lundi 29 octobre 2012

Littérature - Gog

Le livre le plus sidérant qui soit au monde.

               Il me faut à tout prix vous parler de ce livre que j'ai sacralisé comme ma nouvelle bible aussitôt sa lecture achevée, avant de commencer immédiatement une première relecture.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir à ce point pu intimer, totemer, chérir et adorer un livre dans son entièreté, de la première lettre de sa première de couverture à la dernière lettre de sa quatrième de couverture. Laissez moi donc vous introduire auprès de Gog, à la fois auteur et personnage fictif de ce très curieux ouvrage édité à 666 exemplaires uniquement (illustré ici par Rémi).
Misanthrope milliardaire et observateur cynique d'un monde où rien ne va plus, Papini peint dans Gog le portrait incroyablement actuel -bien que le livre fut publié pour la première fois en 1931- d'une société capitaliste malade et d'un monde qui n'a plus rien d'autre à proposer que de la folie et de l'ennui à travers les mémoires (se présentant sous la forme de brefs chapitres indépendant les uns des autres) du personnage éponyme, qu'aucune compagnie humaine ne saurait distraire. Pour palier à cet ennui, Gog entreprend de voyager à travers le monde. Au fil de ses récits, il aura quelques entretiens philosophiques avec Gandhi, Freud, Ford, Lénine et quelques autres, visitera des lieux surprenants comme la petite boutique de Ben Koussaï, collectionnera des géants, des sosies et des cœurs en bocaux, puis, las de ce matérialisme omniprésent, finira par se plaire en la condition de vagabond.
Gog est un roman à la fois noir et cynique, philosophe et métaphysique, provocateur et futuriste. Il serait difficile d'avoir à le classer tant il tient à la fois du surréalisme, parfois presque du documentaire, du dadaïsme et du recueil de poèmes, chaque chapitre relevant en un sens d'un genre de fable philosophique.

Si Papini a écrit sa biographie à vingt ans, Gog résume aussi, quelque part, la vie de son auteur. En effet, Papini a eu une vie fascinante. Il était un chrétien futuriste misanthrope qui vira au fascisme à la fin de sa vie, et l'on retrouve en son œuvre l'ampleur de sa merveilleuse folie.
Et puis, pour combler le tout, les dessins de Rémi (qu'on a viré de Libération pour sa vision trop radicale de l'actualité) sont superbes.

Sur ce, pour vous prouver l'étonnante modernité de ce livre exceptionnel, petit extrait de l'un de mes chapitres favoris, "Pédocratie".

           " Il fut un temps, à ce qu'on raconte, où les vieux commandaient. Monopole du culte et du pouvoir, gérontocratie. Aujourd'hui nous sommes en pleine pédocratie. En tous, dominent les blancs-becs. Ce sont eux qui donnent à la civilisation sa couleur et sa direction. Nous sommes entre les mains de mineurs. Il suffit de regarder autour de soi : les goûts de l'enfance sont devenus ceux de la plupart des gens [-].
   Comment expliquer que le genre littéraire aujourd'hui le plus productif, soit le roman, dont, pendant tant de siècles, le monde s'est fort bien passé? C'est que les hommes sont redevenus des enfants et qu'ils veulent entendre raconter des histoires. Entre les contes de nos grands-mères et les romans de Branch Cabell ou de Garnett, par exemple, il n'existe, au fond, qu'une différence de nom. Le surréalisme et le dadaïsme n'ont-ils pas remis en honneur l'incohérent bégaiement de la prime jeunesse? En peinture, les plus modernes dessinent comme des enfants ; ils en sont revenus au synthétisme ingénu et bouffon d'une figuration que l'on ne trouvait auparavant que sur des cahiers d'école ou sur les murs des latrines. Le douanier Rousseau, si prisé maintenant, est un homme qui imagine et colorie à la manière d'un gosse de dix ou douze ans.
   Même bouleversement dans la façon de se distraire. Les grecs de l'Antiquité cherchaient leur plaisir dans l'art tragique, qui exigeait, pour être goûté, de la réflexion et de la culture. Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les gamins, mais aussi les hommes et les femmes de tous âges qui se précipitent au cinéma -lequel, en somme, n'est autre chose qu'un perfectionnement de la vieille lanterne magique, délice dans bambins de jadis. Aucun effort intellectuel n'est exigé des amateurs de films et, ce qui est le propre de l'adulte, l'intelligence, se trouve mis de côté. Tous les amusements aujourd'hui populaires sont plus visuels que spirituels ; c'est dire qu'ils sont enfantins.
   Une des passions de l'enfant qui joue est de surpasser les autres : être le premier ! Les hommes, de nos jours, ont introduit en toutes choses cette manie puérile, dans les plus insignifiantes comme dans les plus graves. Battre un record est, aujourd'hui, l'idéal de tous ; celui des Anciens était la sagesse, la paix, le renoncement.
   La folie du sport est un autre symptôme : les sports, pour la plupart, ne sont autre chose que de vieux jeux d'enfants adaptés à l'usage des grands et rendus plus solennels par la publicité et la spéculation. Ce que les gamins appellent faire la course, jouer à la balle, se battre à coups de poing, les adultes le dénomment cross-country, football, boxe... [-].
   Cet infantilisme progressif se retrouve jusque dans la philosophie. A la raison, qui est le propre de l'homme fait, et à la dialectique qui est sa force, on substitua de plus en plus l'inspiration, l'inconscient, l'intuition : en somme, l'irrationnel, qui est le propre du jeune âge [-].
  Les femmes, qui sont toujours les premières à fleurer d'où vient le vent, ont déjà compris ce qu'il convenait de faire : aussi cherchent-elles à ressembler en tout aux jeunes gens. L'idéal de la femme antique était la matrone ; celui de la femme bien moderne est l'éphèbe.
   Et il me vient à l'esprit que le mot "prêtre" vient de presbutes, ce qui lui donnait le sens de vieillard. La civilisation moderne, avec sa tendance à l'hégémonie des impubères, serait-elle donc l'antithèse du sacerdoce ? "

