractéristiques, comme des plumes, des os et des cornes. J'étais donc une Wa-Lolita démoniaque, et ça me plaisait vachement bien comme idée.
Mes principales sources d'inspiration pour cette tenue provenaient du folklore nippon, et notamment du personnage Hannya dont le masque cornu et aux longues dents affûtées apparait souvent dans le théâtre Nô. C'est une légende japonaise que j'ai toujours beaucoup affectionnée, racontant l'histoire d'une femme revenue sur terre sous la forme d'un fantôme afin d'exercer sa vengeance.

 Photos par VRT-Vingt.


  Au final, j'ai remporté le concours (je suspecte une relation de cause à effet entre le fait de me casser la figure sur le trottoir en bousillant mes chaussures et le fait de remporter un premier prix ; Souviens toi l'hiver dernier, ma péripétie pré-TP Baby...). Je suis contente, en tant que lolita pas vraiment conforme, j'espère que ça encouragera des lolitas peut-être pas très sûres d'elles à se faire plaisir avec leurs tenues, à se lâcher un peu, à prendre confiance et voir qu'il n'y a pas qu'un seul genre de lolita, qu'on peut très bien porter un jupon sans être guindée, et que s'exprimer et créer, eh bien c'est super rigolo.
Mes deux dauphines avaient bien mérité leur prix : Bloody la première dauphine avec sa tenue toute en cartes (ça lui va bien, c'est tellement elle) et Louise, seconde dauphine, dans une tenue Hime-Lolita très élégante et fraîche (comme à son habitude).

Dauphines swagalicious.
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L'ensemble des candidates, accompagnées des membres du jury.
Et puis avec Marie, Ludo et Diana parce qu'ils sont chics.

  Une fois le concours terminé, nous nous sommes adonnés à notre activité favorite et aussi celle dans laquelle nous excellons : faire les andouilles devant des objectifs. Nous avons pratiqué ce sport jusqu'à la fin de la journée, quand vint finalement l'heure d'aller boire un coup au Kawaii Café.

Le pouvoir de la testostérone émanant du mâle dominant.
Mila qui était simplement merveilleuse dans cette tenue Misty Bunny.
Et notre état en fin de journée.

 Et en rentrant du Kawaii où l'on a joyeusement dépensé nos deniers en coktails, karaage et autres onigiris en compagnie de très chouettes gens comme Haru et Andrew, des gens aussi colorés que sympathiques, nous avons rencontré quelques problèmes d'orientation et d'inattention dans le métro ; Cette photo prise par Mila résume superbement nos mésaventures :

Tout est dit.


 ~


  Le lendemain c'était dimanche, il fallait donc s'attendre à ce qu'il y ait du monde. Il y en avait vraiment beaucoup, je crois que je n'étais pas prête psychologiquement à faire face à ça. L'intérêt majeur de cette dernière journée du TCK résidait dans les quinze minutes que durait le défilé Angelic Pretty, marque pour laquelle Mila et Lunie défilaient. Tu remercieras Marie pour les belles photos.

 Zannou Marie dans la magnifique Holy Lantern à gauche, et Lunie en Musée du Chocolat à droite.

 Mila et Kimura U.

Après cela, on s'est baladés, prenant le temps de faire un peu plus attention aux stands que l'on n'avait finalement pas vraiment eu le temps de regarder avec attention la veille. C'était chouette de voir autant de variété dans les boutiques présentes, passant du japon pop au traditionnel, mariant parfois les deux comme avec cette super chouette marque de kimonos qui emploie des tissus rigolos à motif lapins ou pingouins. Avoue que tu as toujours rêvé d'un kimono imprimé de pingouins.


 Et puis on a vu des trucs bizarres aussi comme ces lunettes avec LED intégrées qui clignotent quand on appuie sur un petit boîtier. Le chic nippon n'aura de cesse de me surprendre.


 Il y a même eu une découpe de thon, moment certainement épique auquel nous n'avons pas pu bien assister en raison de la foule omniprésente. J'ai vraiment apprécié le fait que le Japon traditionnel côtoie ainsi le Japon moderne, c'est quelque chose qui me parait nettement plus représentatif de ce pays que des conventions comme la Japan Expo qui ne se focalisent que sur la pop-culture en omettant une large part de ce qui fait pourtant le paysage du Japon actuel.

Photos par VRT-Vingt.

 Des défilés des différentes marques présentes ponctuaient chaque jour du TCK. C'est intéressant de voir comme les mannequins japonais défilent avec une attitude aux antipodes de ce que l'on est habitués à voir : grands sourires, petits winkwinks, attitude très énergique et liberté des déplacements sur le catwalk. Ça fait plaisir à voir.

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Galaxxxy à gauche et Glad New à droite. Notons la technique du "je mets en évidence un sac avec le nom de ma marque".

