dimanche 18 août 2013

La sortie du dimanche - Expo : Winshluss


 Winshluss, c'est l'un de mes artistes fétiches. J'ai fait la connaissance de son travail dans les pages de Picsou Magasine où il publiait quelques planches des aventures de Wizz et Buzz, deux personnages moches, sales et complètement débiles dont les gags à base de crotte de nez et morve radioactive eurent très vite fait de m'enchanter. Conquise par le style et l'humour grinçant du dessinateur, je me suis intéressée au reste de son œuvre, composée de bandes dessinées, court-métrages, sculptures et films puisqu'il n'attache pas d'intérêt à la forme, le tout étant de faire passer un message.

Dans l'exposition Un monde merveilleux (au nom naturellement cynique), Winshluss met en scène quatre univers : la guerre, les contes de fées, les animaux et la société de consommation. Quatre univers pop et colorés mais toujours teintés d'humour noir, proposant au travers de thèmes enfantins un regard critique et une dénonciation de notre société. L'enfance prend alors un air d'innocence déchue et pour mieux faire passer tout cela, Winshluss ne manque pas d'ajouter toujours un peu de second degré. Ainsi, avec la série de petits théâtres en papier Une histoire et au dodo par exemple, il nous offre une relecture de contes de fées bien connus, corrodant les versions édulcorées proposées par Disney afin de revenir à l'utilité primaire du conte : aider l'enfant à comprendre le monde adulte. Ainsi, la petite sirène passe ses journées à regarder la télé au milieu d'une décharge aquatique, et Hansel et Gretel ne tombent pas dans les griffes de la sorcière habitant une maison en confiseries, mais entre les mains de McDonald et sa maison en burger.


Winshluss s'amuse à caricaturer avec talent la société de consommation avec son dessin animé Il était une fois l'huile ou son « Supermarché Ferraille », dénonçant le ridicule de notre monde. Sur les rayonnages, on retrouve des produits croisés dans ses œuvres : la célèbre huile Meroll, du foie gras de chômeur élevé en HLM, des raviolis au cyanure, de la raclette déjà fondue, des boîtes de miettes de dauphin… sans oublier la devise « consommer, c’est rêver ».


Retomber en enfance avec le recul critique nécessaire pour découvrir et apprécier le travail de Winshluss, c'est possible jusqu'au 10 novembre 2013 dans la Galerie des jouets du Musée des Arts Décoratifs.

4 commentaires:

  1. Découverte intéressante, merci je ne connaissais pas cet artiste. J'ai un peu de mal avec son style graphique mais j'aime le message qu'il recèle... J'aimerais habiter à Paris pour pouvoir y faire un tour...
    Il n'aurait pas un site internet ou un truc dans le genre ou l'on pourrait quand même voir ses œuvres?

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    1. Contente de t'avoir fait découvrir quelque chose ! Ah, personnellement, j'aime beaucoup son style très cartoonesque, mais je peux comprendre que ça ne plaise pas à tout le monde.
      Malheureusement, je ne connais pas l'existence d'un éventuel site regroupant son travail, désolée é_è

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  2. Merci pour la découverte ! Je connaissais l'auteur pour l'avoir vu dans un magazine appelé RAD, et j'avais bien aimé son univers même si c'est à des kilomètres de ce qui m'intrigue habituellement. Disons que j'ai trouvé ça plutôt original, avec un petit côté malsain intéressant.

    Puis ça fait réellement du bien de te revoir écrire à nouveau par ici ! En passant, je suis la demoiselle de l'Encyclopédie Thanatologique, j'ai changé de nom pour des raisons diverses et variées (:

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    1. Haha mais de rien !

      Merci, contente de voir que tu continues à me lire. Effectivement, j'avais remarqué que tu avais changé le layout et le nom de ton blog. Je te lis toujours silencieusement ;)

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