 
 Voilà.
Ce livre est sidérant. Sidérant.

lundi 22 octobre 2012

Coordination - Mary Poppins

Mary Poppins

         
       Vous ai-je déjà parlé de mon culte pour Mary Poppins? Eh bien voilà qui est fait. Mary Poppins est la lolita parfaite à mes yeux. Avant même de vouloir appartenir à un quelconque style, j'envisageais le fait de devenir Mary Poppins. Elle m'a toujours paru comme un être surnaturel et idéal, un peu comme la lolita l'est en mon sens. "Oui mais, quel rapport entre une nounou et une lolita ? ", me demanderez-vous. Certes aucun. Mais entre le personnage et les valeurs que véhicule ce style, j'en vois des tas. Il y a la joie, le rêve, la grâce, l'élégance, et une certaine forme de perfection, au final. Voilà donc une petite coordination inspirée par mon idole lolita.

Sur ce, chim chimney.

dimanche 21 octobre 2012

Jour 9 - Herpétologie

Jour 9 : Que trouve-t-on dans votre sac ?


       Pour être tout à fait honnête, on ne trouve rien d'intéressant dans mon sac. Par ailleurs, selon la taille de ce dernier et sa capacité à contenir plus ou moins d'objets, son contenu varie. Cependant, certains éléments sont récurrents ; en voici une petite liste non exhaustive, avec photos-preuves à l'appui.
Ci dessus, de gauche à droite et de haut en bas on trouve:
- Un Rubik's cube très âgé, trop utilisé et qui mériterait qu'on l'huile un peu, ou dans le meilleur des cas, qu'on lui accorde une retraite bien méritée. Il n'y a pas plus fidèle compagnon qu'un cube (oui, il y a bien une référence dans cette phrase), et pour s'occuper les doigts dans le métro c'est très pratique. La taille du cube est en général proportionnelle au temps de trajet que j'ai à effectuer. Un cube 3x3x3 rentre aisément dans un sac à main, un cube 7x7x7 ou 11x11x11, beaucoup moins.
- Des post-its Jésus, kitch à souhait, parfaits pour noter ce que je ne dois pas oublier et farcir mes livres de marques-pages.
- Une collection de tubes d'homéopathie. Je dois avoir environ deux tubes pour remédier à chaque symptôme qui me prend régulièrement.
- Mon porte-feuille. Beaucoup trop enfantin à mon goût, mais que voulez-vous, j'aime bien Totoro, moi...
- Mes clés, accrochées à Saint Pierre, mon super porte-clés ptérodactyle.
- Environ deux livres, généralement fourrés de plusieurs dizaines de marques-pages.
- Des préservatifs (pourquoi pas?).
-  Un bloc Mario contenant pléthore fruits secs, parce que je carbure à cela.
- Des pansements anti-ampoule, je n'en ai pas régulièrement l'utilité mais mon vécu me conseil tout de même d'en avoir à portée de main.
- Une lime à ongle, très utile et très souvent utilisée.
- Des pastilles à la menthe (à l'effigie de Jésus, oui, toujours), ayant tendance à s'égarer au fond de mon sac car peu souvent nécessaires.
- Mon agenda -bénit soit-il-, l'allié ultime de ma mémoire défaillante.
- Mon pass Navigo, ma carte étudiante et du baume à lèvres Lush, un trio rarement séparé.
- Un double jack, toujours utile si je souhaite écouter la musique de quelqu'un d'autre en même temps que lui sans avoir à écarteler deux pauvres écouteurs.
- Un nécessaire de couture qui curieusement, m'a souvent servi dans des situations relativement improbables.
- L'antiquité qui me sert de téléphone portable et que j'ai pris le loisir de baptiser Gonzague.
- De l'anti-bactérien (celui-ci sent particulièrement mauvais la fraise chimique), parce que le métro c'est sale.
- De la crème hydratante pour les mains, dont j'ai très souvent l'utilité.