Et puis on a terminé par des photos. Encore. Avec une voiture de golf cette fois pour changer ; C'est qu'il faut se renouveler, parfois.

Un avant-goût de notre prochain film d'action.

 Et puis quelques autres, plus sérieuses...

... ou pas.

 Voilà. C'est tout ce que j'avais à raconter sur ce très sympathique événement qu'est le TCK. Pour une première édition, j'ai trouvé ça franchement chouette et espère bien réitérer l'expérience l'année prochaine (j'essaierai d'être plus ponctuelle aussi, éventuellement).

jeudi 12 décembre 2013

The way I walk

 Je n'ai jamais vraiment ressenti le besoin ni trouvé d'intérêt à faire un bilan de l'année écoulée, mais 2013 a changé un tas monstrueux de choses dans ma vie, un tas tellement gros que je n'aurais jamais imaginé pouvoir changer autant ─ aussi positivement encore moins ─ en l'espace d'un an. D'ordinaire je listais simplement mi-décembre dans l'un de mes carnets quelques choses marquantes dans l'année, généralement le titre d'un film ou d'un bouquin qui m'avait bien plu, le nom d'un garçon avec lequel j'étais sortie et avec lequel ça avait plus ou moins collé pendant un temps, des petits trucs du genre pas très intéressants. Mais là, pour le coup, quand je jette un coup d'œil furtif à l'Alien d'il y a un an, je suis heureuse de constater un grand changement. Je n'étais pas malheureuse avant, loin s'en faut, mais 2013 m'a autorisé un tas de choses très positives.

 Cela fait maintenant un an (et quelques mois) que je suis à Paris. Un an que j'ai quitté ma Bretagne, mes parents, mon chat, mon foyer, mon nid douillet et pluvieux, ne revenant que ponctuellement pour les fêtes. J'ai toujours été quelqu'un de très autonome. J'ai grandi seule et mes parents m'ont toujours laissée gérer ma propre vie. Monter seule à Paris m'a permis de m'épanouir pleinement dans mon autonomie, de devenir mon propre maître. C'est devenu à moi de tout gérer, de  tout choisir : ce que j'allais manger au dîner, si j'allais me coucher à 3h du matin après avoir regardé la trilogie Jurassic Park en mangeant une pizza que je me serais faite livrée, me lever à midi, m'organiser, sécher un cours, m'arranger pour le rattraper un autre jour, gérer mon argent pour le mois, devenir plus responsable, plus consciencieuse. Peut-être plus adulte aussi, quelque part, même s'il s'agit de quelque chose qui m'effraie cruellement. Parce que cette année, j'ai grandi. Et dans le même temps, j'ai réalisé que grandir était exactement la chose que je souhaitais le moins au monde.

 Cette année, je me suis découvert un but dans la vie. J'ai rencontré une quantité phénoménale de personnes, toutes très différentes les unes des autres, certaines pas très fréquentables, d'autres merveilleuses. Au contact de chacune d'elles, j'ai appris, j'ai découvert, j'ai aimé, j'ai même souffert. J'ai fait la connaissance de sentiments que je n'avais jamais ressentis auparavant, la plupart d'entre eux n'étant pas très positifs certes, mais faisant tout de même partie de cet incroyable panel d'émotions que nous sommes capables d'éprouver. Et au travers de ces découvertes, de ces personnes et de tout mon ressenti, je me suis dit que mon unique but dans la vie est de m'accomplir en tant qu'être humain. M'élever, m'épanouir. C'est une pensée que je n'aurais jamais été capable d'avoir toute seule il y a un an. Cette année, je me suis particulièrement élevée spirituellement. Ça n'est pas le plan qui m'intéresse le mieux dans ma vie, mais pour commencer ça m'a été bien utile et en abolissant les restes de cette culture chrétienne dans laquelle j'aurais peut-être préféré ne pas baigner du tout, en m'ancrant dans des croyances et des rites me correspondant bien mieux, je me suis sentie incroyablement légère. Je crois que l'on vit tous avec notre petit lot de briques, de choses lourdes, moches et étouffantes desquelles ont aimerait se désaliéner. En larguant dernièrement la brique des traditions, c'est d'un poids notable dont je me libère. S'accomplir en tant qu'être humain, c'est aussi savoir larguer ses parpaings. Je suis assez triste de n'avoir pas eu plus tôt cette sagesse ; S'épanouir et s'élever, c'est l’œuvre d'une vie, j'ai déjà perdu dix-neuf ans et ça n'est que maintenant que je me réveille. Mieux vaut tard que jamais, comme le dit l'adage. Paradoxalement, en découvrant mon but, j'ai aussi découvert ma peur. Autrefois, je ne craignais rien. Je n'avais peur de strictement rien, ne redoutait ni le noir ni les grosses bestioles, ni la mort ni les clowns, ni rien du tout. Je ne sais pas si c'était une force ou de l'inconscience totale. Aujourd'hui je ne tremble toujours devant rien. Sauf devant l'idée de grandir. En expérimentant pendant toute cette année l'autonomie et la liberté, j'ai réalisé que je devenais quelqu'un de mature, plus consciente de ce que c'est que cette chose que la vie. Et ça, c'est foutrement effrayant. Je n'ai pas envie de grandir, de devenir une adulte, d'avoir des diplômes, de travailler, de gagner de l'argent et de faire un prêt pour m'acheter un appartement. Le problème, c'est qu'être adulte peut aussi permettre de s'accomplir un peu plus en tant qu'être humain. Cette année donc, même si j'ai réussi à me détacher de pas mal de fardeaux, en prenant conscience de mon angoisse j'en ai gagné un autre. Je veux croire que ça n'est peut-être pas une si mauvaise chose au final.
Mais j'ai encore le temps avant de devenir adulte. Cette année, j'ai aussi changé d'université, intégrant l'institut que je rêvais de fréquenter. Maintenant que j'y suis, mon projet d'avenir (même si ça m'effraie) prend peu à peu forme. J'ai essayé et vu différentes choses, le très chouette stage que j'ai eu la chance de décrocher cet été m'a ouvert un horizon tandis que discuter avec certains de mes profs m'en a ouvert d'autres. Je sais à peu près où je vais, et même si j'ai peur de grandir, c'est un peu plus rassurant de savoir où l'on va. Surtout quand là on où veut aller, c'est dans un genre d'endroit qui peut presque te permettre de rester un enfant pour toujours : quelque part où tu vis tes passions. Parce que tes passions te permettent encore d'être heureux et de t'émerveiller, ce qui est bien le propre des enfants.