Ci-dessous, quelques objets que je trimballe toujours sur moi mais que j'ai oublié de faire figurer sur la photo précédente:
- Un cahier servant à recueillir toutes mes idées, des fragments de phrases intéressantes, ce genre de choses...
- Une trousse contenant le strict minimum ainsi qu'une clé USB.
- Quelque chose à manger. Qu'il s'agisse de bonbons au miel ou de friandises japonaises douteuses, j'ai généralement une sucrerie d'urgence en cas de malaise (chose courante chez moi).



lundi 15 octobre 2012

Cosmocrator


                 Ce dimanche, il pleuvait. Beaucoup. Alors avec mon amie C., nous sommes allées au Père-Lachaise nous promener, histoire de faire quelques photos. C. s'est déguisée en moi pour l'occasion ; je lui ai prêté mon sac, ma chemise, ma jupe, mes chaussures et ce fut plutôt rigolo, d'autant qu'il pleuvait à torrent et que nous crapahutions entre les tombes avec peine.
Je ne sais pas si vous l'aviez remarqué, mais personnellement, je vénère l'association de rouge et de bleu. Alors voilà.
Sur ce, n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les voir en plus grand.


 "L'odeur de la mort est un élixir puissant pour qui sait qu'il faut mourir"
G. Papini



JSK: Millefleurs
Blouse: Offbrand
Collants: Etam
Chaussures: R Series
Headdress: Baby, the Stars Shine Bright
Collier en os et autres bidules: Handmade
(J'avais en plus une veste en velours noir, une écharpe en renard blanc, mon sac Vivienne Westwood et mon ombrelle noire et rouge Lumiebre).


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Jour 8 - Gramophone

OP: Metamorphose Temps de Fille

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Jour 8 : 10 choses que vous ne ferez jamais en lolita.

       A bien y réfléchir, il n' a que très peu de différence entre ce que je m'abstiens de faire en lolita et ce que je m'abstiens de faire sans lolita. Cependant, quelques activités a priori incompatibles avec le lolita me viennent très clairement en tête.

1°) La cataphilie - et l'exploration urbaine de manière générale - me semblent être des loisirs relativement incompatibles avec de jolies tenues. Pour crapahuter sous terre dans des endroits poussiéreux, humides et où l'eau vous arrive parfois au dessus de la taille, ou pour escalader les clôtures de barbelés de bâtiments désaffectés, il y a infiniment plus pratique et moins risqué que le velours, la dentelle et les souliers à talons.

2°) Assister à un concert, ou pis encore, à un festival. Amatrice de métal, on sort rarement des concerts auxquels j'assiste sans s'être reçu au moins une pinte de bière dessus. J'aime tout de même mieux savoir mes robes à l'abri de cela. En festival un jupon serait drôlement moins pratique pour faire des glissades dans la boue. Et puis, on danse bien mieux le pogo les pieds dans des rangers coquées que dans des escarpins compensés.

Hormis ces deux points, je ne vois pas grand chose qu'il me faudrait m'interdire de faire lorsque je porte du lolita. En somme, je ne ferais rien qui ne serait susceptible d'abîmer bêtement une robe hors de prix.



jeudi 11 octobre 2012

Jour 7 - Flamby

Jour 7 : 10 7 chansons qui vous inspirent dans le lolita.

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1°)  Sopor Aeternus - In der Palästra

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2°) Cocorosie - Gallows

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3°) Vermillion Lies - Wednesday's Child

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4°) The Cramps - Goo Goo Muck

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5°) Antimatter - Conspire

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6°) Kokusyoku Sumire - サーカス の 馬

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7°) Shearwater - Rooks



mercredi 10 octobre 2012

Jour 6 - Ectoplasme

Jour 6 : 10  7 personnes qui inspirent votre style lolita.

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 Wednesday Addams

1°) Wednesday a toujours été l'un de mes grands modèles et l'une de mes grandes sources d'inspiration, tant pour son caractère que pour son style. Si j'aime l'élégance de Morticia, j'affectionne tout particulièrement les petites robes et les cols de sa fille. Ses tenues sont toujours sobres, mignonnes et sombre à la fois, et je crois partager avec elle une certaine affection pour les choses décapitées, ou de manière plus générale, mortes. C'est pourquoi j'agrémente souvent mes tenues de crânes, d'os et de fourrure. Tout ce qui provient d'un animal mort fait mon bonheur.


Terry Gilliam

2°) Certes, Terry Gilliam n'est pas une madame, une lolita encore moins. Néanmoins, il est peut-être ma plus grande inspiration. Cet homme est un génie et il me faut reconnaitre que je le totem comme un dieu vivant. Si tous ses films ne sont pas de même qualité, Gilliam a le mérite d'être un véritable créateur ayant un univers personnel, assumé et reconnaissable entre mille. C'est cette créativité sans bornes qui m'inspire. Mon lolita tire des Monthy Python le goût du loufoque et de l'absurde, et de Gilliam le goût de l'imaginaire. Le monde d'aujourd'hui agit comme un anesthésiant, il manque de rêves et de bizarreries. Gilliam m'apporte cette part de folie et de créativité qui change de l'ambiante monotonie.


Cocorosie

3°)  En plus du cinéma, je trouve comme beaucoup, énormément d'inspiration dans la musique. Le groupe Cocorosie propose notamment un univers que je trouve extrêmement onirique. Le mélange de moustaches, de couleurs passées et d'obscurité inspirent mon lolita en ce sens où j'affectionne aussi bien le noir que la couleur, pourvu que ce soit un peu tordu. La musique de Cocorosie me renvoie à des idées assez nostalgiques, et assez lointaines. Une lolita doit en mon sens avoir une certaine prestance, être à la fois présente et absente, lointaine et pourtant proche. Je crois que mon lolita est essentiellement basé sur une idée de décalage, d'ambivalence. Et je crois aussi que Cocorosie fait une musique très ambivalente, truffées d'influences variées.


Anna Varney Cantodea

4°) Comme pour Cocorosie, Sopor Aeternus and the Ensemble of Shadows est un groupe que j'affectionne énormément. Je trouve à Anna Varney une élégance folle. Sa gestuelle, ses tenues et sa folie apparente sont des modèles d'originalité. Avant de sombrer dans le lolita, je suis passée par le gothique pur et dur. De cette période j'ai gardé une certaine idée du romantisme et du côté torturé de l'âme humaine, qu'Anna Varney incarne à merveille. Je suis persuadée que c'est dans la folie que réside le génie.


Vivienne Westwood
5°) Comment pourrais-je ne pas la citer? Vivienne Westwood est ma créatrice fétiche depuis toujours. Les coupes déconstruites de ses vêtements et la forme improbable de ses chaussures font preuve d'une réelle créativité. Si vestimentairement je ne suis pas spécialement versée dans le punk, j'aime la provocation dont fait preuve Vivienne Westwood, qui sait toujours rester élégante. Et que dire de ses bijoux que je trouve somptueux...


Alexander McQueen
6°) Feu Alexander McQueen est l'homme qui me fit véritablement m'intéresser à la haute-couture, que je considère comme un art à part entière. Je suis fascinée par la manière qu'il a de lier la fragilité et la violence, et d'intégrer beaucoup d'éléments naturels à ses créations. Ses vêtements sont d'une finesse incroyable, tout en paraissant si naturels, presque instinctifs dans leur forme. Alexander McQueen a à mes yeux le talent d'une araignée qui tisse sa toile: tout semble si évident et viscéral, mais le résultat est toujours d'une finesse infinie.