 En plus d'avoir un but, un tas de poids en moins et quelques autres en plus, 2013 m'a permis d'avoir une vie sociale. Tu rigoles, mais c'est quelque chose que je n'avais pas vraiment connu jusqu'à lors. Je n'ai jamais eu d'ami, toujours beaucoup de potes, de camarades, de copains. Mais pas d'ami. Sauf un, mais j'ai toujours eu le chic pour m'attacher à des personnes vivant à des centaines de kilomètres de moi. Et avoir des amis, c'est juste merveilleux. Mes amis et moi, on ne se connait finalement que depuis un an, même un peu moins. Mais y a des gens comme ça pour qui tu es frappé d'un coup de foudre amical inexplicable, avec lesquels tu tisses des liens tellement forts que ça te met les larmes aux yeux rien que d'y penser quand tu écris ces mots. Et c'est hyper précieux, un ami. C'est sûrement très con, mais j'ai toujours vu le concept d'amitié comme un vaste jardin dans lequel chaque plante symbolise une relation. Une plante, ça a besoin d'eau, de lumière et d'espace pour grandir, se développer, fleurir et parfois donner des fruits. J'ai trop souvent cru connaitre des débuts de floraisons pour me retrouver finalement seule à entretenir une plante qui somme toute, fana. Mais là, il y a plusieurs belles plantes qui poussent dans un coin du jardin, elles sont très différentes mais elles poussent bien parce qu'elles sont entretenues avec beaucoup de soin et d'amour. Ouais c'est mièvre, mais dis-toi qu'en écrivant ça j'en suis émue aux larmes. Moque toi si tu veux, mais si toi aussi t'as des amis pour qui tu serais prêt à tuer s'ils te le demandaient, tu comprendras.
J'ai fréquenté pas mal d'hommes cette année également. Plus que d'habitude. Ça aussi ça a contribué à faire un petit chemin sur la voie de l'épanouissement. Ça m'a appris des sentiments dont je n'avais jamais encore fait l'expérience : l'absence, l'abandon, la haine. C'est aussi en souffrant que l'on apprend. L'élévation n'est certainement pas quelque chose de facile et d'agréable uniquement. La vie n'est pas qu'agréable. Et je ne regrette aucune de mes expériences. C'est sacrément triste, le regret.

 En 2013 j'ai juste commencé à réfléchir par moi-même. Je n'avais jamais eu cette sagesse ni le courage de fournir cet effort. On nous demande sans arrêt de faire des choix, de décider de ce que l'on préfère, d'avoir un avis sur un tas de sujets auxquels on n'a pas toujours réfléchi. Et souvent, on ne répond pas ce que l'on pense : on répond ce que l'on a entendu répondre, inconsciemment ou non. Je n'ai pas essayé d'avoir un avis sur tout, c'est impossible, mais j'ai décidé de réfléchir à ce que je pense, dis et crois vraiment, sans craindre de ne pas savoir, de n'avoir pas d'avis. En 2013 j'ai décidé de mettre fin à ma stupidité, de me réveiller. J'ai somnolé pendant toute ma vie, maintenant je me réveille enfin.
Un ami cher de longue date que j'avais un peu perdu de vue et retrouvé il y a peu, trouvait cependant que je n'avais pas changé. Il doit avoir raison. Sur la forme je ne suis plus la même, ma vision du monde et mon approche des choses s'est modifiée, mais dans le fond, je n'ai pas changé : je suis toujours la même Alien, treize ans d'âge mental, avec une curiosité intarissable et friande de concours de rots.