  Greta Garbo
7°) Greta Garbo est certainement la femme que j'admire le plus au monde. J'aime son visage de prime abord glacial et pourtant terriblement féminin. Elle semble à la fois si inaccessible, si parfaite et à la fois tellement humaine. Elle présente une véritable force de caractère qui fait d'elle une femme indépendante et forte. La lolita en mon sens est un peu, quelque part, l'incarnation de l'adage "une main de fer dans un gant de velours" dans le sens où en dépit de nos vêtements et de notre apparence plus ou moins douce et fragile, nous avons un caractère bien assumé, à l'instar de Greta Garbo.


lundi 8 octobre 2012

Coordination - Classical Steampunk

      Bon, histoire de rattraper mon retard de ce weekend, voici une petite coordination imaginée il y a un bon moment déjà. Elle est d'inspiration gentiment steampunk, disons simplement qu'il s'agit du genre de tenue que je rêverais de porter dans un autre monde, un autre temps.
Steampunk inspired

Jour 5 - Dinosaure

Michael Mararian


Ayant assisté ce weekend au Ldoll à Lyon, je me suis retrouvée dans l'impossibilité de tenir quotidiennement à jour ce blog. Je tâche donc de reprendre où nous en étions restés. Si je trouve le temps, j'écrirai quelques lignes sur ce salon sur mon blog Ritournelle des Damnés.

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Jour 5 : 10 choses dont vous ne pouvez pas vous passer dans le lolita.
(J'ignore pourquoi il faut toujours que ce soit 10 ; nous nous contenterons de 7)


1°) Je ne crois pas avoir de dépendance particulière à quoi que ce soit dans le lolita, mais il m'arrive d'être si obsédée que j'en viens à passer des heures et des heures à fouiller les sites de seconde main afin de dénicher une bonne affaire. Je dois faire partie de cette race de gens obsessionnels convulsifs, mais j'apprécie assez au final ce lèche-vitrine virtuel.

2°) Les robes. Je ne peux pas me passer de robes ou de jupes. S'il m'arrive un jour de porter un pantalon, ça a tendance à choquer les gens plus qu'autre chose. Je trouve les robes plus pratiques, c'est une question d'habitude j'imagine.

3°) Le fait de devoir toujours être à peu près présentable. A partir du moment où je dois subir un contact humain, il me faut être présentable. Ma tenue doit être jolie, mon visage convenable et mes cheveux bien coiffés. C'est une attitude très superficielle au final, mais il me semble difficile de faire autrement.

4°) Les discussions entre lolitas autour d'une tasse de thé. Il ne s'agit pas seulement d'échanger sur les dernières sorties ou sur la communauté en général, mais simplement de partager un moment agréable en partageant des valeurs qui nous sont chères. J'ai très peu d'amies lolitas, et c'est toujours un plaisir de passer quelques instants en leur compagnie.

5°) Je peux m'en passer, mais généralement, j'aime mieux avoir quelque chose dans mes cheveux, tout comme je peux me passer de bas et de collants même s'il est extrêmement rare que je sorte sans.

6°) M'émerveiller devant de jolies photos et de jolies tenues aussi bien sur internet que dans des revues. Ou dans la rue, aussi, parfois.

7°) L'élégance. Le besoin d'élégance au quotidien. Le lolita n'est pas qu'un accoutrement mais une façon de voir le monde et de vivre. L'élégance des tenues doit se retrouver dans l'élégance de la gestuelle, du phrasé, des goûts. J'aime à croire que le lolita est un tout.

jeudi 4 octobre 2012

Jour 4 - Capharnaüm

Jour 4 : 10 pièces de votre wishlist.

Mon caractère hautement matérialiste veut que j'ai toujours eu une liste de choses à propos desquelles je me disais que je les obtiendrais un jour.



 Moi même Moitié - Rose Long OP
(Je revendrais toutes mes robes pour celle ci)


 Juliette et Justine - La Beauté de la Femme OP

 Innocent World - Elise Rose OP

 Juliette et Justine - Poupée en Biscuit OP

 Ce superbe chapeau Triple Fortune dont j'ignore totalement le nom.