Vivement que l'on voit ce que 2014 nous réserve.

mardi 10 décembre 2013

Tea Party au pastis

 Le premier weekend de décembre, Marie, Mila, Ludo et moi sommes partis pour le sud de la France, à Montpellier plus précisément où avait lieu samedi la tea party hivernale annuelle organisée par le pôle sud de l'association lolita française Rouge Dentelle et Rose Ruban. On en a donc profité pour revoir nos camarades du sud et découvrir rapidement la ville (et se faire contaminer par l'accent local dans le même temps).

 En arrivant vendredi en fin d'après-midi, nous avons fait un petit tour au marché de Noël qui se trouvait au bout de la place de la comédie. On y a été surtout pour les churros, mais on a quand même croisé quelques trucs rigolos sur le chemin, entre deux stands de vin chaud et de bonnets péruviens. J'ignorais d'ailleurs l'existence d'une choucroute de Noël. Surtout dans le sud. En tout cas Montpellier c'est sympa et je n'ai jamais vu des trams aussi... surprenants.


 Mais c'est le lendemain qu'avait lieu l'événement pour lequel nous étions venus. Après une bonne nuit de sommeil bercée par les aventures de Joec'h ─ un personnage breton issu de mon imaginaire et héros fortuit des contes que je narre avant de s'endormir ; Ses péripéties sortiront en un volume relié et illustré d'ici peu ─, nous nous préparâmes pour nous rendre à l'hôtel où se déroulaient les festivités. Le thème de la tea party était Noël, alors on a un peu essayé de rentrer dans le thème. Je te laisse juger nos efforts :

 Ludo a épinglé un angelot blingbling à sa lavallière.

 Marie avait le swag d'un Roi Mage.

 Mila était mignonne comme c'est pas permis dans sa nouvelle robe Angelic Pretty.

 Et moi je m'étais foutu des clés sur la tête parce que rien d'autre ne m'était venu à l'esprit la veille. Voilà. Mais au moins j'avais des collants pailletés dorés, même si ça ne se voit pas.
(photo de gauche par Marie, merci)

 La tea party avait lieu à 14h dans un hôtel près de la gare. Nous n'étions pas arrivés en avance et à peu près tout le monde était déjà arrivé. Le temps de dire bonjour et nous nous retrouvâmes assis à des tables dans un petit salon cosy. Un sapin nous réservait à son pied un petit cadeau pour tout le monde, ce qui était une attention vraiment très chouette. Chaque petit sachet contenait une boîte de Kinder Surprise (qu'on a été bien contents d'avoir pour le trajet en train du retour), un joli collier doré ainsi qu'un élégant miroir de poche d'une couleur assortie à chacun. Sur les tables, plusieurs gourmandises étaient disposées, avec bien sûr de la boisson.
En soi, le concept de tea party est tout bête : on boit, on mange. Mais ce qui est chouette, c'est de rencontrer des gens et de passer un agréable moment.

Notre tablée (il manque Mila).

D'ailleurs, en voilà, des gens. Et beaux avec ça.

 Hana, toujours élégante et avec des détails jusqu'au bout des ongles (et des talons de chaussure).

 Sacha, que j'ai été vraiment contente de rencontrer.

 Pom notre canon national à gauche, les jolies Nella et Léonie qui organisaient l'événement à droite.

 Mila accompagnée d'Iris à gauche et de Léonie à droite.


 
 Et puis naturellement et comme à chaque fois, vint un moment on l'on a arrêté d'être sérieux. Mon moment préféré, d'ailleurs.

Le miror-shot inévitable.





Photo par Idalia.
 Cet article est lourd en photos et extrêmement léger en texte, désolée. Je n'ai pas grand chose à raconter si ce n'est que nous avons passé un très bon weekend, et que l'aligot c'est pas trop trop mon truc. Ah, et puis, tant que j'y pense, nos péripéties londoniennes de cet été auront une suite en avril puisque nous partirons de nouveau en outre-manche assister cette fois à l'événement Enchanted ! D'ici-là il y aura la tea part Baby, the Stars Shine Bright de cet hiver à laquelle je ne suis malheureusement pas certaine de participer puisque je n'ai plus de grosse pièce de la marque.
Voilà voilà.

(Et puis il faut vraiment que je me mette un coup de pied au cul : j'ai plusieurs articles en retard et ce serait pas mal que je les poste d'ici la fin de l'année).