 Alice and the Pirates - End of Immortal Eden JSK

 Alice and the Pirates - St. Mephisto Cathedral JSK


Victorian Maiden - Flocky Rose JSK

 Moi même Moitié - Divine Cross JSK

 Juliette et Justine - Amour d'Amant



mercredi 3 octobre 2012

Jour 3 - Boucherie


"When the sun goes down and the moon comes up
I turn into a teenage goo goo muck
I cruise through the city and I roam street
Looking for something that is nice to eat"

The Cramps

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Jour 3 : 10 choses que vous détestez dans le lolita.

Je crains fort qu'il n'y ait rien que je puisse véritablement détester. Contentons-nous de ce que j'apprécie simplement moins. Et comme je ne suis parvenue qu'à trouver sept points dans ce qui me plaisait, je n'en trouverai pas plus dans ce qui me plait moins.

1°) Le prix très élevé des robes ne justifiant pas toujours la qualité. J'estime qu'un vêtement coûtant une ou plusieurs centaines d'euros se doit d'avoir au moins une bonne coupe et des matériaux de qualité. Je déplore l'omniprésence de polyester et de matières synthétiques. Je préfèrerai toujours par exemple un velours en coton comme celui de Millefleurs plutôt que le velours synthétique de Moi même Moitié. Baby, The Stars Shine Bright s'amuse par ailleurs à augmenter peu à peu les prix et à créer des robes dans une espèce de toile assez grosse et pas des plus agréables ni des plus élégantes. Le lolita aurait tellement plus d'élégance si de la soie remplaçait le polyester, et si du cuir remplaçait le PVC des chaussures et des sacs. Les prix seraient d'autant plus, en mon sens, justifiés.

2°) L'élitisme dans la communauté. Je sais que ce qui va suivre est loin d'être une généralité applicable à toutes les lolitas, mais j'ai souvent le sentiment qu'une certaine fierté d'être "différentes des autres pauvres moldus" germe dans la tête de certaines. En général, les lolitas atteintes de ce symptôme ont aussi tendance à inventer des règles lolita servant d'alibi à la création de degrés de lolita. En ce sens, il m'est arrivé de remarquer à plusieurs reprises que certaines en venaient à se dire "plus lolita" que telle ou telle autre, et que telle ou telle chose ne se faisait pas car n'étant pas lolita. C'est un comportement que je trouve aussi absurde que grotesque. A cette sorte de sentiment d'élite vient s'ajouter la tyrannie de la marque. C'est à croire qu'il faille être millionnaire pour être lolita. Appréciant beaucoup le fait main et les créateurs indépendants, je ne comprendrai jamais en quoi porter du Bodyline et du offbrand serait "moins lolita" que de porter des vêtements de marque. Ce choix de toujours privilégier la marque et de dénigrer ce qui n'en est pas est au final, exactement le même schéma que chez les collégiens préférant les vêtements et accessoires estampillés Adidas, Converse, D&G plutôt que l'équivalent sans étiquette.

3°) La chasse aux dernières sorties. Je conçois bien que les nouveaux modèles sont limités et qu'il s'agit d'une raison suffisante pour certaines de se ruer sur les dernières robes avant que celles ci ne soient hors stock, mais acheter neuf coûte une somme conséquente que je n'ai que très rarement sous la main, et l'on trouve toujours de tout en seconde main pour peu que l'on fasse l'effort de chercher.

4°) Le fait qu'il n'existe pas à proprement parler de culture lolita. Sachant que peu m'en chaut du Japon moderne, je trouve que les lolitas manquent de sujets de conversation autour desquels se rassembler. Il ne s'agit pas d'un mouvement qui dérive d'un style musical ou artistique, j'ai ainsi le sentiment de ne pas bien cerner le noyau de la chose, si noyau il y a. Aussi, parler des dernières sorties et de l'actualité des marques me convient un temps, mais je crains de vite me lasser de pareille conversation.

5°) Le trop plein d'accessoires, de motifs et de gadgets qui décrédibilisent immédiatement une tenue. Le lolita n'est pas un déguisement. Comment voulez-vous convaincre quelqu'un qui ne connait rien à ce style lorsque vous arborez pléthores poneys, caniches, peluches, gâteaux et choses criardes et enfantines quand vous avez vingt ans et plus ? J'aime l'élégance dans le lolita avant toute chose. Or, il me semble que dans la simplicité réside l'élégance. J'aime également les accessoires, bien entendu, mais je préfère la modération plutôt que l'étalage d'objets et la surenchère, trop caractéristiques de notre actuelle société.

6°) Le fait qu'il s'agisse d'une communauté presque exclusivement féminine. C'est abominable comme les filles sont méchantes entre elles. Les grotesques crêpages de chignon et autres méchancetés gratuites comme certains Secrets et autres si populaires dramas me consternent plus qu'ils ne m'amusent et témoignent en mon sens d'un certaine puérilité bien loin de l'esprit d'élégance de la lolita. Un peu de testostérone dans tous ces jupons ne fait pas de mal, donc.

7°) Le fait que l'on devienne vite matérialiste et que l'envie d'acquérir de nouvelles pièces se fasse difficilement réfréner. Être une lolita, c'est un peu comme être philatéliste, ou n'importe quel autre collectionneur, à la différence que nous portons notre collection - de vêtements et d'accessoires. Comme tous les collectionneurs, nous passons un certain temps à chercher la pièce rare ou la belle opportunité. Cela implique de passer - trop - de temps devant son ordinateur à mon goût. Il serait, à mon avis, plus agréable de passer du temps dans un magasin plutôt qu'enfoncée dans son fauteuil.



Harry Clarke



mardi 2 octobre 2012

Jour 2 - Arborescence

Au château de Trevarez
Blouse: Fan plus Friend
Jupe: Atelier Boz
Bottes: Dr. Martens

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Jour 2 : 10 choses que vous aimez dans le lolita

Je ne suis pas parvenue à en trouver dix, il faudra donc se contenter des sept points suivants. Je tâcherai d'éditer si autre chose me vient à l'esprit.

1°) L'élégance des formes et des dentelles. J'aurais aimé pouvoir également ajouter l'élégance des matières, mais je déplore hélas le polyester et autres matières synthétiques plus que trop présentes en mon sens.

2°) La variété des styles et des inspirations, du pirate au punk en passant par le hime, il y en a vraiment pour tous les goûts.

3°) Le caractère extrêmement féminin de ce style, et tellement pudique à la fois. Le fait également qu'en dépit de cette multitude de couches de tissus, de rubans et de dentelles le lolita mette parfaitement en valeur les formes féminines.

4°) La créativité et la liberté dont font -faisaient- preuve un certain nombre de lolitas. La variété des formes, des styles et des accessoires permet une quantité infinie de possibilités.

5°) Les print gobelin ou de manière plus générale, fleuris. J'adore les fleurs.

6°) Le fait que comme dans la plupart des modes alternatives, les lolitas aient certains idéaux de vie, et véhiculent un peu de rêve au quotidien.

7°) Les accessoires de tête. Qu'il s'agisse de fleurs, de chapeaux, d'ornements autres ou même de simples coiffures, j'aime le soin apporté aux cheveux. Une coiffure peut radicalement changer une tenue.



Vania Zouravliov, l'une de mes grandes sources d'inspiration.

lundi 1 octobre 2012

Jour 1 - Ghost of me

Dans mon temps libre, je me dédouble. Et on se raconte alors des histoires de fantômes.

        Sur plusieurs blogs lolita, j'ai trouvé ce questionnaire. Comme je ne trouve rien d'autre à faire sur ce blog pour le moment, tâchons d'y répondre ce mois ci. Je me suis cependant permise de retirer quelques questions dont je ne voyais pas l'intérêt, ou auxquelles je n'avais simplement pas envie de répondre.



Jour 1 – 10 choses concernant votre univers lolita.
Jour 2 – 10 choses que vous aimez dans le lolita.
Jour 3 – 10 choses que vous détestez dans le lolita.
Jour 4 – 10 pièces de votre wishlist.
Jour 5 – 10 choses dont vous ne pouvez pas vous passer dans le lolita.
Jour 6 – 10 personnes qui inspirent votre style lolita.
Jour 7 – 10 chansons qui vous inspirent dans le lolita.
Jour 8 – 10 choses que vous ne ferez jamais en lolita.
Jour 9 – Que trouve-t-on dans votre sac ?
Jour 10 – Une de vos journées lolita en photos.
Jour 11 – Une photo de votre plus récent achat lolita.
Jour 12 – Votre tenue du jour.
Jour 13 – Une photo de votre style lolita favori.
Jour 14 – Que trouve-t-on dans votre trousse à maquillage pour le lolita ?
Jour 15 – Une photo d'une amie lolita.
Jour 16 – Votre lolita de fiction préférée.
Jour 17 – Une photo de votre chambre ou de votre dressing.
Jour 18 – Une photo de votre écriture.
Jour 19 – Une photo de vous à un meeting.
Jour 20 – Votre oeuvre d'art lolita préférée.
Jour 21 – Une photo du lieu parfait pour le lolita.
Jour 22 – Une photo d'une lolita que vous aimeriez rencontrer en vrai.
Jour 23 – Une photo de vous ce dernier jour et trois bonnes choses survenues ces 30 derniers jours.




Uzumaki, Junji Ito

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Jour 1 : 10 choses concernant votre univers lolita.


1°) Mon univers lolita et mon univers de manière plus général se confondent. Je porte le lolita au quotidien non pas car j'ai besoin d'appartenir à une communauté quelconque ni car j'aime faciliter la tâche aux gens collant systématiquement des étiquettes, mais simplement car il s'agit de vêtements dans lesquels je me sens bien. Comme tous les jeunes enfants, je me suis cherchée, ai essayé moult styles. Le lolita est, en un sens, l'aboutissement de ces essais et de cette quête.

2°) Pour continuer dans la lancée du point précédent, mon lolita est un petit résumé de ce que j'ai pu être avant, mélangé à des choses qu'il me semble avoir toujours aimées. En l'occurrence, j'aime à mélanger robes sombres, sobres et élégantes à des choses peut-être plus farfelues. J'aime beaucoup les éléments naturels. Aussi je privilégie le cuir, la fourrure, les os et les plumes. J'aime à qualifier mon style de veuve roumaine plus que de lolita, ce dernier terme englobant probablement trop de styles différents pour que je puisse m'y retrouver aisément.

3°) Je collectionne les objets pieux bien que n'ayant foi qu'en Cthulhu, ainsi que les cuillères. C'est pourquoi il m'arrive fréquemment d'arborer entre deux os un crucifix ou une cuillère.

4°) Je n'ai aucun souvenir de ma découverte du lolita, ni de mes premiers pas dans ce monde. Il me semble que je portais des vêtements victoriens avant même de connaitre l'existence de la mode lolita.

5°) Je n'ai strictement aucun intérêt pour les tenues de l'époque rococo. Par ailleurs, je suis lasse des confusions entre le baroque, le rococo et le kitch et me vois contrainte de faire le point là dessus. Le baroque est un mouvement français, le rococo est ce même mouvement repris par les italiens, tandis que le kitch est une version allemande de notre mouvement baroque. Que ce soit clair. Rococo = Italie.

6°) Hormis le lolita, je m'intéresse beaucoup à la haute-couture, que je considère véritablement comme un art à part entière. Alexander McQueen est mon couturier favori, et m'est également une source importante d'inspiration.

7°) J'aime les tenues élégantes, sans surenchère de motifs et d'accessoires. Si je confesse avoir Vivienne Westwood pour totem, ma préférence va aux tenues simples mais efficaces dans lesquelles le peu d'accessoires est mis en valeur. Dans le même temps, je serai toujours admirative des personnes tournant véritablement le lolita à leur sauce.

8°) Jusqu'à un âge avancé de ma jeunesse, la simple idée de porter des robes et des jupes me révulsait. La toute première robe que j'osais porter fut une robe blanche et noire à imprimés floraux japonais. Je n'ai en revanche pas de souvenir précis de ma première robe lolita à proprement parler.

9°) Il me semble qu'à la réflexion, avant de porter du lolita, je portais sans le savoir un genre de kodona. Aujourd'hui à l'inverse, porter un pantalon me parait relever de l'improbable. Ou de la garde-robe vide.

10°)  Je suis persuadée que notre accoutrement, a fortiori le lolita, sont un petit fragment de nous, et qu'ils expriment quelques petits bouts de nos goûts et de notre âme. Il faudrait être drôlement aliéné pour porter des choses qui ne nous plaisent pas. C'est pourquoi je crois à l'existence du lifestyle, auquel certaines valeurs sont rattachées, peu importe le style.